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RÉPONSE À R. MAGGIORE

Publié le par spaf mp

 

Les Français déprimés par leur littérature

http://www.lefigaro.fr/livres/2013/12/27/03005-20131227ARTFIG00365-les-francais-deprimes-par-leur-litterature.php

    • Par Mathieu Rollinger
    • Mis à jour le 27/12/2013 à 17:43
    • Publié le 27/12/2013 à 17:33

Victor Hugo et son «bonheur d'être triste».

Pour l'hebdomadaire britannique The Economist, les responsables du pessimisme et de l'amertume ambiante en France sont à chercher du côté de ses grands écrivains. Les Anglais appellent cela notre «mal culturel».

Si les Français ont le cafard, c'est la faute à Voltaire1. S'ils sont moroses, c'est la faute à Rousseau2. De l'autre côté de la Manche et de l'Atlantique, les Français sont catalogués comme des personnes portant sur leurs épaules toute la misère du monde. Plusieurs articles de la presse anglo-saxonne se sont déjà inquiétés de l'état moral des Frenchies 3. Mais cette fois, The Economist pense avoir décelé un élément d'explication à ce spleen généralisé, dans un article titré «Bleak chic»4, littéralement le chic maussade.

Quelques indicateurs statistiques plus ou moins fiables - le bonheur est un concept difficile à mesurer - confirment ce stéréotype qui nous colle à la peau. Plus déprimé qu'un Ouzbek, plus pessimiste qu'un Albanais, aussi malheureux qu'un Grec, le Français moyen ne semble pas heureux alors qu'il vit dans un pays développé et moins touché que d'autres par la crise économique. Le taux de suicide dans l'Hexagone est le plus élevé d'Europe occidentale après la Belgique5. Le journal britannique en déduit que cette fatalité contagieuse est ancrée dans les gènes des Français comme un mal culturel.

La tradition du misérabilisme

Pour The Economist, si le concept de la tristesse est culturel, on devrait forcément en trouver des traces dans la littérature. Le champ lexical autour de cette notion est d'ailleurs prolifique: anomie, désolation, aigreur, bourdon, désenchatement, morosité, spleen, etc. Mais surtout, les étagères de nos bibliothèques sont remplies d'œuvres qui permettent de dérouler ces «cinquante nuances de noir». Nos auteurs les plus illustres broient du noir, ce qui instaurerait une certaine tradition du pessimisme.

Une coutume qui remonte au XVIIe siècle, avec René Descartes 6qui institue le doute comme premier réflexe de tout bon philosophe. Et il n'est pas le seul responsable. Chez les Lumières, Voltaire7 se moque allègrement de l'optimisme de son personnage Candide. Chateaubriand 8dans René caractérise «le mal du siècle» vécu par cette jeunesse «misérable, stérile et désenchantée». Le poème Melancholia, où Victor Hugo 9évoque le «bonheur d'être triste», en étant intégré aux programmes scolaires, habitueraient les élèves français à trouver une beauté artistique dans ces mornes sentiments.

La Pléiade du noir

Les exemples de ce types de manquent pas. Difficile de parler de Charles Baudelaire 10sans évoquer son spleen, sujet central de plusieurs de ses poèmes. Ce même Baudelaire qui dans ses correspondances avec sa mère écrit: «Ce que je sens, c'est un immense découragement, une sensation d'isolement insupportable, une peur perpétuelle d'un malheur vague, une défiance complète de mes forces, une absence totale de désirs, une impossibilité de trouver un amusement quelconque». Une ode à la joie de vivre. n'est-ce pas?

Albert Camus 11et Jean-Paul Sartre 12auraient «adopté l'ennui comme un mode de vie et philosophique». Françoise Sagan 13a intitulé son premier roman Bonjour tristesse, qu'elle ouvre avec cette complainte: «Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse». L'article cite également «les personnages de Michel Houellebecq 14qui mènent invariablement une existence vide, souvent sordide, et sont toujours déçus». Tous ces auteurs, chéris par les lecteurs français, participeraient à la vaste institutionnalisation de la culture de la morosité.

La déprime comme force créative

Pourtant, derrière ce lourd diagnostic, on pourrait trouver des vertus à ce pessimisme ambiant. Pour The Economist, «cette négativité a stimulé la créativité française». Le scepticisme et le refus de l'autosatisfaction aurait permis l'innovation culturelle. «Ce pays trouverait un certain plaisir à être malheureux», résume l'économiste française Claudia Senik. Ce qui fait dire à l'hebdomadaire anglo-saxon: «La France aurait-elle offert l'existentialisme au monde si Sartre avait été un joyeux luron?».

