L'anglais, ce français du nord (de l’Europe)
Alors qu’il est communément admis que la langue anglaise moderne représente pour le français une « menace » de par son statut de langue envahissante à son encontre, eh bien j’ai une révélation à vous faire..., surpris que je suis de faire celle-ci tant il y a longtemps que j’ai constaté que dans la réalité, c’est tout le contraire qui se produit !
En effet, de soi-disant « envahisseur » vis-à-vis de la langue de Molière, l’anglais moderne est plutôt – et largement – envahi de mots… français ! A un tel pourcentage, si élevé, que je suis une fois de plus étonné que cette réalité soit si peu évoquée ; et que l’on peut considérer qu’à ce stade – j’ose l’affirmer – l’anglais pourrait être vu comme, ni plus ni moins, une variante du français, et non une langue soi-disant affiliée au germanique voire germanique tout court !
Avant de développer ce point précis, remontons dans le temps et faisons un peu d’histoire en évoquant notamment, et par exemple, l’usage de l’anglo-normand (ancienne langue d’oïl) parlée à la Cour des rois en Angleterre au Moyen Age ainsi que dans l’aristocratie anglo-normande. A savoir que ce terme « anglo-normand » ne représente pas une langue qui serait constituée à la fois d’éléments anglais et français, mais reflète simplement sa situation géopolitique et son usage qui en était fait autant en Angleterre qu’en France ; il s’agit donc bien de français.
Au 11ème siècle, Guillaume le Conquérant, natif de Normandie, entreprit la conquête du Royaume anglais. Cette conquête eut notamment pour effet l'usage du langage normand (donc français), parlé par les barons et membres de la Cour royale provenant de France, dans une région où l’ancien anglais - composé de plusieurs variantes - ainsi que les langues celtiques (comme le gallois ou l’écossais) dominaient.
Guillaume et ceux qui lui succédèrent ne firent pas de l’anglo-normand la langue officielle, préférant dédier cette fonction au latin (comme en France). Les populations anglo-saxonnes continuèrent d'utiliser le vieil anglais ; cependant, celui-ci évolua peu à peu, au contact de l'anglo-normand, vers le moyen anglais. Cela s’explique par la coexistence des deux langues parlées sur le sol anglais : la langue locale, le vieil anglais et la langue d'oïl, langue des échanges aussi bien avec le continent qu'en Grande-Bretagne. A noter ainsi qu'un nombre important de commerçants et d'artisans, parfois immigrés de France, utilisaient cette langue d'oïl, soit comme langue maternelle, soit comme seconde langue. De même, tout en connaissant le moyen anglais et en écrivant en latin, le clergé employait aussi l’anglo-normand. Cette langue était également celle de la culture et a généré alors une littérature "française" riche et dense, au sein même du Royaume anglais désormais conquis.
Si l’anglo-normand n’existe plus, il est encore un très grand nombre de mots de l'anglais moderne issu de cette langue (on en compte des milliers). Par exemple, to catch, un verbe qui paraît anglais, remonte en fait au normand cachier (étymologie semblable au français moderne chasser, à l’espagnol cazar ou encore à l’italien cacciare). A noter d’ailleurs que le verbe anglais to chase provient justement de chasser (par l’intermédiaire de son ancienne forme chacier). De même le célèbre terme fashion (signifiant « mode ») est en fait un mot issu de l’ancien français « faichon »/« fazon » (français moderne « façon »), un autre exemple avec peace « paix » issu de l’ancien français pais et pes.
A noter par ailleurs, et également, que la présence anglaise en Aquitaine a largement favorisé l’introduction de termes issus de la langue d’oc, qui se confondait alors avec l’ancien français. D’ailleurs, il est à préciser que le célèbre Richard Cœur de Lion, qui fut Roi d’Angleterre mais aussi, entre autres, Duc d’Aquitaine, de Normandie et de Gascogne, parlait les langues d’oïl (donc le français) et d’oc !
