P. CAUJOLLE PUBLIE
* La Dépêche du Midi, édition du Gers, 21 mai 2013
Fleurance. Patrick Caujolle révèle les mystères du Gers Caujolle vient de publier «Les Mystères du Gers»./Photo DDM, Nedir
Dans un livre qui vient de paraître aux éditions De Borée, Patrick Caujolle révèle «Les mystères du Gers», une compilation d'histoires insolites, d'affaires judiciaires et d'énigmes historiques qui ont défrayé la chronique. Une lecture amusante qui vous fera redécouvrir le Gers.
Saviez-vous qu'autrefois, les habitants de Fleurance avaient surnommé leurs voisins de Lectoure les «limacayres» (les limaçons), en raison du grand nombre de gastéropodes qui pullulaient aux alentours de la commune ? Saviez-vous qu'au XIXe siècle à Lannepax, un habitant subjugué par ses voyages en Algérie s'était construit un palais mauresque ? Savez-vous pourquoi le village de Sarrant s'est pris de passion pour le violon et les violonistes ? Avez-vous déjà entendu parler du fantôme de Bassoues ? Et de la révolte de Tournecoupe ? Dans «Les Mystères du Gers», le livre qui vient de paraître aux éditions De Borée, Patrick Caujolle exhume avec bonheur une foule d'histoires gersoises qu'il regroupe par thèmes : affaires judiciaires, histoires insolites, mystères croyances et religions, énigmes historiques et destinées. Le livre commence par «l'affaire Saint-Orens», le rappel de faits historiques remontant au XVIe siècle. A cette époque, le village de Saint-Orens, près de Mauvezin, fut mis en coupe réglée par le sinistre Jean de Bagetz, lieutenant du vice-sénéchal qui abusa de son pouvoir pour terroriser la population de l'Armagnac jusqu'au Comminges. Vient ensuite le récit de l'affaire Dauzat, l'attaque le 29 décembre 1813 sur la route de Clermont-Savès par des bandits de grand chemin de la voiture de poste dans laquelle se trouvaient le député des Hautes-Pyrénées Dauzat et sa famille. Suivent le meurtre du presbytère d'Esclaux (en 1824), l'histoire de Françoise Trenque, l'empoisonneuse de Bézues-Bajon, celle non moins sordide des empoisonneurs de Riguepeu, des assassinats de la forêt du Gajan ou celle, plus récente (1958) du meurtre du Haget. Lorsqu'il n'exerce pas son métier de policier à la PJ de Toulouse, Patrick Caujolle écume les services d'archives et sonde la mémoire des historiens locaux pour exhumer ses histoires qu'il aborde par leurs versants pittoresques et anecdotiques. Ces «Mystères du Gers» font suite à la publication chez le même éditeur de deux volumes des «Mystères de Haute-Garonne» et d'un volume consacré aux «Mystères du Tarn-et-Garonne». Natif d'Agen, Patrick Caujolle travaille actuellement sur «les histoires criminelles de Lot-et-Garonne».
De la poésie à la polissonnerie
Policier, Patrick Caujolle est venu à l'écriture par la poésie. Primé à de nombreuses reprises pour ses textes (il a notamment décroché le prestigieux prix Louis-Amade à Paris en 2010), il exerce aujourd'hui son métier à temps partiel afin de se consacrer à l'écriture. En même temps que «Les Mystères du Gers» paraît également aux éditions «Le Papillon rouge éditeur» une «Histoire de la France polissonne». Avec malice, l'auteur «soulève les jupes de l'histoire» pour en extraire des anecdotes piquantes. De Louis XV à Félix Faure en passant par Napoléon III, aucune des histoires qu'il raconte ne figure au programme du bac…
CAFÉ LITTÉRAIRE À MONTECH
* Le Petit Journal du Tarn-et-Garonne, 25 mai 2013
* La Dépêche du Midi, édition du Tarn-et-Garonne, 25 mai 2013
Montech. Café littéraire: rendez-vous mardi pour les amateurs de belles lettres à la médiathèque
Un bon moment entre amoureux de la littérature on moment entre amoureux de la littérature
Depuis plusieurs mois, la médiathèque de Montech propose avec succès un café littéraire qui accueille un groupe d'amateurs de belles lettres qui se retrouve afin d'évoquer les lectures faites par chacun. Une façon agréable de partager la littérature, d'autant plus que, outre les ouvrages présentés, chaque participant se doit d'apporter un plat, une boisson ou encore un dessert.
On découvre ainsi, dans une ambiance conviviale, entre mots sucrés et mets salés (et vice-versa), les coups de cœur de chacun et des écrivains qui, parfois, demeuraient méconnus. Les livres font ainsi le tour de table et chacun peut repartir, dans un esprit d'échange, avec un nouvel ouvrage, dans l'attente de se revoir le mois suivant.
Rappelons que ce café littéraire se tient le dernier mardi de chaque mois de 19 heures à 21 heures, au sein de la médiathèque de Montech.