 

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LES MÉTROPOLITAINES: PROGRAMME

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LES MÉTROPOLITAINES

 À LA UNEÀ LA UNE

 

 

LES MÉTROPOLITAINES

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LES MÉTROPOLITAINES

 

LES MÉTROPOLITAINES

 

 

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ENNEMIS PUBLICS N°1 DE P. CAUJOLLE

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 Patrick Caujolle était l'invité de l’émission de Jacques Pradel sur RTL « L’heure du crime » pour son dernier ouvrage:

 

 À LA UNE

 On peut podcaster l'émission à cette adresse:

http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/ecouter/l-integrale-ennemis-publics-n-1-7767430272

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HYMNE À LA SOLITUDE

Publié le par spaf mp

Hymne à la solitude

Paysage nocturne

Ecrit par

Muriel Roiné

 

 

Premier acte

 

Cache, cache, cache mon cœur,

Aux impulsions du temps,

Je me soustrais,

Aux battements citadins.

Lovée au creux de mon instance silencieuse,

Mes amours défilent, imaginaires et lointaines,

Et c’est ainsi que je t’aborde, mon amour.

Voile flottante chargée de brume,

Au détour d’une nuit, rivages incertains,

En vue, peuplée d’étoiles, je te vois et j’accoste.

Enfin !

J’entends des sons qui m’étaient inconnus,

Et sur le sable mouvant où mes rêves s’égarent,

J’avance. Une voix chaude à la brise du soir,

Suave, jaillit du fond des airs

Me saisit, et c’est mon seul repère.

Nuit profonde peuplée d’ailleurs

Pour mes pas vers tes pas, et demain,

Chant de l’oued et des grandes étendues sèches,

Roc de la soif, pierres incandescentes,

Le soleil se couche rouge, le soleil se lève vert,

A mes portes le désert opaque et blanc

Je marche vers toi à l’aube de toujours,

Et de cela, je sais déjà,

Dans ta maison de granit, de lumière et de vent,

Tu m’attends, me souris et m’attends.

 

 

Deuxième acte

 

Aux bords des vasques emplies d’eau,

Les palmeraies bruissantes se penchent

Amies de toujours en berceaux,

Vers ton corps souple et dur, allongé, nonchalant,

Pour ta fine main posée sur le marbre blanc,

En errance d’un fruit à croquer, à manger,

Jus sucré sur tes lèvres pleines et rouges

Yeux mi-clos à la fraicheur du jour,

Premières lueurs d’un matin d’été.

Puis soudain se soulèvent les voiles blanches

Et flottantes de ta tente, tes yeux s’ouvrent

Emportant pour un temps les sourires éphémères

Que ton corps éveillé en émoi libère,

Tu gémis et te lèves.

Enfin !

Dehors tout a changé, c’est le sud en plein nord,

Tu te lèves et t’étonnes encore.

Hier, c’était hier, tréfonds vertigineux et sonores :

Echos en résonance pour ta voix solitaire,

Calotte glaciaire pour ta tête en couronne,

Vent arctique pour tes pensées sommaires.

Et sur ton front le pur sillon horizontal,

En fine lame tracée pour ne pas oublier,

Les jours d’autrefois qui déjà vers demain passent.

Tu souris, et m’attends et souris.

 

Troisième acte

 

Au charme du sable brûlant, mon corps

Appesanti succombe et tombe,

Sous le soleil de plomb en plein midi,

Lèvres entrouvertes je me suis évanouie.

Et s’efface la trace derrière moi, à peine ébauchée

La grande main du temps qui fait tout oublier,

Les rêves, les attentes et les peurs aussi,

Pour ce temps défini où je me suis endormie.

Vais-je mourir ici,

Loin des tourments ? Mais la voix me rappelle ici-bas.

Reg saharien détrônant le sud et soufflant

Sa chaude haleine, puissante et envoutante

Et caresse mes seins jusqu’aux entrelacs de mes reins,

Quand soudain

Une source jaillissante en fine gerbe de pluie,

Puis en cascade, arrose les jardins inédits

De mes soifs multiples

Je me réveille et te vois qui me souris.

Enfin !

Homme aux cheveux d’or, de paille et de sang

En terre glaise, rouge safran, profond

Sûr et dur, pour moi étincelant

De ta main tu tiens la jarre vivifiante et déverses.

De l’eau de ton lit je me désaltère,

Comme une enfant enivrée par la vie.

Tu me saisis, me prends et me saisis.

 

Quatrième acte

 

Trainée de poudre d’or, ami céleste,

Au large manteau orné de jaspe et jeté

Sur tes épaules en un revêtement blanc,

Tu peux lever les yeux et t’en aller ainsi,

Conquérir les étendues sauvages invisitées de toi.