Mais plus encore ces quelques termes, c’est tout l’anglais moderne – rentrons là dans le vif du sujet – qui vibre au son du français, si je puis dire !!
En effet, alors qu’il est prétendu - comme dit plus haut - que l’anglais moderne est fortement affilié au germanique (affirmation beaucoup plus valable pour l’anglais ancien), eh bien dans les faits cela est faux, tant la présence du français en son sein est extraordinairement importante (et notamment des termes issus de l’ancien français qui – c’est un comble – auraient presque pour effet que les anglais parlent mieux le français que nous !). Et ce qui est le plus choquant, c'est de constater que des dizaines de milliers de mots utilisés en anglais sont repris tels quels du français !
Ainsi (allons-y et accrochez-vous !) :
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –tion sont issus du français comme imagination, action, revelation, evolution, revolution, apparition, formation, information, liberation, direction, section, creation, nation, intention, celebration, commemoration, aviation, conversation, relation, consideration, construction, destruction, collection, detention, extinction, etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ment sont issus du français (ancien ou moderne) comme development, government, movement, arrangement, agreement, amusement, engagement, derailment, environment, deployment, impeachment (du vieux français empeechement/empeschement devenu empêchement), attachment, department, equipment, enchantment, establishment, punishment, retirement, ornament, tournament, bombardment, judgement, etc.
- de très nombreux termes anglais se terminant par –ure sont français, ou dérivés du français, comme nature, culture, structure, cure, figure, pure, sure, signature, procedure, creature, fracture, adventure, measure, literature, pleasure, leisure (ancien français pour « loisir »), painture, failure, nurture (de l’ancien français norriture), temperature, departure, picture, pressure, treasure, lure (de leurre), allure, confiture, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –ude sont français : attitude, multitude, latitude, solitude, longitude, etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –sion/–ssion sont français comme pension, tension, division, decision, passion, discussion, progression, mansion (de l’ancien français, devenu maison), etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –able/-ible sont issus du français, notamment le soi-disant anglais able qui n’est rien d’autre que du français, et table, fable, portable, stable, cable, capable, notable, habitable, favorable, visible, accessible, inaccessible, credible, terrible, possible, impossible, responsible, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –orce/-orse viennent du français : force, divorce, remorse/remorce, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –ouble/-ouple sont français : double, trouble, couple, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –gion proviennent du français : region, legion, religion, contagion, etc.
- tous les termes anglais se terminant par –our (qui depuis se terminent en –eur en français moderne) sont issus de l’ancien français : honour, hour, favour, labour, colour, savour, vigour, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –enge sont issus du français (ancien ou moderne) : challenge, revenge, avenge, etc.
- tous les termes anglais se terminant par –ount sont issus de l’ancien français : count, account, discount, amount, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –ence/-ense sont tout simplement français : silence, presence, independence, absence, influence, sense (ancien français devenu sens), difference, innocence, science, sentence, defense ou defence, conscience, credence, experience, existence, conference, licence, violence, intelligence, etc.
- la plupart des termes anglais se terminant par –ace sont français comme place, face, surface, menace, trace, space (du vieux français space, variante d’espace), grace, disgrace, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –ourse/-ource sont issus du français, et parfois repris tels quels : source, course, resource, etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –y, -ry, –ty, -cy, -sy, -ny, sont issus/dérivés du français : country, liberty, entry, beauty, democracy, history, story, discovery, security, surety, company, university, cavalry, artillery, imagery, property, honesty, easy (du vieux français aisié), society, county, city, fantasy, quality, charity, very (du vieux français verai signifiant « vrai » avec le sens de « vraiment »), memory, envy (d’envie), energy, capacity, legacy (du vieux français legacie signifiant héritage/legs), harmony, principalty, penalty (de pénalité), faculty, ability, luxury, facility, army, etc.
-de très nombreux termes anglais se terminant par –ent sont issus du français : present, parent, moment, president, independent, absent, recent, innocent, current, different, document, element, argument, torment, parliament, accident, eminent, etc.
