Allégorie
MOISSON
Réveille-toi, belle endormie,
Caresse de tes bras blancs ce séduisant rêveur,
Vous avez déjà trop dormi,
Les feux de la Saint-Jean n'ont pas brûlé vos reins.
L'aube dévoilera le premier jour, regarde,
Les vignes vont saigner, les sentiers ont bien bu,
Éros, tout embrumé, a dessiné vos traces,
Suivez sans le savoir la race des Élus.
Vous irez tête nue et les pieds sans épines,
Les membres enchaînés par des perles d'amour,
Vous chevaucherez cette déesse indigne,
Poussés par une loi qui n'a pas vu le jour.
Et puis vous reviendrez vers un nid de lumière
Que l'ancêtre a choisi , creusé dans les sillons,
Vous vous coucherez enfin sur votre terre
Sous une pluie d'étoiles éclairant la moisson.
Jacqueline TOURNIER

Soupir du silence
L'esquisse de ton nom, à voix basse,
Sur l'immense parure d'azur
Seule, brûle l'écume de l'oubli
J'écoute sa plainte
Qui ronge en secret
La flamme cruelle qui fermente
Et s'enfonce sur un chemin à pierres ouvertes
Je traverse les couleurs de ma bohème intérieure, aride,
Instant de silence déchiré de soupirs
Quand l'ombre descend
Dans le soir des tourments
Instant intime, poignante douleur
Celle d’aimer
Quand le rêve s'étiole, stérile,
Sous la lumière sèche des étoiles
Et puis s’éclipse
Ton sourire ourlé de silence
Ta voix, tes mots effacés
Dans le feu de mes nuits d'insomnie
Ton regard aux yeux vides
Tes mains refermées
Tes baisers muets crépitent
Au fond de ma mémoire
Comme un nuage clair-obscur
La solitude déploie ses ailes, trop longues
Frissons et bleus à l'âme saignent
Quand sonne l'heure, celle du désir
Rythmé par ce cœur qui s'élance,
Se balance,
En déséquilibre
Tâché par ce rêve obsédant
Et rend amer le feu qui embrase
L'astre perdu
Mon cœur est nu, uni au néant
D'une froide saison
Ce rêve au désert brûlant prend son envol
Puis s'effiloche
Seul,
Le spectre de ton absence
Que mon cœur abrite.
Martine Gava-Massias

Danse Sur L’Arc-En-Ciel
( Jean-Marc « Jimi » Bouysset )
Danse sur l’arc-en-ciel tout puissant, tout puissant
Danse sur l’arc-en-ciel tout puissant d’amour
Danse sur l’arc-en-ciel, danse… A ton retour…
Le simulacre est mort
Il a bien fait son temps
Il a régi trop fort
Des corps thésaurisants
Un asile dans tes bras
Et une île dans tes yeux
Tu tisses entre tes doigts
Une enjambée des cieux
Délivre les tourmentes
Décapite les lois
Quand la douce violence
Vient m’enchaîner à toi
Dans un chaos sauvage
Dans un désordre outrage
Engendrons le mystère
Déchirons la lumière
Mon cœur ne raisonne pas
Il te sent voilà tout
Mon corps n’explique pas
Il t’attend… et c’est tout
Il t’attend et c’est tout
Danse sur l’arc-en-ciel tout puissant, tout puissant
Danse sur l’arc-en ciel tout puissant d’amour
Danse sur l’arc-en-ciel, danse… A ton retour…
Extrait de l’album « Le Manège Solaire » de Jimi et Arnaud
https://www.youtube.com/results?search_query=jimi+et+arnaud+danse+sur+l%27arc+en+ciel