Du pur sang de ton âme, tu montes

Et chevauches. Ton coeur tressaille alors

Et ton corps défaille plus encore

D’avoir trop longtemps désiré sans chercher,

Aux bords des fontaines immédiates, assoiffé,

Emmailloté de silicone-lèvres et poivre

Et dégouté. Te voilà ainsi hématomisé.

Du bleu de l’âme jusqu’au cyan de tes yeux,

L’horizon devant toi, se déroule idoine

Et s’enroule sur ton franc étalon d’acier,

Et de ses pas qui s’enchaînent avec lui,

Tu franchis le gué magique, invisible.

C’est pour elle désormais qu’interdit tu arrêtes

La trace de tes revues errantes et solitaires ;

Allongée, tu la vois, elle est là !

Dans ses mille voiles de grâce écorchée,

A la lisière retenue de tes yeux étonnés,

Tu voudrais alors pleurer mais ne sais,

Où vont les ruisseaux que la source retient,

Ou comment la pierre immobile

Des dures journées d’hier, se déplace.

Tu descends, l’envisages et descends.

 

Cinquième acte

 

Qui retient les jarres de granit emplies d’eaux

Et les fontaines magnifiques de nos larmes capturées ?

Aux contours du levant, je me suis éveillée.

De ma robe déchirée je ferai un braisier

Aux mille étincelles colorées pour étonner

Tes yeux en fragments de diamant éclatés.

Ne le dis pas trop vite, ne le dis pas trop vite !

De peur que les étoiles, jalouses, rougissent

Et ne jettent sur son regard de pluie,

Leurs manteaux d’hiver et de nuit.

Où vont nos chemins de poursuites entrelacées,

Vers quelles impasses sombres et closes s’achèvent-elles ?

Dans ma maison de mystère et de sang,

Mes pieds nus caressent la roche polie et froide.

Pour t’attendre, j’ai ôté mes vêtements,

Et c’est pour toi qu’assise en braise dilatée,

Se penche la douce clarté du luminaire brisé.

Quand soudain, s’envole le papillon fragile

De nos gestes maladroits et serviles !

Soulevant le voile, tu entres sans un bruit !

Enfin !

Eveillant mes abysses, tu poses ton sablier d’argent,

Vers ce temps défini qu’en amant tu visites,

En points ponctués de traits escarpés et

Pour nos deux corps qui s’unissent, j’écoute

La longue plainte rassurante et rauque, quand

Tu m’enlaces et frémis et m’enlaces.

 

 

Sixième acte

 

Tu entres sans un bruit inonder les paradis enfouis,

Et demain déjà se penche, invincible.

Cri d’appel de nos deux vies unies déjà s’achève,

Pour ne pas mourir, blanc, terrible et doux.

C’est le blizzard sur les steppes arides qui souffle

Son haleine acérée et tranchante.

Ainsi s’en vont les rêves d’enfant et les rires enchanteurs.

Car déjà passe la fine mélodie d’un monde meilleur,

Fragile colombe qui, de son premier envol tremble encore.

Et monte, et monte encore, et survole les froides nocturnes.

Oh, je t’aime !

Retiens-moi et ne pars pas, surtout ne t’en va pas !

Car demain est déjà là et ce qui meurt aussi, de toi à moi !

C’est ton corps qui se presse plus fort quand nos sueurs

Apprivoisées se mélangent, te voilà guerrier !

Celui de tous les temps amoureux en cet ultime élan,

Tu prends alors ton arme et de tes mains descends

Vers les ondes sournoises où je me repose.

Du plus intense remues les eaux délaissées du lac.

Tu plantes alors victorieux le délicieux décor et brise,

Les derniers étaux de glace en un mouvement

Vif amant et reviens et reprends l’étincelle d’argent

Pour t’enfouir à nouveau dans les contrées sauvages,

Et de deux le un s’embrase, irrépressible amour

Quand ton corps retombe, sourd et lourd, le silence,

Etonnant, prend sa revanche et soutient sa présence.

Je t’enlace, me réveille et t’enlace.

 

Septième acte

 

Et mes mains tracent des arabesques vides,

Au milieu des nocturnes, les yeux grands ouverts.

Et les lignes s’esquivent où ton corps se dessine.

Il faut à présent se lever. Le jour presse le soleil vert.

Sous les étoiles, j’ai laissé ma demeure et je devine,

Le flottement des voiles, là-bas, muettes et lascives.

Vers le vaisseau d’or, à présent, il faut revenir

De nos dernières lueurs, se délester le coeur.

Ami, déjà ! Tu es parti et c’est moi qui m’enfuis

Vers le bateau qui dort mes pas sillonnent

Et tanguent leurs fragiles amarres. Vite !