- la plupart des termes anglais se terminant par –ive sont issus du français (positive, negative, affirmative, active, etc.).
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ice sont français comme police, justice, office, artifice, service, complice mais aussi spice (du vieux français espice), etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ous sont issus de l’ancien français : fabulous, dangerous, various, delicious, serious, famous, joyous, jealous, curious, etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ant sont issus du français : important, servant, descendant, dominant, pleasant, etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ance sont français ou dérivés du français : distance, balance, finance, substance, chance, surveillance, lance, maintenance, alliance, clairvoyance, entrance, appearance, pleasance, advance, etc.
- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ic sont issus du français : democratic, logic, music, etc.
- tous les termes anglais se terminant par –age sont français (ou issus de l’ancien français) comme courage, passage, image, usage, voyage, chantage, message, cage, page, rage, massage, village, mirage, montage, hommage, savage, ravage, hostage, entourage, heritage, advantage, barrage, camouflage, carriage, marriage, language, damage, etc. et tout simplement le terme age.
- de nombreux termes anglais se terminant par –est/-east sont issus de l’ancien français, et ont vu en français moderne le « s » remplacé par un accent circonflexe : forest, arrest, quest, conquest, honest, request, crest, tempest, interest, feast, beast, etc.
- tous les termes anglais se terminant par –acle sont issus du français : miracle, obstacle, oracle, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –ary sont issus du français comme ordinary, military, elementary, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –al sont issus du français : hospital, animal, special, royal, signal, eventual, loyal, several, plural, etc.
- de nombreux termes anglais se terminant par –ade sont issus du français : promenade, brigade, parade, barricade, façade, marmalade, masquerade, etc.
- de nombreux termes anglais contenant « oa » proviennent du français comme coast (de l’ancien français coste, côte en français moderne), aboard (d’aborder), approach (d’approcher, vieux français aprochier), coach (de coche), poach (de pocher), roast (du vieux français rostir devenu rôtir), etc.
Et des milliers et milliers d’autres termes comme people (eh oui !) l’une des variantes en ancien français du mot peuple, power (eh oui là aussi ! Issu de l’ancien verbe/nom français poer/poeir devenu pouvoir), surprise, chief, brief, peril, complete, state, estate, money, question, fame (de l’ancien français fame signifiant célébrité), affair, date, chain (de chaine), channel (du vieux français chanel/channel, variante de chenal), response (du vieux français), manoeuvre, archive, portrait, prince, princess, captain, lieutenant, period, port, foreign (de forain), journey (de journée), car, cat, view (de vue), review (de revue), second, single (du vieux français sengle/single), enterprise, rose, route, tour, detour, refuge, deluge, certain, aid, minister, effect, contract, rare, false (du vieux français fals), fruit, piece, park, domain, merchant, sovereign, stress (du vieux français destresse), disease (du vieux français disaise/desaise), reserve, flame (du vieux français, devenu flamme), assault, grief, forge, chase, quiet, scene, return, gorge, detail, edit, chair, simple, bureau, core (du vieux français, devenu cœur), season, point, large, mass, fort, fortress, souvenir, ray (du vieux français rai signifiant rayon), cause, mistress, sum, art, council, base, proper, charm, secret, regret, cauldron (de l’ancien français signifiant chaudron), turn, medecine, level (de l’ancien français livel signifiant niveau), orange, oil (de l’ancien français oile/olie signifiant huile), voice, delay, sign, muscle, part, siege, reason, site, fragile, fund, brave, excuse, paper, machine, principle, league (de ligue), empire, biscuit, noun, sincere, employee, purple, market, male, female, person, title, value, price, doubt, lesson, form, just, divine, manner (du vieux français manere ; en français moderne manière), rescue (du vieux français, devenu rescousse), pain (du vieux français paine/peine), common, corner (du vieux français cornere/corniere), sudden (du vieux français sodein, devenu soudain), event (de l’ancien français event ; en français moderne, événement), province, limit, citizen (du vieux français, devenu citoyen), vehicle, centre, onion, danger, uncle, aunt (du vieux français aunte/ante devenu tante en français moderne par agglutination de ta + ante), prey (du vieux français preie devenu proie), river, noise, isle, moist (du vieux français moiste signifiant humide, moite), regime, realm (ancien français devenu royaume), joy, chapel, engine, castle (de l’ancien français castel), desert, dessert, device, prude, clear, poor (du vieux français poure/povre devenu pauvre), rich, suite, crayon, pencil (du vieux français pincil devenu pinceau), stage (du vieux français estage), prairie, opinion, article, chariot, sound (du vieux français soun/son), ancient, issue, pursuit, appetite, rest, problem, barrier, idiot, medal, fibre, chute, autumn, mute, rascal (du vieux français rascaille devenu racaille, eh oui !), button, mustache, example (du vieux français essample/example), guide, random, ransom (de rançon), faith (anciennement feith, issu du vieux français feid, devenu fei puis foi), border (du français bordeure devenu bordure), promise, fiancé, exercise (du vieux français, devenu exercice), flower (du viel anglais flour, issu de l’ancien français, devenu fleur), potion, poison, circle, spouse (du vieux français, devenu époux/épouse), rail, syllabe, delight, duty (dérivé de l’ancien français deut, participe passé de devoir), prison, Spain (du vieux français Espaigne/Espayne), mount et mountain (du vieux français mount/mont/muntaigne et montaigne, eh oui comme le nom du célèbre auteur !), terrain, chassis (de châssis), etc., etc., etc.
Et ce qui est le plus surprenant – comme je le souligne un peu plus haut – c’est donc le nombre incalculable de mots anglais repris tels quels du français ; avec comme discours officiel, que l’anglais est soi-disant une menace pour la langue française, un comble !
Ainsi un nombre immense de verbes anglais est tout simplement issu du français (de l’ancien ou du moderne) !
Voici quelques (tout petits) exemples : to change, to charge, to touch, to appear (du vieux français aparoir/apareir), to explain (du vieux français explaner), to explore, to chant (de chanter), to discover (du vieux français descovrir), to imagine, to reveal (de l’ancien français reveler), to pronounce (du vieux français pronuncier), to use, to enter, to quit, to taste (de l’ancien français taster), to compare, to cancel (du vieux français canceler) to appeal (du vieux français apeler), to escape (du vieux français escaper/eschaper), to encourage, to arrive, to pass, to announce, to record (de l’ancien français recorder), to remember (de l’ancien français remembrer devenu remémorer), to enjoy (du vieux français enjoier), to encounter (de l’ancien français encountrer), to declare, to prepare, to envoy, to convoy, to employ, to entertain, to amuse, to claim, to proclaim, to maintain, to cry, to retain, to repair, to engage, to move, to paint, to treat, to join, to design (du vieux verbe français designer qui avait le sens de dessiner, eh oui !), to destroy, to defeat, to gain, to achieve, to expose, to introduce, to agree, to commence, to invest, to receive, to reply, to remain, to save, to refuse, to impeach (d’empêcher), to accept, to search/to research (de l’ancien français sercher/cerchier/recerchier), to pay, to launch (du vieux français lanchier/lancier devenu lancer), to spell (du vieux français espeller/espeler devenu épeler), to refer, to attach, to guard, to cost (du vieux français coster/couster, devenu coûter), to carry (de carier/carrier), to increase (encrease en moyen anglais, du vieux français encreistre), to intent, to march, to spoil (du vieux français espoillier), to transform, to occur, to fail (de faillir), to pray, to pardon, to press, to release (de relaisser, variante relascher), to travel (eh oui, ce verbe provient bien du français travailler, avec une variation de sens), etc., etc. A noter également l'existence de verbes construits sur des noms français - repris tels quels - comme par exemple le particulier "to queue" signifiant faire la queue, être dans une file d'attente.
