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PREMIER PRIX DE POÉSIE HUMANISTE

Publié le par spaf mp

 

HOMMAGE À MANDELA

Noble fils d’une terre où transpire l’ivoire
Sous l’écorce livrée aux vents secs et brulants,
Contemple les éclats des contrastes troublants
Dans l’amitié pastel d’un ciel prémonitoire.

Vingt-sept ans de prison façonnent sa mémoire :
Niant toute sagesse en un droit opprimant
Il s’attache, serein, au pardon désarmant,
Finesse de l’esprit que retiendra l’histoire.

La nation debout chante entre les sanglots,
Célébrant le courage et l’âme de ses mots,
Noirs et blancs revêtus d’égales espérances.

Les drapeaux mis en berne affichent les couleurs
D’une Afrique du Sud riche de ses nuances,
Libre de s’affranchir d’un chemin de douleurs.

 

Aline MUSCIANISI
(Premier Prix de Poésie Humaniste)

 

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PREMIER PRIX DU JURY

Publié le par spaf mp

 

LA CLOCHE D’OUGLITCH

Sur un rivage abrupt du grand fleuve Volga
Du tréfonds de l’église, une cloche résonne.
Si vous tendez l’oreille elle vous contera
Le tragique secret que son âme emprisonne :

« Écoute, voyageur, cette histoire d’antan,
À l’époque où Boris1 avait sous sa tutelle
Le petit Dimitri, fils du terrible Yvan,
Dont la mort intervint, au dire : « accidentelle »

Cet enfant que le sort appelait à régner
Chuta sur un poignard qui lui trancha la gorge,
« Hasard » bien malheureux qu’il fallut consigner
Alors que Mai, clément, verdissait les champs d’orge.

Je me tenais alors au sommet du beffroi
Voyant du spadassin le sinistre visage ;
Pour révéler à tous mon profond désarroi
Je sonnais sans répit comme le veut l’usage.

Ce zèle me valut, oh triste souvenir,
L’amertume du knout2 : il fallait un coupable !
Condamnée au silence, avant de me bannir
Dans le lointain Tobolsk3, sentence irrévocable !

Rétablie aujourd’hui dans le kremlin d’Ouglitch
Au cœur du sanctuaire où se rendent, fidèles,
Les jeunes orphelins priant le tzarévitch
Dont je garde à jamais les plaintes immortelles. »


Aline MUSCIANISI
(Premier Prix du Jury)

 

1Avec Dimitri s’éteignit la dynastie des Riourikides. Boris Godounov lui succéda.
2Fouet : À l’époque en Russie, on infligeait aux cloches porteuses de funestes nouvelles, les mêmes châtiments qu’aux humains.
3Ancienne capitale de Sibérie. La cloche y resta 300 ans en exil.

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GRAND PRIX DE POÉSIE HUMORISTIQUE

Publié le par spaf mp

ADIEU BELLE VIE !

Au soir d’une existence abondamment comblée
Des multiples trésors que le jour peut offrir,
Un centenaire affable entendit requérir
L’avis d’un médecin autour d’une tablée.

« - La cadence livrée aux rythmes inconstants,
Mon cœur si vigoureux, semble-il, fait naufrage.
Mes pas, à bout de souffle, affadissent, (j’enrage !)
Les chemins qu’autrefois je trouvais éclatants.

Voyez ! Sur cette table est tout ce qui me reste :
Quelques mets délicats, un verre bien rempli… »
« - Viande, fromage et vin sont voués à l’oubli ! »
Coupa l’homme de science en présage funeste.

« Vos artères, Monsieur, ont activé le gong
D’un jeûne monacal mais combien nécessaire ! »
« - Me garantirez-vous un autre anniversaire ? »
« - Non… mais certes le temps vous semblera plus long !… »

 

Aline MUSCIANISI
(Grand Prix de Poésie Humoristique)

 

 

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NOUVEL ÉCHO DE NOS ACTIVITÉS

Publié le par spaf mp

* La Dépêche du Midi, édition du Tarn-et-Garonne, 20 octobre 2014

 

NOUVEL ÉCHO DE NOS ACTIVITÉS

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GRAND PRIX HENRY MEILLAND

Publié le par spaf mp

 

Extrait du recueil « Girandole des adieux »
Couronnes de sonnets

L’alphabet du poète
(Acrostiche)