Le prochain rendez-vous est donc fixé au mardi 28 mai à partir de 19 heures. Entrée libre. Renseignements au 05 63 64 89 89. laitratureUn bon moment entre amoureux de la littératureon moment entre amoureux de la littérature nt entre amoureux de la littérature
MONTECH CAFÉ LITTÉRAIRE
G. REYDELLET À BABYALONE
NOTRE CONCOURS DANS LA PRESSE
* Le Petit Journal du Tarn-et-Garonne, 4 et 5 mai 2013
CE QUE DISENT LES FLEURS
CE QUE DISENT LES FLEURS
Toutes les fleurs auraient un langage,
Fleurs cultivées ou bien fleurs sauvages ;
Exubérantes, discrètes, ou sages,
Elles ont pour nous riches messages :
Sachez les contempler, prêter l’ouïe :
Silence éloquent et poésie…
Elles nous murmurent : « Aimez la vie,
On la rend plus douce et plus jolie ».
Véritable source de plaisir
Des sens, elles nous offrent désir
De les cultiver, de les cueillir,
Sinon, chez le fleuriste, choisir.
Seule…en bouquet extraordinaire,
La fleur, on ne sait par quel mystère
Exprime les mots les plus sincères
Pour une fête, un anniversaire.
Evènement ou cérémonie,
Date historique qui ne s’oublie,
Les fleurs, disposées en harmonie
Ont couleurs, beauté, âme, une vie.
.
Pour l’être disparu, tant aimé,
Sur sa stèle, une fleur déposée,
Joli coussin ou simple bouquet
Confiera qu’il n’est pas oublié.
Fleurs pour égayer, pour témoigner…
Fleur séchée, dans un livre oublié,
Avec tant d’émotion, retrouver
Tranche de vie de notre passé.
Georgette Simon
CANTILÈNE
Poème en prose
CANTILÈNE
La ténébreuse tour pleure la nostalgie des années-volupté de la folle jeunesse, en secret le donjon a caché tant d’ivresses !
Mais où sont nos amours d’antan ?
Sous le hallier désert, il n’est plus de baisers et l’archer de l’amour murmure l’oremus. Pour répondre aux créneaux éraillant leur complainte, le cri du gypaète endeuille la vesprée.
Mais où sont nos amours d’antan ?
Le pont-levis, chagrin, dans sa décrépitude, déchirant, fait grincer les gonds rouillés de pleurs de nos étreintes mortes. La douve apitoyée verse les larmes vertes de l’impossible oubli.
Mais où sont nos amours d’antan ?
Mireille TURELLO-VILBONNET
Mai 2013
DU POÈME EN PROSE
Du poème en prose…
Plusieurs pistes ont été exploitées sans en avoir trouvé une définition satisfaisante mais plusieurs assez floues, ce qui sans doute explique l’hétérogénéité des textes ci-après.
Le poème en prose prend son origine dans la prose poétique. La prose n’est pas de la poésie au sens le plus strict du terme mais un moyen comme un autre de formuler des pensées, des ressentis avec plus ou moins d’esthétisme.
Quelques définitions :
Le poème en prose est une « œuvre d’imagination dans laquelle la création n’est plus soumise à des règles formelles mais demeure un langage musical ». On y retrouve souvent le terme de « fantaisie sous une forme libre ».
« Une poésie sans rythme ni rime privilégiant le volume, la cadence, la phrase, le jeu des sonorités, l’agencement des paragraphes qui lui confère un rythme particulier. »
« Prose assez souple et assez heurtée c’est-à-dire : sans unité, ambivalente : tantôt fluide, tantôt saccadée (mélange de tons et de thèmes) ».
«Le poème en prose n’est pas QUE de la poésie poétique car il obéit à des règles souples et modulables ».
« C’est un espace de liberté et de souplesse qui libère l’expression ».
Cependant Baudelaire lui-même précisera que le poème en prose nécessite un travail d’écriture plus difficile que celui du poème versifié.
À travers ces définitions on peut conclure que le poème en prose est le « brouillage » des limites anciennes et modernes par l’exploration des expressions hybrides entre poésie et roman.
Mais revenons aux sources :
On trouve les précurseurs du poème en prose dès le début du 19ème siècle avec notamment Alphonse Rabbe et Évariste Parny mais son llivre fondateur remonte à l’œuvre d’Aloysius Bertrand (1807-1841) qui voulut réaliser « quelque chose de nouveau : une poésie non codifiée ». C’est « Gaspard de la nuit » » : suite de tableaux d’inspiration romantique, gothique et picturale, qui préfigurent le symbolisme. Il offre une vision pittoresque du Moyen-Âge revisitée à l’aune de la magie, fantasque, ironique et même ésotérique. D’autres poètes symbolistes et surréalistes comme Mallarmé, Pierre Reverdy, Max Jacob ou André Breton s’en inspireront.
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Un extrait choisi parmi les plus courts :
Le soir sur l’eau
La noire gondole se glissait le long des palais de marbre,
comme un bravo qui court à quelque aventure de nuit, un
stylet et une lanterne sous sa cape.
Un cavalier et une dame y causaient d’amour : "– Les
orangers si parfumés, et vous si indifférente ! Ah !
signora, vous êtes une statue dans un jardin !
