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ÉTÉ BAUDELAIRIEN

Publié le par spaf mp

 À LA UNE  Pour passer l'été en sa compagnie, il suffit d'écouter France Inter, à 7h54, chaque matin, du lundi au vendredi: Antoine Compagnon, qui proposa naguère "Un été avec Montaigne", invite cette année à passer "Un été avec Baudelaire". 

 

 

 

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SEPTEMBRE 2014: LE VIN

Publié le par spaf mp

 

Affrontons

 

Affrontons le pari des saisons endormies

Quand le bois se prépare en sarments de patience

Quand le sol se durcit sous les nuits d’anémies

Quand le ciel s’éternise en blancheurs d’expérience

 

Affrontons le présent des noëls automnaux

Quand le vin nouveau-né s’offre en jus de jouvence

Quand le babil fermente en refrains matinaux

Quand novembre est le mois chargé de connivence

 

Affrontons le réveil des bouchons libérés

Quand l’alcool est poème en déshabillé rouge

Quand le nectar se jette en torrents modérés

Quand le raisin se fige et que soudain tout bouge

 

Affrontons le public des gosiers affûtés

Quand le flot de la vigne est un sang de cépages

Quand la hotte est Garonne aux châteaux réputés

Quand l’auteur exigeant est au cœur de ses pages

 

Affrontons le concert du printemps rétabli

Quand le bouquet se vêt de fleurs sans épithète

Quand enfin mars repeint les couleurs de l’oubli

Le Fronton fait jaillir l’élixir du poète

 

                                                                                     Gaston Binvéria

 

 

SEPTEMBRE 2014: LE VIN

 

L’Amour comme le vin…

 

 

 

         L’Amour comme le vin a le goût du soleil,

         Le goût du fruit sucré qui laisse sur la bouche

         L’ivresse de l’instant aux sources du vermeil

         Où l’art de volupté vous invite à sa couche.

 

         Le vin comme l’amour pétille en mûrissant,

         Exhalant un bouquet de subtiles fragrances

         Jusqu’aux vignes du cœur, un brin étourdissant

         En grappes d’élixir pour noces d’abondance.

 

         Le vin comme l’amour, en parfums capiteux,

         Se donne et se distille à la coupe de vie,

         Liqueur née du divin, du germe silencieux

         De la terre et du ciel qu’on boit jusqu’à la lie,

 

         Jusqu’au vertige fou qui fleurit de saveurs

         Les treilles de l’été en nectar de promesses,

         Jusqu'aux moissons de pourpre égrenant les douceurs        

         Des sèves abreuvées au vent chaud des caresses.

 

         L’Amour comme le vin se pare en vieillissant

         Des couleurs irisées de l’arôme du temps

         Buvez si m’en croyez, n’attendez à demain,

         Vibrez, dansez, aimez et… rendez gloire au Vin !

 

 

                              Anne-Marie Vergnes

                                  15.09.2001

 

 

Déclaration d’amour

 

(du vigneron à la vigne)

   

Toi mon amante, au rêve inassouvi de gloire

Et de fraternité rapprochant les humains,

Par tes pampres joyeux, tu chantes mon histoire

Entièrement vouée à suivre tes chemins.

 

« Il ne vit que pour toi » murmure chaque année

Qui passe sur ma voix de vigneron fourbu.

Oui, j’ai dompté ton corps de liane abandonnée,

Quand les feux de sarments frôlaient ton lit herbu.

 

Dans ton vin de soleil, je fais passer mon âme.

Soupirant au cœur nu, je suis jaloux du vent

Qui te prend par la main et souvent je le blâme

Ainsi que la fureur du ciel pourpre, au levant.

 

Sans relâche, sculpteur de tes ceps-silhouettes

Plongés dans une veille où s’enrhume l’hiver,

Je garde contre moi tes sèves violettes,

Je réchauffe ta vie égarée au grand air.

 

D’un savoir paysan, l’humble parole ombrage

Ton visage ébloui, doux comme du raisin.

Pour le goût de terroir de ton ventre-feuillage,

Je pourrais me damner ou pendre mon voisin.

 

Aux vendanges, tes jours, en quête de fortune,

Raviront Dionysos lors du banquet final.

Et la nuit peignera, sous les grappes de lune,

Tes cheveux emmêlés au vieil or automnal.

                

                               Marilène MECKLER

 

 

LE BIDEUX

 

Il gisait ivre-mort, couché dans le fossé ;

On riait sans le plaindre ; à cet âge féroce,

L'enfant accepte tout : il sourit de l'atroce,

Lorsque la peur survient l'on fut déjà blessé...

 

Avait-il un prénom ? Qui connaissait son âge ?

D'une voix gutturale, on l'entendait chanter ;

Dans son monde assombri, ne se laissant tenter

Que par la gnôle amie, un apaisant breuvage...

 

Chez lui, je le suivais, il n'était pas méchant ;

S'intoxiquait de vin : en cette vie, épave,

Recherchant à tâtons les tonneaux de sa cave,

Il ne me voyait pas, à sa façon, touchant...