Mon coeur a revêtu de rien son écrin

Et du jour qui réclame sa première heure résonne

Au tout lointain, les battements citadins.

Ainsi s’en vont les rêves déchus et les voix enivrantes

Quand lentement la ligne fine des rives s’esquive.

Ma main soulève alors son tendre voile de nuit

Et de ses doigts suspendus se pleure de l’au-revoir.

A présent, de nouvelles terres arides, pour lui.

De brûlure et de glace le parcours des lendemains.

J’agite ainsi au plus fort des embruns,

L’ultime soupir de l’amour qui s’enfuit

Quand doucement vers l’oubli le navire glisse,

De l’esquisse au jour sans contour de midi

Sur le récif se brise ainsi l’hymne de la nuit.

Où s’en vont les promesses que les baisers écrivent,

Vers quelles étendues sèches et muettes s’achèvent-elles ?

 

 


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LES PARENTS ABANDONNÉS

Publié le par spaf mp

 

LES PARENTS ABANDONNÉS

 

Ils auront tout donné, leur amour, leur tendresse,

Les heures de leurs nuits au creux de leur détresse,

Ils n'auront pas compté tout le temps partagé,

Les chagrins consolés, les cadeaux achetés.

 

Ils avaient espéré que l'amour se partage

Jusqu'au bout du chemin qui amène au grand âge

Et que, quitté le nid, les enfants vous renvoient

Un peu plus d'affection pour alléger ce poids.

 

Ils donneraient encore un peu de leur sagesse

S'ils trouvaient un écho à leur faible SOS,

Ils n'auront devant eux qu'un mur d'indifférence,

Ils n'oseront crier pour rompre le silence.

 

Ils se feraient mendiants pour avoir quelques miettes,

Qu'un bouche d'enfant picore leur assiette,

Dedans leurs mains tendues ils ne recevront rien

Et partiront vaincus comme de pauvres chiens.

 

Puisque enfin il leur faut bien être de ceux-là,

Ils vont se retirer, ils ne gêneront pas,

Mais qu'au jour de leur mort seuls on les laisse aller,

Ne voudront pas entendre leurs enfantas sangloter.

 

Jacqueline ESCORIHUELA

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ANGLAIS-FRANÇAIS

Publié le par spaf mp

                          L'anglais, ce français du nord (de l’Europe)

 Alors qu’il est communément admis que la langue anglaise moderne représente pour le français une « menace » de par son statut de langue envahissante à son encontre, eh bien j’ai une révélation à vous faire..., surpris que je suis de faire celle-ci tant il y a longtemps que j’ai constaté que dans la réalité, c’est tout le contraire qui se produit !

En effet, de soi-disant « envahisseur » vis-à-vis de la langue de Molière, l’anglais moderne est plutôt – et largement – envahi de mots… français ! A un tel pourcentage, si élevé, que je suis une fois de plus étonné que cette réalité soit si peu évoquée ; et que l’on peut considérer qu’à ce stade – j’ose l’affirmer – l’anglais pourrait être vu comme, ni plus ni moins, une variante du français, et non une langue soi-disant affiliée au germanique voire germanique tout court !

Avant de développer ce point précis, remontons dans le temps et faisons un peu d’histoire en évoquant notamment, et par exemple, l’usage de l’anglo-normand (ancienne langue d’oïl) parlée à la Cour des rois en Angleterre au Moyen Age ainsi que dans l’aristocratie anglo-normande. A savoir que ce terme « anglo-normand » ne représente pas une langue qui serait constituée à la fois d’éléments anglais et français, mais reflète simplement sa situation géopolitique et son usage qui en était fait autant en Angleterre qu’en France ; il s’agit donc bien de français.

Au 11ème siècle, Guillaume le Conquérant, natif de Normandie, entreprit la conquête du Royaume anglais. Cette conquête eut notamment pour effet l'usage du langage normand (donc français), parlé par les barons et membres de la Cour royale provenant de France, dans une région où l’ancien anglais - composé de plusieurs variantes - ainsi que  les langues celtiques (comme le gallois ou l’écossais) dominaient.

Guillaume et ceux qui lui succédèrent ne firent pas de l’anglo-normand la langue officielle, préférant dédier cette fonction au latin (comme en France). Les populations anglo-saxonnes continuèrent d'utiliser le vieil anglais ; cependant, celui-ci évolua peu à peu, au contact de l'anglo-normand, vers le moyen anglais. Cela s’explique par la coexistence des deux langues parlées sur le sol anglais : la langue locale, le vieil anglais et la langue d'oïl, langue des échanges aussi bien avec le continent qu'en Grande-Bretagne. A noter ainsi qu'un nombre important de commerçants et d'artisans, parfois immigrés de France, utilisaient cette langue d'oïl, soit comme langue maternelle, soit comme seconde langue. De même, tout en connaissant le moyen anglais et en écrivant en latin, le clergé employait aussi l’anglo-normand. Cette langue était également celle de la culture et a généré alors une littérature "française" riche et dense, au sein même du Royaume anglais désormais conquis.