Et tout aussi significatif, le pluriel dans les langues germaniques est souvent exprimé par un « n » final, or comment l’anglais moderne indique-t-il (dans la plupart des cas) qu’un terme est au pluriel ? En utilisant le « s » final ! Cela est encore un emprunt au français, si je puis dire, et ne fait que renforcer le côté latin de cette langue (par l’intermédiaire donc du français), le « s » représentant le pluriel dans une majorité de langues latines.
Et surtout, cette situation de la langue anglaise n’est absolument pas comparable avec les emprunts faits par le français à celle-ci, qui sont en vérité bien minimes (des mots comme cool, scoop, stop, weekend…) ; et de plus, ils ne sont souvent représentés que par des termes qui au départ sont en fait… français ! Comme le mot sport, qui provient en réalité de l’ancien français deport/desport ou challenge, terme en définitive bien français tout comme design, round (issu du français rond), sample (du vieux français essample) et le non moins célèbre humour (ancien français devenu humeur), et qui nous est revenu avec le sens d’humeur joyeuse. Sans oublier bien sûr le fameux « please », qui n’est rien d’autre que du français, issu de plaise (du verbe plaire) !
Non, c’est bel et bien toute la « structure » de l’anglais qui est française ! Otez les termes provenant du français d’un dictionnaire anglais, il ne restera pas grand-chose à lire !… Demandez à un journal anglais d’ôter de ses articles les mots issus du français, il ne restera plus grand-chose à lire là non plus…
C’est donc cela qui me surprend toujours autant, la langue anglaise est littéralement et totalement « mangée », si je puis me permettre ce terme, par le français (et son lexique typique et spécifique de son évolution, qui lui est donc initialement propre) et peu semblent s’en rendre compte, évoquant continuellement le soi-disant danger représenté par la langue de Shakespeare à son égard.
Mais de danger, il n’y en a aucun, puisque cette langue soi-disant « envahissante » est en fait totalement envahie par la langue qu’elle est censée « menacer » !
On continue un peu ?!
On pourrait aussi évoquer le fait que des noms de villes étrangères au Royaume-Uni sont repris tels quels du français comme, pour l’Italie par exemple, les villes de Florence (Firenze en italien, Fiorenza en vieil italien et Florence en français), Naples ou encore Rome, également la cité espagnole de Seville, ou encore la ville allemande de Cologne (Köln en allemand), etc., termes repris donc tels quels du français.
Et notons également qu’en anglais une part importante de noms donnés à des animaux provient du français ! Comme lion, elephant, squirrel (issu de l’ancien français esquirel, escurel, devenu écureuil – voir l’occitan esquirol), dolphin (du vieux français), falcon (du vieux français), eagle (du vieux français egle), camel (vieux français pour chameau), salmon (du vieux français), giraffe, tiger, panther, leopard, pigeon, crocodile, turtle, lizard (du vieux français lesard), gazelle, ferret (pour furet), stallion (du vieux français estalion/estallon/estalon devenu étalon), chamois, heron, etc..
Et que penser de ce « Royal Air Force », dénomination utilisée par les anglais pour qualifier leur force aérienne, expression composée de trois mots… français, un comble !
Et de John Lennon qui chantait « Imagine all the people… », sans le français ici, nous n’imaginerions personne !
Alors oui, au vu de tous ces éléments, on peut affirmer que la langue anglaise moderne peut bel et bien être considérée comme une variante du français – ni plus ni moins – bien plus qu’un langage affilié au germanique (notamment l’allemand) ; d’ailleurs, pour s’en convaincre, il suffit de comparer un même texte proposé dans ces trois langues – l’anglais, l’allemand et le français – et l’on constatera que le texte anglais est donc beaucoup plus « proche » du français que de l’allemand !…
Et pour terminer, une question importante, puisque tous ces mots sont - typiquement - français, pourquoi devraient-ils être en définitive prononcés différemment que dans le langage, le français donc, d'où ils proviennent...
Richard MAGGIORE
Coordinateur S.P.A.F. Occitanie