 

Appelé « Le Bideux », il est mort dans la neige ;

Dans sa vieille maison fut-il un jour heureux ?

Cet homme exista-t-il ? Rêva-t-il d'être un preux ?

En les cieux, libre enfin, lui tendit-on un siège ?

 

                                          Germaine Cartro

 

 

RONDEL

 

La faute à Bacchus


Je voulais pourtant bien lui plaire,
Mais Bacchus m'offrit son tonneau,
Connaissant mon rejet pour l'eau,
Bravant le risque vasculaire.


M'apparut ce trouble oculaire,
Changeant ma belle en dindonneau
Je voulais pourtant bien lui plaire,
Mais Bacchus m'offrit son tonneau,


Puis vint l'outrage culinaire,
J'étais entré dans le fourneau,
En la traitant de jambonneau,
De gros boudin... articulaire,
Je voulais pourtant bien lui plaire.

 

                         Georges Lafon .

 

 

 

Sonnet

 

Á l’ombre du tilleul

 

La récolte du foin, présume pour l’étable
Sa réserve d’hiver, sa générosité.
La fraise et l’abricot, gages d’exquisité,
Célèbrent l’abondance et le temps indomptable.

Venez mon doux ami, c’est l’heure où l’on s’attable.
À l’ombre du tilleul, laissons l’adversité.
Le vin frais nous attend, foin de morosité.
Trinquons au bleu du ciel, à l’instant délectable.

Juin, une fois encor, nous donne sa splendeur
Bien avant que Phébus n’apporte son ardeur.
L’oracle l’a prévu : le printemps se termine.

Goûtons comme il se doit, ce moment savoureux,
Qu’importe la saison quand le cœur s’illumine,
Il garde pour toujours les souvenirs heureux !

Yvonne NAVE

 

 

SEPTEMBRE 2014: LE VIN

 

 

 

 

 

 

 

 

Le vin

 

Dans un verre rebondi,
Sa belle robe chatoyante
Peut devenir du rubis,
Un hymne à des amours naissantes.

Ses effluves parfumées,
Comme des vagues de senteurs,
Sollicitent gaiement le nez
Et présagent le bonheur.

Regardez une table de fête
Avec des convives joyeux,
Des envies de rire plein la tête,
C’est vivre un moment heureux.

L’imagination des œnologues
Le chante sur tous les tons.
Une palette de peintres en vogue
Suffit à peine à sa chanson.

Dans l’histoire tourmentée des hommes
Il accompagne leurs tribulations.
Depuis fort longtemps en somme,
Il est leur nectar de prédilection.

Yvonne Nave

 

 

 

 

 

                                   LE VIN

    Je serai consignée en triste pamphlétaire :
    De la divine treille et ses effets trompeurs,
    Je ne vois dans le vin que charme délétère,
    D’une dramaturgie aux mortelles vapeurs.

    Baudelaire, enivré, connait-il l’allégresse ?
    Si cela peut paraître, hélas ! inopportun,
    Pour moi  ce fou breuvage apporte la détresse
    Et donc, ce qui va suivre, en choquera plus d’un !
   
    J’évoque la douleur des épouses  battues
    Quand l’amant délicat se transforme en hussard !
    Leur vie est un chemin de traques éperdues :
    L’alcool, Docteur Jekyll, fait l’ horrible soudard…

    La femme, du fléau, sera-t-elle épargnée ?
    Nourrice en plein brouillard, elle ignore les cris,
    De nuit, comme de jour, tristement avinée,
    Elle est sourde à l’appel venu des tout petits.

    Fracassé, le futur hante le cimetière…
    Peut-être, pire encor, est l’ immonde handicap ?
    L’abomination est foule en la matière
    Mais, de ce drame, un jour, va-t-on franchir le cap ?

    Je ne chante donc pas le vin ni ses vertus.
    Pour le poète fou, gai,  dionysiaque
    Mnémosyne nous dit qu’ il rend l’esprit confus
    Grimant un agnelet en  loup démoniaque.

    Vous voudrez pardonner ce sinistre bémol,
    Ivres, tant de griots ont chanté sa victoire !
    Je l’associe au sang, venin dans le formol !
    Il est fuite des jours mais…c’est une autre histoire…


*Muse de la mémoire

                           

                         Mireille Turello-Vilbonnet

 

 

 

 

 

SEPTEMBRE 2014: LE VIN

Escales de nuit 

 

Au coin de la rue,

Les nuits du vieux bistrot se suivent,

Se ressemblent.

 

Une cigarette coincée entre ses doigts noueux

Affalé sur la banquette de moleskine verte

Il garde ses yeux rivés

Sur sa robe grenat,

Sa brillance, son éclat

Et son parfum de fruits sauvages.

 

Une pointe d'amertume...

Le ballon de rouge

A la saveur de la terre.

 

Nuits d'ivresse remplies d'alcool

A la recherche de plaisir.

 

Nuits noircies de suie

Au rendez-vous des solitudes

Accoudées au zinc.

 

Les verres se rencontrent, se cognent,

Les cœurs se réchauffent.