Si l’anglo-normand n’existe plus, il est encore un très grand nombre de mots de l'anglais moderne issu de cette langue (on en compte des milliers). Par exemple, to catch, un verbe qui paraît anglais, remonte en fait au normand cachier (étymologie semblable au français moderne chasser, à l’espagnol cazar ou encore à l’italien cacciare). A noter d’ailleurs que le verbe anglais to chase provient justement de chasser (par l’intermédiaire de son ancienne forme chacier). De même le célèbre terme fashion (signifiant « mode ») est en fait un mot issu de l’ancien français « faichon »/« fazon » (français moderne « façon »), un autre exemple avec peace « paix » issu de l’ancien français pais et pes.

A noter par ailleurs, et également, que la présence anglaise en Aquitaine a largement favorisé l’introduction de termes issus de la langue d’oc, qui se confondait alors avec l’ancien français.  D’ailleurs, il est à préciser que le célèbre Richard Cœur de Lion, qui fut Roi d’Angleterre mais aussi, entre autres, Duc d’Aquitaine, de Normandie et de Gascogne, parlait les langues d’oïl (donc le français) et d’oc !

Mais plus encore ces quelques termes, c’est tout l’anglais moderne – rentrons là dans le vif du sujet – qui vibre au son du français, si je puis dire !!

En effet, alors qu’il est prétendu - comme dit plus haut - que l’anglais moderne est fortement affilié au germanique (affirmation beaucoup plus valable pour l’anglais ancien), eh bien dans les faits cela est faux, tant la présence du français en son sein est extraordinairement importante (et notamment des termes issus de l’ancien français qui – c’est un comble – auraient presque pour effet que les anglais parlent mieux le français que nous !). Et ce qui est le plus choquant, c'est de constater que des dizaines de milliers de mots utilisés en anglais sont repris tels quels du français !

Ainsi (allons-y et accrochez-vous !) :

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –tion sont issus du français comme imagination, action, revelation, evolution, revolution, apparition, formation, information, liberation, direction, section, creation, nation, intention, celebration, commemorationaviation, conversation, relation, consideration, construction, destruction, collection, detentionextinction, etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ment sont issus du français (ancien ou moderne) comme development, government, movement, arrangement, agreement, amusement, engagement, derailment, environment, deploymentimpeachment (du vieux français empeechement/empeschement devenu empêchement), attachment, department, equipment, enchantment, establishment, punishment, retirement, ornament, tournament, bombardmentjudgement, etc.

- de très nombreux termes anglais se terminant par –ure sont français, ou dérivés du français, comme nature, culture, structure, cure, figure, pure, sure, signature, procedure, creature, fracture, adventure, measure, literature, pleasure, leisure (ancien français pour « loisir »), painture, failure, nurture (de l’ancien français norriture), temperature, departure, picture, pressure, treasure, lure (de leurre), allure, confiture, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –ude sont français : attitude, multitude, latitude, solitude, longitude, etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –sion/–ssion sont français comme pension, tension, division, decision, passion, discussion, progression, mansion (de l’ancien français, devenu maison), etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –able/-ible sont issus du français, notamment le soi-disant anglais able qui n’est rien d’autre que du français, et table, fable, portable, stable, cable, capable, notable, habitable, favorable, visible, accessible, inaccessible, credible, terrible, possible, impossible, responsible, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –orce/-orse viennent du français : force, divorce, remorse/remorce, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –ouble/-ouple sont français : double, trouble, couple, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –gion proviennent du français : region, legion, religion, contagion, etc.

- tous les termes anglais se terminant par –our (qui depuis se terminent en –eur en français moderne) sont issus de l’ancien français : honour, hour, favour, labour, colour, savour, vigour, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –enge sont issus du français (ancien ou moderne) : challenge, revenge, avenge, etc.

- tous les termes anglais se terminant par –ount sont issus de l’ancien français : count, account, discount, amount, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –ence/-ense sont tout simplement français : silence, presence, independence, absence, influence, sense (ancien français devenu sens), difference, innocence, science, sentence, defense ou defence, conscience, credence, experience, existence, conference, licence, violence, intelligence, etc.