A voir le cœur souffrant d’incurable insomnie,
B âtir un fol empire où règne Polymnie
C ’est répondre à l’appel de la rime et des vers
D ébarquant, impromptus, pour changer l’univers.
É pouser l’écriture est presque un sacerdoce,
F abriquer un doux rêve, en célébrer la noce,
G randissime bonheur ! Ce plaisir sans défaut
H ante notre mémoire et bien plus qu’il ne faut ;
I gnoré d’un grand nombre hélas ! je le déplore !
J amais ne s’offre en vain ce brillant mirliflore.
K yrielle de vers de l’âme et de l’esprit,
L ’indomptable verset des jours ombreux se rit.
M iracle de la plume où le chagrin s’apaise,
N égation du vide, heureuse parenthèse
O ffrant à l’homme seul une belle oasis
P our ne point succomber au chant de Némésis *
Q uadrature impossible au rémittent mal-être,
R assurant cependant, il faut le reconnaître.
S pirale ensorcelante, univers radieux,
Tes magiques effets restent mystérieux.
U ltime et doux recours qu’ont laissé les anciens
V oulant nous apporter d’ineffables soutiens
W agnerien concerto, toi belle poésie
X ylophone ou bien luth ? Qu’importe l’ambroisie ?
Y ang et yin à la fois, par votre profondeur,
Z appez de l’alphabet la primaire froideur..


*Déesse de la vengeance.

Mireille TURELLO-VILBONNET
Grand PRIX Henry Meillant

 

Recueil « Girandole des adieux » Sonnet

Extrait de mon alphabet : « J »


JEUNESSE

D’un jugement sévère encourant l’anathème,
Je chante cette époque aux plaisirs attachés
Où, jachère d’esprit, les dogmes chevauchés,
Une brûlante ardeur du fou printemps s’essaime.

Qui de nous se souvient du petit matin blême
Dans l’amoureux décor des charmes débauchés,
Les ébats pleins de fièvre appelés des péchés
Et, de ces vibratos, la violence extrême ?

Donc, plaindre la jeunesse, arborant la vertu,
Comme une fleur gisante, un émoi défendu,
Quand le styx nous attend semble bien hypocrite !

Des enlacements fols, comment faire le deuil ?
Je perçois le courroux, me jugeant sybarite
Du lecteur stupéfait au ton de ce recueil…

Mireille TURELLO-VILBONNET

 

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METZ 2014

Publié le par spaf mp

Les adhérents de la S.P.A.F. Midi-Pyrénées s'étant distingués dans le concours international, il fallait bien que le délégué régional se dévoue pour aller recueillir leurs prix! Guy Reydellet, l'un des lauréats, l'accompagnait. C'est à eux que nous devons les premières photos de l'événement. Ajoutons que la ville de Metz, la maison de Verlaine, l'efficacité des organisateurs ont été pour eux source de grand plaisir!

 

METZ 2014

Les délégués régionaux.

 

METZ 2014

Réunion des délégués.

METZ 2014

Lettres messines.

METZ 2014

La cathédrale de Metz.

METZ 2014

La maison natale de Verlaine.

 

METZ 2014

Prendre du recul

(ou les poètes rassemblés pour la remise des prix).

METZ 2014

Olivier Gardel-Dubois recevant les prix attribués aux poètes de la délégation Midi-Pyrénées.

 

METZ 2014

Poète obscur...

 

METZ 2014

...ou plutôt, sous le mot "poètes", le poeintre Guy Reydellet, lauréat du...

 

METZ 2014

...prix de la métamorphose lyrique.

 

 Photos Olivier Gardel-Dubois et Guy Reydellet.

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FLORA EXPOSE

Publié le par spaf mp

À LA UNE

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HARO SUR L'HYMÉNÉE

Publié le par spaf mp

 

« L’amour rend aveugle, le mariage rend la vue » (Oscar Wilde)

 Le mariage pour tous : NON ! Le mariage pour personne : OUI !

  Ballade

                     HARO sur L’HYMENEE

 

 

Pourquoi chercher avec ardeur

L’union souvent pathétique

D’un pas de deux dévastateur,

D’une félicité mythique ?

Ne nions pas l’aspect pratique,

Pour ne pas dire un brin vénal…

Mais, pour une âme romantique,

Le mariage est si banal !

 

Le faux-fuyant et l’impudeur

D’un partenaire lunatique 

Engendrent bientôt la tiédeur

Auprès d’un être despotique,

(Si l’on en croit la statistique…)

Aucun écho subliminal

Dans cet échange domestique :

Le mariage est si banal !

 

Où retrouver la profondeur

De l’émotion extatique ?