 

Les compagnons d'un soir

Jaillissent des entrailles

De la terre.

 

 

   Martine Gava-Massias

 

 

SEPTEMBRE 2014: LE VIN

 

 

 

 

 

LES MÉNADES

 

(Grèce archaïque)

 

Les ménades échevelées

Les campagnes viennent hanter ;

Par DIONYSOS ensorcelées

Elles sont là pour vous tenter...

 

Ces amoureuses insatiables,

On les entend venir de loin,

Car leurs clameurs épouvantables

Retentissent, ivres de vin...

 

Prenez garde, mâles aimables !

Pour vous n'existe aucun refus :

Une tentation effroyable

Pour les champions des invaincus...

 

Sachez pourtant qu'en fin d'année,

Le tout puissant matriarcat

Vous sacrifie à l'Empyrée

Un sort glorieux quand on y croit !

 

Oyez jeunes gens les ménades,

Oisiveté, joie et plaisir ;

Mêlez de ris leurs cavalcades,

Ou construisez votre avenir...

 

Germaine CARTRO

 

En la Grèce Archaïque : les Ménades choisissait le roi de l'année. Elles le sacrifiaient pour élire un nouveau roi en fin d'année, etc...Elles étaient consacrées à DIONYSOS le Dieu de la vigne, du vin et des plaisirs. Elles se livraient à des orgies et aucune sorte d'excès ne leur était interdit. Plus tard ces orgies furent à ROME nommées BACCHANALES en l'honneur de BACCHUS le même dieu sous son nom latin.

 

 

SEPTEMBRE 2014: LE VIN

IVRESSES

  

- Versez, monsieur, dit la marquise:

L'éclat de l'ambre est moins troublant,

Moins douce la lueur exquise

De vos yeux frôlant mon cou blanc,

Versez - mais rien qu'un fil, un fil me grise!

 

- Ami, verse le vin vermeil,

Clame le chœur des joyeux drilles,

Verse le sang que le soleil

Infuse aux grains pour qu'ils pétillent,

Verse à flots ce nectar au feu pareil!

 

- Versons, mon amour, l'un pour l'autre

La chaude liqueur de l'oubli,

Versons, tant que le temps est nôtre,

Le vin rieur, le vin joli,

Que plaide en nos deux cœurs ce bon apôtre!

 

- Chopine, à moi ton chalumeau,

Brûle ce qui me reste d'âme,

Braille le soiffard des chromos,

À moi le gouffre, à moi la flamme

De ton enfer où s'abîment les maux!

 

- Versez tout doux, mes fils, mes filles,

Songe l'aïeul; mon corps est las;

Couleur de mûre ou de jonquille,

Grenache, muscat, chasselas,

Nul vin ne ravivera la guenille!

 

- De vin, de vers ou de vertu

Enivrez-vous, dit le poète,

Mais prenez garde au temps têtu:

S'il dort tant que brille la fête,

Il guette à l'heure où les chants se sont tus.

 

                             Marie-José Bertaux

 

 

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SORÈZE 24 AOUT

Publié le par spaf mp

À LA UNE

 

Comme souvent, la rencontre poétique du 24 août à Sorèze a comporté son lot de jolies surprises. Ainsi l'un des lauréats de notre concours, Christian Charuel, de Nantes, 3ème mention dans la section "Recueil", de passage dans le Lot avec son épouse, est venu lire quelques extraits de "L'âme aux lieux". Le reste est à découvrir au fil des images:

 

SORÈZE 24 AOUT

 

SORÈZE 24 AOUT

                                                            Christian Charuel primé au concours 2014.

SORÈZE 24 AOUT

SORÈZE 24 AOUT

SORÈZE 24 AOUT

SORÈZE 24 AOUT

 La fille et la petite-fille de Roselyne Morandi.  Martine Gava-Massias, adhérente récente.
 

SORÈZE 24 AOUT

 

SORÈZE 24 AOUT

 Son amie Monique lit des extraits des recueils d'Anne-Marie Vergnes, "D'onde et de chair" et "Frissons de vie".  Pierre Gabarra est venu en compagnie de sa mère, et a proposé des poèmes inédits.
 

SORÈZE 24 AOUT

 

SORÈZE 24 AOUT

 Le sculpteur Roland Gourdon fait partie des fidèles amis des "Dimanches en poésie".

Christiane, nouvelle adepte, a lu Yvonne Naves, et déclaré: 

"C'était une première pour moi et j'ai été touchée autant par la richesse des lectures, dont certaines m'ont beaucoup émue, que par l'ambiance chaleureuse de l'atmosphère."

 

SORÈZE 24 AOUT

 

SORÈZE 24 AOUT

 Anne-Marie Vergnes et Roselyne Morandi (qui a proposé pour sa part des extraits de "À fleur de nuit à la suite du vent", Bleu nuit désir", et "Saisir un cœur", par la voix de Sèveryne sur une musique de Suduaya).               La dégustation finale...

 

Photos (et renseignements!) de Roselyne Morandi.

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