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IL PLEUT SUR L'AVENIR

Publié le par spaf mp

Gérardine

 

IL PLEUT SUR L’AVENIR

 

L’espoir, vaincu, gémit dans cette déferlante !

Devant un ciel si bas, le temps perd la raison.

Cette saison se meurt, ombrageuse et dolente,

Et les anciens de dire « Il n’est plus de saison,

Le rayon de soleil : une étoile filante ! »

 

L’Olympe entre en courroux, juge par pendaison,

Puisqu’il a méprisé la nature insolente,

Hélios ou Phoebus désertant l’horizon,

Ce dieu si fainéant qui geint et se lamente.

 

Le principal fautif ? Ce terrien sans respect

Détruisant la planète en sa course vénale

Qui, du triste massacre, est le premier suspect.

 

Nous assistons, hélas ! à la mort violente,

D’une Terre-beauté qui n’en n’a plus l’aspect,

 

L’espoir, vaincu, gémit dans cette déferlante !

 

 

Mireille TURELLO-VILBONNET

 

 

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DÉCEMBRE 2015: DÉCEMBRE

Publié le par spaf mp

  

                                NUIT FACTICE

  

            Dans l’hémisphère sud où décembre s’enivre

            Sous l’alizé si doux, d’un ti-punch avalé,

            La Matinik1 attend Jésus auréolé,

            Céleste heureux présage écrit sur le Grand Livre.

 

            Noël veut, du jumeau2, qu’il se couvre de givre,

            Emmielle sa farine et cuise un pain moulé

            Aux épices : cannelle, anis vert étoilé,

            Quand les joyeux santons, vers la crèche vont suivre.

 

            Filaos et sapins, prêtez tous deux vos bras !

            Célébrez l’enfant-dieu sans le moindre embarras,

            Face à la mer turquoise ou la cime neigeuse.

 

            Quel site bien choisir, nordique, tropical ?

            Toujours brille au-dessus, géante Bételgeuse3,

            Inaccessible paix en ce monde bancal.   

                        

                                                             Michèle GRISCELLI                          

   

            1 – La Martinique, en créole martiniquais.

            2 – L’autre hémisphère : nord.

            3 – Etoile supergéante rouge dans la constellation d’Orion.

 

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MA FLEUR DE PAVOT

Publié le par spaf mp

 

                             MA FLEUR DE PAVOT

 

        

                     Ô  toi ma dulcinée, infante de l’amour

                     Élégante corolle aux teintes sibyllines

                     Ton parfum fait pâlir les roses des collines

                     Et craindre du repos l’impossible retour !

 

                       Voluptueux élans, conscience amollie,

                       Arôme sans égal, miraculeux poison,

                       Ton reflet amarante enivre ma raison

                       Dans le silence fauve et la mélancolie.

 

                       Ma muse s’est pendue au coquelicot noir,

                       Je subis, nuit et jour, son ardeur rougissante,

                       Prisonnier, à jamais, du venin qui me hante,

                       Et cherche dans ses bras la langueur-nonchaloir.

 

                      L’ivresse alors me gagne, obscurcissant ma vie,

                     « Que de jours sans soleil, que de nuits sans pavot » !*

                      Le poète a connu l’esclavage dévot,

                      Souffrant de mille morts l’ardeur inassouvie

 

                     Extase imaginaire au capiteux séjour,

                     Mon cœur reste captif d’un sortilège étrange,

                     Es-tu donc l’avatar du Démon ou d’un ange ?

                     Ô toi ma dulcinée, infante de l’amour !

                            

   

                                                     Mireille TURELLO-VILBONNET

  • Lamartine

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PAYSAGE DE TOUTE GUERRE

Publié le par spaf mp

 

PAYSAGE DE TOUTE GUERRE

 

Un regard perdu, presque vide,

Racine fragile sur sa terre

Visage vieilli, même sans ride,

Voilà l’enfant de toute guerre.

 

Usés, la mémoire lessivée,

Tous leurs souvenirs en jachères ;

Leurs fils, perdus ou massacrés,

Voilà les vieux de toute guerre.

 

Des maisons brûlées, saccagées,

Les biens pillés, même par leurs frères

Paysages sanglants et désolés ;

C’est le visage de toute guerre.

 

Des fanatiques sans parole,

Des monstres, sans idéaux, sans frontière,

Des terroristes qui en rigolent,

Ce sont les artisans de toute guerre.

 

Une expression énigmatique,

Mourir en héros, Pour quoi faire ?

Armés d’une ardeur mélancolique,

Voilà les soldats de toute guerre.

 

Et moi, impuissante et statique,

Tendue, refoulant ma grande colère

Ne serais-je pas pas pathétique,

Menottée, bien loin de toute guerre.

 

Anne-Marie Forestier

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