Les jours sombrent dans la fadeur…

Dans ce vécu problématique,

Le discours devient chaotique

Et le baiser si machinal…

Disparu l’élan poétique !

Le mariage est si banal !

 

Envoi : PASSION ! Accord magnétique

            Dont l’amour reste le fanal !

            Ô belle illusion antique !

            Le mariage est si banal !

 

                                     Mireille TURELLO-VILBONNET

 

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DIALOGUE AVEC...

Publié le par spaf mp

Dialogue avec feue Hermine Vénot-Focké

                               « Poète, prends ton luth »

 

CE TEMPS EST RÉVOLU,

TRÉPASSE LA VERTU !

 

« Polissez avec soin vos œuvres, ô poètes ! »

Dame Vénot-Focké, voici votre conseil :

 

« Pour qu’on sache demain ce qu’aujourd’hui vous êtes »

Mais quel barde, en ce temps, reste l’âme en éveil ?

 

 

« Un seul sonnet parfait peut apporter la gloire » !

 

Mais qui ne garde en lui, de sinistre mémoire,

Nombre de palmarès sans érudition,

Prosodie indigente, aucune émotion,

Primant un ignorant qui chantera victoire !

 

« N’écoutez pas celui qui vient pour vous flatter,

Vous ne saurez jamais ce qu’il faut éviter »

 

Le Parnasse s’éloigne effilochant sa voie,

Comment, devant ce fait, demeurer dans la joie ?

Ne vous contentez point d’un texte maigrelet,

Travaillez, travaillez, il n’est d’autre secret !

 

 

                               Mireille TURELLO-VILBONNET

 

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OCTOBRE-NOVEMBRE 2014: VOYAGE

Publié le par spaf mp

 

     

Le voyageur

 

J'ai parcouru tant de terres
Visité tant de villes
Croisé mille univers
Où les étoiles défilent

J'ai vécu tant de rêves
Connu tant de vies
Où d'ardents soleils se lèvent
Au milieu de mes nuits

J'ai traversé tant de mers
Couru tant de chemins
Mêlés de sang et de fer
Où s'ébattent hommes et requins

J'ai marché sur tant de routes
Voyagé sur nombre de nefs ;
Du cœur de la céleste voûte
Je vois la Terre et ses reliefs

J'ai passé tant de ponts
Côtoyé tant de rivières
De diamants et d'éons
Au rythme de mes prières

J'ai suivi tant de voies
A travers maints paysages
Où je pensais être le roi
D'un monde aux cent visages :

Entre enfer et paradis
Ciel bleu et gris nuages
Pluies d'orage ou éclaircies :
Réalités ou mirages...

J'ai arpenté tant de rues
Dans d'étranges cités
Frôlé des corps inconnus
Et des âmes esseulées


J'ai gravi tant de montagnes
A l'ombre des glaciers
Battu maintes campagnes
Sous d'obscures nuées

J’ai sillonné l’Espace
Et son vaste horizon
Y cherchant une place
Où inscrire mon nom

J’ai foulé des contrées
Aux allures d’Eden
Conquis des trajets
Entre Hélios et Géhenne

J’ai fait du globe le tour
Epique aventure
Pris de nouveaux détours
Jusqu'à ta belle figure

Dès lors, j'ai atteint mon but
J'ai enfin saisi le sens
De toute ma lutte :
Rien d'autre qu'une danse... ;

Je suis le voyageur
Quérant de neufs territoires
Aux insolites couleurs
Auxquelles on ne peut croire

Je suis le visiteur
De vallées inconnues
Où mon esprit rêveur
Se jette à corps perdu

En quête d'éternité
Où résident les vraies valeurs
Dont je serai le messager
Car je suis... le voyageur !

 

Richard MAGGIORE

 

 

 

  MON PLUS BEAU VOYAGE *

 

Ma jeunesse a dansé tout près de Bahia

Au fond de nulle part, dans cette étrange école

Où l’être insoucieux sans cesse batifole

Envoûté, martelant l’intrépide samba.

    

Sous le regard d’Éros, dans l’Acropole antique,

Un dieu me prit la main dans un fou  sirtaki

Dont l’amoureux tempo, je le sais aujourd’hui

M’entraîna dans l’envol d’un  oiseau romantique.

 

La sagesse est venue en découvrant  Bouddha

Dans l’incroyable Eden de cette île céleste.

J’en devins le disciple et, sans que je proteste,

Mon cœur connut un rêve appelé Sri Lanka.

 

J’ai poursuivis ma route au pays de mon Père,

Scandé la tarentelle, aimé le bel canto.