- la plupart des termes anglais se terminant par –ace sont français comme place, face, surface, menace, trace, space (du vieux français space, variante d’espace), grace, disgrace, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –ourse/-ource sont issus du français, et parfois repris tels quels : source, course, resource, etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –y, -ry, –ty, -cy, -sy, -ny, sont issus/dérivés du français : country, liberty, entry, beauty, democracy, history, story, discovery, security, surety, company, university, cavalry, artillery, imageryproperty, honesty, easy (du vieux français aisié), society, county, city, fantasy, quality, charity, very (du vieux français verai signifiant « vrai » avec le sens de « vraiment »), memory, envy (d’envie), energy, capacity, legacy (du vieux français legacie signifiant héritage/legs), harmony, principalty, penalty (de pénalité), faculty, ability, luxury, facility, army, etc.

-de très nombreux termes anglais se terminant par –ent sont issus du français : present, parent, moment, president, independent, absent, recent, innocent, current, different, document, element, argument, torment, parliament, accident, eminent, etc.

- la plupart des termes anglais se terminant par –ive sont issus du français (positive, negative, affirmative, active, etc.).

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ice sont français comme police, justice, office, artifice, service, complice mais aussi spice (du vieux français espice), etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ous sont issus de l’ancien français : fabulous, dangerous, various, delicious, serious, famous, joyous, jealous, curious, etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ant sont issus du français : important, servant, descendant, dominant, pleasant, etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ance sont français ou dérivés du français : distance, balance, finance, substance, chance, surveillance, lance, maintenance, alliance, clairvoyance, entrance, appearance, pleasance, advance, etc.

- quasiment tous les termes anglais se terminant par –ic sont issus du français : democratic, logic, music, etc.

- tous les termes anglais se terminant par –age sont français (ou issus de l’ancien français) comme courage, passage, image, usage, voyage, chantage, message, cage, page, rage, massage, village, mirage, montage, hommage, savage, ravage, hostage, entourageheritage, advantage barrage, camouflage, carriage, marriage, language, damage, etc. et tout simplement le terme age.

- de nombreux termes anglais se terminant par –est/-east sont issus de l’ancien français, et ont vu en français moderne le « s » remplacé par un accent circonflexe : forest, arrest, quest, conquest, honest, request, crest, tempest, interest, feast, beast, etc.

- tous les termes anglais se terminant par –acle sont issus du français : miracle, obstacle, oracle, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –ary sont issus du français comme ordinary, military, elementary, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –al sont issus du français : hospital, animal, special, royal, signal, eventual, loyal, several, plural, etc.

- de nombreux termes anglais se terminant par –ade sont issus du français : promenade, brigade, parade, barricade, façade, marmalade, masquerade, etc.

- de nombreux termes anglais contenant « oa » proviennent du français comme coast (de l’ancien français coste, côte en français moderne), aboard (d’aborder), approach (d’approcher, vieux français aprochier), coach (de coche), poach (de pocher), roast (du vieux français rostir devenu rôtir), etc.

Et des milliers et milliers d’autres termes comme people (eh oui !) l’une des variantes en ancien français du mot peuple, power (eh oui là aussi ! Issu de l’ancien verbe/nom français poer/poeir devenu pouvoir), surprise, chief, brief, peril, complete, state, estate, money, question, fame (de l’ancien français fame signifiant célébrité), affair, date, chain (de chaine), channel (du vieux français chanel/channel, variante de chenal), response (du vieux français), manoeuvre, archive, portrait, prince, princess, captain, lieutenant, period, port, foreign (de forain), journey (de journée), car, cat, view (de vue), review (de revue), second, single (du vieux français sengle/single), enterprise, rose, route, tour, detour, refuge, deluge, certain, aid, minister, effect, contract, rare, false (du vieux français fals), fruit, piece, park, domain, merchant, sovereign, stress (du vieux français destresse), disease (du vieux français disaise/desaise), reserve, flame (du vieux français, devenu flamme), assault, grief, forgechase, quiet, scene, return, gorge, detail, edit, chair, simple, bureau, core (du vieux français, devenu cœur), season, point, large, mass, fort, fortress, souvenir, ray (du vieux français rai signifiant rayon), cause, mistress, sum, art, council, base, proper, charm, secret, regret, cauldron (de l’ancien français signifiant chaudron), turn, medecine, level (de l’ancien français livel signifiant niveau), orange, oil (de l’ancien français oile/olie signifiant huile), voice, delay, sign, muscle, part, siege, reason, site, fragile, fund, brave, excuse, paper, machine, principle, league (de ligue), empire, biscuit, noun, sincere, employee, purple, market, male, female, person, title, value, price, doubtlesson, form, just, divine, manner (du vieux français manere ; en français moderne manière), rescue (du vieux français, devenu rescousse), pain (du vieux français paine/peine), common, corner (du vieux français cornere/corniere), sudden (du vieux français sodein, devenu soudain), event (de l’ancien français event ; en français moderne, événement), province, limit, citizen (du vieux français, devenu citoyen), vehicle, centre, onion, danger, uncle, aunt (du vieux français aunte/ante devenu tante en français moderne par agglutination de ta + ante), prey (du vieux français preie devenu proie), river, noise, isle, moist (du vieux français moiste signifiant humide, moite), regime, realm (ancien français devenu royaume), joy, chapel, engine, castle (de l’ancien français castel), desert, dessert, device, prude, clear, poor (du vieux français poure/povre devenu pauvre), rich, suite, crayon, pencil (du vieux français pincil devenu pinceau), stage (du vieux français estage), prairie, opinion, article, chariotsound (du vieux français soun/son), ancient, issue, pursuit, appetite, rest, problem, barrier, idiot, medal, fibre, chute, autumn, mute, rascal (du vieux français rascaille devenu racaille, eh oui !), button, mustache, example (du vieux français essample/example), guide, random, ransom (de rançon), faith (anciennement feith, issu du vieux français feid, devenu fei puis foi), border (du français bordeure devenu bordure), promise, fiancé, exercise (du vieux français, devenu exercice), flower (du viel anglais flour, issu de l’ancien français, devenu fleur), potion, poison, circle, spouse (du vieux français, devenu époux/épouse), rail, syllabe, delight, duty (dérivé de l’ancien français deut, participe passé de devoir), prison, Spain (du vieux français Espaigne/Espayne), mount et mountain (du vieux français mount/mont/muntaigne et montaigne, eh oui comme le nom du célèbre auteur !), terrain, chassis (de châssis), etc., etc., etc.

