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terre

SUR LA PORTÉE DU CIEL

Publié le par spaf mp

 

Sur la portée du ciel

 

 

La lune éclaire comme en plein jour

Ces sillons de la terre qui ne sont pas d'amour.

Ses pâles rayons flous trahissent l'oeuvre basse

Aux pâturages du ciel devenu morne espace ;

 

Aux pâturages du ciel devenus lieu propice,

Sous nos regards leurrés, sous nos yeux égarés,

Au déploiement sans borne par des armées secrètes

Qui dansent un ballet,  inédit sur la portée du ciel,

Quadrille ou valse-feu entre terre et soleil

Sur l'azur éclatant des journées de printemps ;

 

Aux pâturages du ciel devenu lieu propice

Au déploiement comme en un jour de fête,

De sillons rectilignes qui sous le vent cheminent,

En traînées duveteuses, panaches qui s'effilochent,

Nuées qui se déposent en voiles aériens entre terre et soleil,

Dentelles vaporeuses qui nous interpellent, nous apostrophent,

Nous ensommeillent à l'heure où celui-ci, voilé de pourpre,

Se tourne, suivant sa course, vers les cieux qui s'éveillent.

 

La lune éclaire comme en plein jour

Ces sillons de la terre qui ne sont pas d'amour.

Ainsi chaque nuée qui passe,

Déployée sans relâche,  déployant incessamment,

Arabesques fugaces, ces voilures légères

Ondoyant lestement sous les effets du vent ;

Ainsi chaque nuée qui passe, outrage sur la terre,

Essaimerait, les déversant impudemment,

Manteau de ouate artificielle aux saturages du ciel,

Sillons de fiel ?

  

  

                             Roselyne MORANDI (poème inédit)

 

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LES FILLES D'APOLLON

Publié le par spaf mp

 

LES FILLES D’APOLLON

 

 

Pluton, planète sourde aux lueurs éternelles,

Purgatoire glacé dans l’antre du courroux,

Cerbère est le gardien des larmes solennelles,

Du râle des errants qui meurt à tes genoux.

 

Neptune, roi des flots, parcourus de tempêtes,

Seigneur du précipice et des chevaux fervents,

Qu’assistent les Tritons, leurs conques en trompettes,

Soufflant des oraisons pour apaiser les vents.

 

Uranus, fils trahi par la faux de l’inceste,

Auteur de l’appétit des Titans, demi-dieux,

Ton sang ne cessera d’engendrer cette peste,

Qui ravage les corps jusqu’aux portes des cieux.

 

Saturne, anneaux blondis brodés de fine glace,

Exilé ténébreux vénéré des Latins,

Ton règne de splendeurs loin du massif vorace,

Resplendit sur la vigne et le mont des Sabins.

 

Jupiter, souverain de toutes les lumières,

Partout où le tonnerre entraîne ses échos,

Tu surgis, sous l’éclair, pour porter aux chaumières

L’engagement astral des triomphes éclos.

 

Mars, symbole brûlant du secret des abîmes,

Où des typhons de gaz rongent les horizons,

L’âtre sous les volcans, sépulcres des victimes,

Guette les oppidums des mortelles saisons.

 

Sur la Terre indigo, par les plaines épiques,

Dans les villes en marche aux palais scintillants,

S’étendent sur les monts les courants des Tropiques,

Porteurs du concerto des matins nonchalants.

 

Vénus, parfum charnel, sous les vertes nuées,

Amante des bergers, guidés par tes rayons,

Qui suivent ton appel sur les mers transmuées,

Vers les lointains jardins aux bonheurs embryons.

  

                                Olivier GARDEL-DUBOIS

 

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J'AI RÊVÉ D'UNE TERRE

Publié le par spaf mp

 

 

J’AI RÊVÉ D’UNE TERRE

 

 

Bien souvent j’ai rêvé d’une terre autrement,

D’une oasis de paix, de bonté, de tendresse,

D’un paradis humain fondé sur la sagesse,

D’un monde où la raison fleurit, tout simplement.

 

L’homme a-t-t-il, pour troubler cette humble mélodie,

Un besoin de fusils, de sang et de canons ?

A-t-il un fier plaisir à supprimer des noms,

Avec ses innocents, morts, pour sa tragédie ?

 

D’une main il détruit pour de l’autre bâtir,

Avec la même ardeur, guidé par ses génies,

Oubliant son histoire où l’hymne aux tyrannies

Se termine toujours par l’air du repentir.

 

Comment peut-il, après le désespoir qu’entraîne

Un volcan qui s’embrase, un cyclone en fureur,

Une vague géante, imposer la terreur

Et ajouter sans cesse un couplet à sa haine ?

 

Je sais que le mauvais dans son triste univers,

Comme l’eau qui croupit dans la source envoûtée,

Comme cette vermine à son hôte encroûtée,

Se plaît dans le néant et dans ces lieux pervers.

 

Mais je sais aussi que sans bruit le bien progresse,

Que la bonne semence a sa place au moulin,

Que le créateur prend aux griffes du malin,

Dans son divin amour, l’homme plein de tendresse.

 

 

                                    Patrick de LARY LATOUR

                                            26 - 12- 2004

  

(Poème extrait du recueil Hommage à la vie, édité et imprimé par l'auteur à Miramont-Latour, 32390)

 

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