- Ce baiser est-il d’une statue, mon Georgio ? pourquoi
boudez-vous ? – Vous m’aimez donc ? – Il n’est pas au
ciel une étoile qui ne le sache et tu ne le sais pas ?
- Quel est ce bruit ? – Rien, sans doute le clapotement
des flots qui monte et descend une marche des escaliers
de la Giudecca.
- Au secours ! au secours ! – Ah ! mère du Sauveur, quel-
qu’un qui se noie ! – Écartez-vous ; il est confessé « ,
dit un moine qui parut sur la terrasse.
Et la noire gondole força de rames, se glissant le long
des palais de marbre comme un bravo qui revient de quelque
aventure de nuit, un stylet et une lanterne sous sa cape.
RRRR
On retrouvera souvent dans ces poèmes en prose l’antagonisme de la beauté et de l’horreur et dans la conclusion la reprise de l’introduction.
Les poètes maudits s’en inspireront.
Baudelaire écrit : « J’espère que je réussirai à produire un ouvrage singulier où j’associerai l’effrayant avec le bouffon et même la tendresse avec la haine ».
Dans cette absence d’unité, on retrouve effectivement ce face à face qui a pour effet de nous heurter : métaphore d’une part et comparaison péjorative d’autre part (antithèse du beau et de l’horreur).
/…
Voici ce qu’en dit Baudelaire : « Quel est celui d’entre nous qui n’a pas, dans ses jours d’ambition, rêvé le miracle d’une PROSE poétique musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »
Il est évident qu’il s’agit, en réalité, d’une révolte contre les règles contraignantes, tyranniques (paraît-il ?) du poème en vers classiques qui permettrait « de se mettre en accord avec les exigences du monde moderne ».
Baudelaire dans « Le Spleen de Paris » écrira une cinquantaine de poèmes dans ce style qui, hélas ! ne porte pas toujours à l’onirisme, j’en veux pour témoin :
Le désespoir de la vieille
La petite vieille ratatinée se sentit toute réjouie en voyant ce joli enfant à qui chacun faisait fête, à qui tout le monde voulait plaire; ce joli être, si fragile comme elle, la petite vieille, et, comme elle aussi, sans dents et sans cheveux.
Et elle s'approcha de lui, voulant lui faire des risettes et des mines agréables.
Mais l'enfant épouvanté se débattait sous les caresses de la bonne femme décrépite, et remplissait la maison de ses glapissements.
Alors la bonne vieille se retira dans sa solitude éternelle, et elle pleurait dans un coin, se disant: - "Ah! pour nous, malheureuses vieilles femelles, l'âge est passé de plaire, même aux innocents; et nous faisons horreur aux petits enfants que nous voulons aimer!"
RRRR
Pour faire court, on peut s’accorder sur cette définition : « …morceau de PROSE court et dense, travaillé, ciselé, fermé sur lui-même (sans intrusion personnelle) produisant une forte impression esthétique ». (Hélas ! ce n’est pas toujours le cas comme on vient de le voir).
Mais parlant du poème en prose, nous ne pouvons pas faire l’économie de ce morceau d’anthologie de Baudelaire :
/…
ENIVREZ-vous
Il faut être toujours ivre. Tout est là: c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront: "Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."
RRRR
Le poème en prose correspond aux désordres de l’époque moderne et demeure une littérature marginale en raison de son caractère déconcertant.
Un mot de sa construction : C’est une structure en paragraphes qui s’articulent logiquement et usent de toutes les ressources de musicalité du langage : assonances, allitérations, ponctuation, rythme et longueur des phrases.
Figures de sens (métaphores, allégorie, comparaisons, gradations)
Figures de la pensée (antiphrases, hyperboles, litote, euphémisme, etc.)
Figures d’énonciation (apostrophe, prosopopée, etc.)
Figures de construction (symétrie, antithèse, etc.)
Figures de répétition : anaphore, etc.
Donc lire un poème en prose c’est : « écouter » certes ! mais aussi « regarder ».
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En substance : sonorités, rythme, figures de sens, construction, répétition… Comment ne pas voir dans le poème en prose l’ancêtre de la poésie libérée ?
Pour nous en convaincre relisons le poème en prose de Pierre Reverdy (1925).
Tard dans la vie
Je suis dur
Je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
A rêver sans dormir
A dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un coeur où chaque mot a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement
Pierre Reverdy (La liberté des mers)
Mireille TURELLO-VILBONNET
Mai 2013
Auteurs français et œuvres
Aloysius Bertrand (1807-1841) Gaspard de la nuit
Charles Baudelaire (1821-1867) Le spleen de paris
Arthur Rimbaud (1854-1891) Illuminations
Max Jacob (1876-1944) Le cornet à dés
Francis Ponge (1899-1968) Le parti pris des choses
Jean Tardieu (1903) La part de l’ombre
Maurice Chapelan (1906) Amoralités familières
René Char (1907-1988) Le nu perdu
(Liste non exhaustive).
On peut télécharger son exposé ici:
Télécharger « Du poème en prose.doc »
Et on peut lir ici le poème en prose qu'elle a composé comme illustration.