Et ce qui est le plus surprenant – comme je le souligne un peu plus haut – c’est donc le nombre incalculable de mots anglais repris tels quels du français ; avec comme discours officiel, que l’anglais est soi-disant une menace pour la langue française, un comble ! 

Ainsi un nombre immense de verbes anglais est tout simplement issu du français (de l’ancien ou du moderne) !

Voici quelques (tout petits) exemples : to change, to charge, to touch, to appear (du vieux français aparoir/apareir), to explain (du vieux français explaner), to explore, to chant (de chanter), to discover (du vieux français descovrir), to imagine, to reveal (de l’ancien français reveler), to pronounce (du vieux français pronuncier), to use, to enter, to quit, to taste (de l’ancien français taster), to compare, to cancel (du vieux français canceler) to appeal (du vieux français apeler), to escape (du vieux français escaper/eschaper), to encourage, to arrive, to pass, to announce, to record (de l’ancien français recorder), to remember (de l’ancien français remembrer devenu remémorer), to enjoy (du vieux français enjoier), to encounter (de l’ancien français encountrer), to declare, to prepare, to envoy, to convoy, to employ, to entertain, to amuse, to claim, to proclaim, to maintain, to cry, to retain, to repair, to engage, to move, to paint, to treat, to join, to design (du vieux verbe français designer qui avait le sens de dessiner, eh oui !), to destroy, to defeat, to gain, to achieve, to expose, to introduce, to agree, to commence, to invest, to receive, to reply, to remain, to save, to refuse, to impeach (d’empêcher), to accept, to search/to research (de l’ancien français sercher/cerchier/recerchier), to pay, to launch (du vieux français lanchier/lancier devenu lancer), to spell (du vieux français espeller/espeler devenu épeler), to refer, to attach, to guard, to cost (du vieux français coster/couster, devenu coûter), to carry (de carier/carrier), to increase (encrease en moyen anglais, du vieux français encreistre), to intent, to march, to spoil (du vieux français espoillier), to transform, to occur, to fail (de faillir), to pray, to pardon, to press, to release (de relaisser, variante relascher), to travel (eh oui, ce verbe provient bien du français travailler, avec une variation de sens), etc., etc. A noter également l'existence de verbes construits sur des noms français - repris tels quels - comme par exemple le particulier "to queue" signifiant faire la queue, être dans une file d'attente.

Et tout aussi significatif, le pluriel dans les langues germaniques est souvent exprimé par un « n » final, or comment l’anglais moderne indique-t-il (dans la plupart des cas) qu’un terme est au pluriel ? En utilisant le « s » final ! Cela est encore un emprunt au français, si je puis dire, et ne fait que renforcer le côté latin de cette langue (par l’intermédiaire donc du français), le « s » représentant le pluriel dans une majorité de langues latines.