Du chant des gondoliers, je porte en moi l’écho :

Mon être s’est senti l’enfant de cette terre.

 

En effeuillant mes jours devant tant d’horizons,

D’exotiques parfums  j’ai bu jusqu’à l’ivresse…

Mais il est un pays d’où s’enfuit la détresse,

Qui, seul, peut nous offrir toutes les déraisons.

 

Quand ma course a pris fin, le firmament rêveur

Vint embraser mon âme en douce apothéose ;

Si je ferme les yeux, tout se métamorphose :

Aujourd’hui je voyage en mon «  intérieur. »**

 

**« en son intérieur » (Montaigne) :  

 

*Le voyage intérieur

 

Mireille TURELLO-VILBONNET

 

 

Au  fil  de  Toulouse

 

 

Tuiles et briques à foison,

Quels beaux atours pour la maison,

Ces matériaux d’apothéose,

Vont habiller la ville en rose.

 

Près du pont neuf au fil de l’eau,

Pas de goujon ni maquereau,

Qui nage alors et qui parade ?

Le doux reflet de la Daurade !

.

Voici venir le vent d’Autan !

Fuyons l'accueil de ce titan,

Certains  réclament sa tempête,

Chassant les cornes de leur tête.

 

 Dans le jardin nommé Grand Rond,

Il ne reçut pas un seul rond,

Ce mendiant fut notre idole,

Lorsqu'il chantait au Capitole. 

 

Dégustez donc  le cassoulet,

En choisissant le flageolet,

Puis contre les gaz qu'il rejette,

Toulouse offre sa violette.

 

 

Georges Lafon

 

 

DE PASSAGE

 

Touriste de passage,

Fûtes-vous enfant sage

À peine remarqué,

Pourtant bien éduqué ?

Sous les cieux diluées

De mépris saluées

Les filles sur les plages

Jamais assez volages ;

Au terme du voyage

L'heure du verbiage :

Leur rappel déplacé

En votre coeur lassé

De folles nuits d'ivresse, 

Vos départs sans adresse ;

Vous n'aurez jamais vus

Et pas même entrevus

Les beautés de nature,

Les braves, la culture ;

En hiver blanches neiges :

Vous ne fûtes que pièges...

Le chalet accueillant,

Le regard bienveillant,

La chaleur de la braise

Le mot pour mettre à l'aise

Vous aurez ignorés

Toujours accaparés,

Par votre personnage,

Un jour vaincu par l'âge

 

Vous n'aurez engrangé ;

Jamais encouragé ;

Votre vie : un passage,

Dégradé par l'usage...

 

Germaine Cartro le 11/11/14

 

 

 

 VOYAGE EN MON MUSÉE
 
Visitez mon musée - extases  poétiques -
Où s'active ma muse, elle agence des mots,
Ici, là, collectés ainsi que des émaux  ;
Euterpe approfondissant des arias mystiques...
 
Solidaires, leurs soeurs, les aident, lunatiques,
Selon leur bon vouloir, mais surtout leur talent :
Eloquente Calliope au geste pétulant,
Polymnie en chansons, mélopées emphatiques.
 
L'inspirée Erato  suit avec un sourire : 
La comique Thalie  adorant la voir rire ; 
Melpomène, tragique, a ce terrible don
 
De conter des crimes, d'affreuses vilenies ; 
Clio l'historienne, incrédule dit :"NON !?"; 
Terpsichore la nuit danse avec Uranie...
 
                                  Germaine CARTRO 

 

     A   F L E U R    D’ Î L E                        

 

     Partir le long des fleuves, s’offrir à la mer

     Un soir de brise chaude au parfum de voyage,

     Toucher du fond des yeux l’espace doux-amer

     Où s’abîment les nuits au sel blanc du mirage.

 

     Glisser à contre-grève à l’ourlet bleu du vent

     Pour rêver d’autres ports, pour aimer d’autres terres,

     A fleur d’île, là-bas, plus loin vers l’orient,

     Se brûler de soleil à d’autres hémisphères.

 

     Migrer vers un ailleurs où le temps n’a plus cours

     Quand s’éclaire aux grands ponts des aurores du monde

     A la voile éolienne le cœur à demi-jour

     Et que se rive au corps l’écume vagabonde.

 

     Partir l’âme nomade et s’enliser au ciel

     Nourri du lait marin des jarres océanes,

     Bruni de liberté au flux de l’immortel

     Et lire au front des jours l’exode en filigrane.