Villanelle pour une...
Recette galante.
Pour séduire votre belle,
Honorez Saint Valentin,
Noyez vous dans sa prunelle.
Différez la bagatelle,
Offrez lui même un festin,
Pour séduire votre belle.
Soyez quelques jours fidèle,
Juste un peu de baratin,
Noyez vous dans sa prunelle.
Ouvrez bien grand l'escarcelle,
Ou l'amour fera tintin,
Pour séduire votre belle.
Parlez aussi de dentelle,
Parfois de l'art Florentin,
Noyez vous dans sa prunelle.
Guidez là sous la tonnelle,
Qu'elle y perde son latin,
Pour séduire votre belle.
Noyez vous dans sa prunelle.
Georges LAFON
Le baiser
Dormir dans un baiser doux comme la flanelle
Pose en votre mémoire un souffle de berceau
Et donne à votre bouche un rêve de ruisseau
Où la fraîcheur de l’onde est jeunesse éternelle.
Viendra-t-il d’un amour épicé de cannelle
Né sous les doigts fiévreux d’un hardi jouvenceau,
Ce gitan qui prendra, de vos cœurs, un morceau,
Pour nourrir sa guitare énergique et charnelle ?
Cet acte de tendresse, écrira-t-il son nom,
En voyelles de paix aux trames de linon,
Sur l’envol duveteux d’innocentes colombes ?
Apprenez, avec lui, les serments ingénus,
Le langage des fleurs, le silence des tombes
Et, sans regret, partez pour des lieux inconnus !
Marilène Meckler
Extrait du recueil « Fenêtre sur cœur »

SAINT VALENTIN
« TOMBER… »
Non ! Tomber n’est pas toujours choir…
Cet écrit permet de le voir :
De vouloir s’élever, n’est-ce pas le contraire ?
À la comparaison, je ne peux me soustraire.
Je veux, à ma façon, pour la Saint Valentin
Fustiger un état qui, parfois, rend crétin.
Puisqu’il existe au monde un être si parfait,
Un grand bonheur nous frappe et l’on TOMBE en arrêt.
D’un cœur ressuscité c’est l’émouvant vacarme,
Le temps n’existe plus, on TOMBE sous le charme.
Au risque de TOMBER dans un aveuglement,
On ne voit, sous ses traits, que le Prince charmant
Et l’amour fait le reste on TOMBE sur la tête
Car rien n’est important face à cette conquête ;
Le ciel offre sa grâce et l’on TOMBE à genoux,
La passion nous gagne, il n’est plus de tabous.
Point de discernement, on a le vent en poupe
D’un être imaginaire, on TOMBE sous la coupe.
Aimant à la folie, on TOMBE dans l’erreur
Mais recouvrer la vue engendre la fureur
Car des déceptions et des déconvenues
Naîtra l’atterrissage où l’on TOMBE des nues !
La peine, la douleur et bien plus qu’il n’en faut
Vont obscurcir les jours car l’on TOMBE de haut !
Dialogue de sourds, triste charabia
Nous font TOMBER alors de Charybde en Scylla
Et, ce joli roman TOMBANT en ridicule,
Il faut se ressaisir car le destin bascule.
Morale
On doit se protéger d’un bilan désastreux
Car TOMBER raide-mort : c’est TOMBER amoureux…
Mireille TURELLO-VILBONNET
Âme sœur
Mon esprit se confond
Avec le sien
Je l’appelle, elle répond
Au nom du lien
Qui nous unit
Sur le même plan
Dans cette vie
Après, avant
De mourir, de naître
En ce monde obscur
Où seul paraître
Sert de mesure,
Étoile jumelle
De mon existence
D’entité rebelle
Aux idées intenses,
Mon âme sœur
Toujours m’accompagne
Vers les hauteurs
D’une montagne
Où l’air ambiant
Apaise et soigne
Ainsi tu comprends
Pourquoi je m’éloigne
De ces terres hantées
Par l’ignorance
Où ma volonté
Est ma délivrance
Qui me mène à elle
Fleur de mes pensées
Cœur fidèle :
Mon astre, ma moitié.
Richard MAGGIORE
(Extrait de "Mémoires d'ombres et de lumières")