 

     Glisser à contre-grève à l’ourlet bleu du vent,

     A fleur d’île, là-bas, plus loin vers l’orient.

                        

                                                                                                                 Anne-Marie Vergnes

 

 

 

 

Carnet de voyages

Approcher le silence, la vie, les couleurs,
Au jour le jour,
Feuille après feuille,
Figer l'instant, l'émotion.
Graver sur le papier, les longs chemins de traverse.
Graver l'aventure qui mène vers la crique sauvage
Aux rochers constellés,
D'ocre et de gris de Payne.
Barbouiller la feuille d' images et de mots,
Esquisser l'inattendu d'un chemin de bohème,
Croquer les visages d'enfants
En pleine lumière,
Sur une plage de sable
Et les rencontres éphémères
D'un petit port de pêche.

Raconter ce paysage entre terre et mer,
Terre et ciel,
Au détours d'une venelle,
Crayonner les roses trémières, les maisons blanches,
Les volets bleus... L'île de Ré
Et laver la couleur du ciel,
D'une aquarelle tendre.

Feuille après feuille,
Peindre, écrire Venise, La Sérénissime.
Ébaucher les reflets roses des palais
Dans l'eau du canal,
Les ombres qui s'échappent, fuyantes,
De ses ruelles étroites et sinueuses,
La Piazza San Marco
Et la légende du Pont des soupirs.

Ce soir, invitation au rêve.

Je contemple une esquisse croquée sur le vif
Et les mots tracés à l'encre noire.
Ils murmurent à l'horizon de chaque page
Un souvenir de voyages.


Martine Gava-Massias

 

 

Au pays Navajo  

 

 Au pays Navajo, quand tu t’endormiras,

Sous les plumes du cercle attrapeur de beaux rêves,

Un géant de grès rouge, aux bras comme des glaives,

Défendra le sommeil où tu te berceras.

 

Là, je te rejoindrai, moi l’oiseau de passage,

Ivre de plaisirs vains et de vols sans retour.

Mon aile de turquoise aura caché le jour

Dont les esprits mauvais noircissent le message.

 

Sur les sables brûlants, les dieux ont dessiné

Ton visage sauvé des légendes perdues

Pour dévier mon regard des rives défendues

Et me rendre aussi pur qu’un tendre nouveau-né.

 

Mes baisers rougiront ton front de blanc satin ;

Reviendra l’harmonie aux voix de sources fraîches,

D’un geste affectueux, baigner tes longues mèches

Que les braises du vent frôlaient chaque matin.

 

La danse du chamane, au milieu de la nuit,

Pourra voir l’horizon s’allonger sur ta couche

Puis tremper ses couleurs au souffle de ta bouche :

L’infini ravivé nous unira, sans bruit.    

  

 

                                                                                                          Marilène Meckler

                                                Extrait du recueil « Derrière l’éventail de plumes »

 

 

 

 

 

L’ÎLE DE KIJI                                      Sonnet

 

Myriades d’ilots engloutis dans la brume,           

L’Onega pour écrin, refuge intemporel,               

La Carélie expose un décor irréel                        

Au seuil de la mer blanche où se fige l’écume.  

                       

Seulement accessible avant que se consume   

Le soleil de l’été dans ses parfums de miel,       

Véritable trésor au cœur de l’archipel                 

L’église de Kiji bannit toute amertume.  

                       

Chef d’œuvre sculptural façonné dans le bois    

Sans qu’aucun clou n’altère un savoir d’autrefois,

Assemblage parfait de sapins et de tremble.     

           

Ses dômes comme un cierge argenté sur l’azur

Offrent aux voyageurs la chaleur d’un « ensemble »

Quand bien même le temps n’aurait plus de futur.         

 

Aline MUSCIANISI

 

 

 

 

OCTOBRE-NOVEMBRE 2014: VOYAGE

 

PARTIR                                         Sonnet lozérien

 

Quand devient insondable un bonheur enlisé                

        Par trop de servitude,                                                

L’heure s’immobilise, amère lassitude,                                

Sur le cadran brisé.   

                                                                                               

Le paysage éclos du rêve tamisé                                

        Comme un bel interlude,                                            

S’impose brusquement, vitale certitude,       

Au cœur désabusé.                                                   

 

Partir et s’émouvoir, prendre de l’altitude…                   

        L’exil improvisé                                                        

Permet de ressentir la vie en plénitude.                               

 

        Du désert reboisé,                                                    

La belle évasion déjouant l’habitude,                          

        Perle un souffle apaisé.                                             

 

 

Aline MUSCIANISI

 

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