Et surtout, cette situation de la langue anglaise n’est absolument pas comparable avec les emprunts faits par le français à celle-ci, qui sont en vérité bien minimes (des mots comme cool, scoop, stop, weekend…) ; et de plus, ils ne sont souvent représentés que par des termes qui au départ sont en fait… français ! Comme le mot sport, qui provient en réalité de l’ancien français deport/desport ou challenge, terme en définitive bien français tout comme design, round (issu du français rond), sample (du vieux français essample) et le non moins célèbre humour (ancien français devenu humeur), et qui nous est revenu avec le sens d’humeur joyeuse. Sans oublier bien sûr le fameux « please », qui n’est rien d’autre que du français, issu de plaise (du verbe plaire) !

Non, c’est bel et bien toute la « structure » de l’anglais qui est française ! Otez les termes provenant du français d’un dictionnaire anglais, il ne restera pas grand-chose à lire !… Demandez à un journal anglais d’ôter de ses articles les mots issus du français, il ne restera plus grand-chose à lire là non plus…

C’est donc cela qui me surprend toujours autant, la langue anglaise est littéralement et totalement « mangée », si je puis me permettre ce terme, par le français (et son lexique typique et spécifique de son évolution, qui lui est donc initialement propre) et peu semblent s’en rendre compte, évoquant continuellement le soi-disant danger représenté par la langue de Shakespeare à son égard.

Mais de danger, il n’y en a aucun, puisque cette langue soi-disant « envahissante » est en fait totalement envahie par la langue qu’elle est censée « menacer » !

On continue un peu ?!

On pourrait aussi évoquer le fait que des noms de villes étrangères au Royaume-Uni sont repris tels quels du français comme, pour l’Italie par exemple, les villes de Florence (Firenze en italien, Fiorenza en vieil italien et Florence en français), Naples ou encore Rome, également la cité espagnole de Seville, ou encore la ville allemande de Cologne (Köln en allemand), etc., termes repris donc tels quels du français.

Et notons également qu’en anglais une part importante de noms donnés à des animaux provient du français ! Comme lion, elephant, squirrel (issu de l’ancien français esquirel, escurel, devenu écureuil – voir l’occitan esquirol), dolphin (du vieux français), falcon (du vieux français), eagle (du vieux français egle), camel (vieux français pour chameau), salmon (du vieux français), giraffe, tiger, panther, leopard, pigeon, crocodile, turtle, lizard (du vieux français lesard), gazelle, ferret (pour furet), stallion (du vieux français estalion/estallon/estalon devenu étalon), chamois, heron, etc..

Et que penser de ce « Royal Air Force », dénomination utilisée par les anglais pour qualifier leur force aérienne, expression composée de trois mots… français, un comble !

Et de John Lennon qui chantait « Imagine all the people… », sans le français ici, nous n’imaginerions personne !

Alors oui, au vu de tous ces éléments, on peut affirmer que la langue anglaise moderne peut bel et bien être considérée comme une variante du français – ni plus ni moins – bien plus qu’un langage affilié au germanique (notamment l’allemand) ; d’ailleurs, pour s’en convaincre, il suffit de comparer un même texte proposé dans ces trois langues – l’anglais, l’allemand et le français – et l’on constatera que le texte anglais est donc beaucoup plus « proche » du français que de l’allemand !…

Et pour terminer, une question importante, puisque tous ces mots sont - typiquement - français, pourquoi devraient-ils être en définitive prononcés différemment que dans le langage, le français donc, d'où ils proviennent...

                                                                                 Richard MAGGIORE 

                           Coordinateur S.P.A.F. Occitanie

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LIBERTÉ

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LIBERTÉ

 

 

Serais-je saule aux branches fines

Livrant son or au gré de l’eau ?

Pour qu’on m’attache des racines,

Serais-je pin, chêne, bouleau?

 

Certes, je garde la mémoire

Du sol natal et des aïeux,

Mais mon histoire est mon histoire,

Ils n’en sont ni maîtres ni dieux.

 

J’aime mieux source que racine :

L’eau vive frayant son chemin

Sous mille formes se décline

Pour changer hier en demain ;

 

Ici rivière, ailleurs lagune,

Étang paisible ou tourbillon,

Rongeant le roc, berçant la lune,

Elle abreuve fauve et sillon.

 

La vie est semblable à l’eau vive :

Que la conduise la bonté,

Peu nous importe sa dérive

Loin du totem jadis planté !

 

Autant que toute chose humaine,

La coutume connaît l’erreur ;

Je ne veux pas la dire vaine,

Mais ses abus portent malheur.

 

Je vais, je viens, je ris, je pense,

Je pèse le bien et le mal ;

L’esprit plus que le monde immense

À mes yeux prête son cristal ;

 

La sagesse estime l’usage

À ses bourgeons d’humanité,

Et contre ses gales ménage

Une lucide liberté.

 

                                          M.J. BERTAUX

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DE LA PLUIE ET DU BEAU TEMPS

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                                                               Néo classique

 

De la pluie et du beau temps

 

Ne débattons jamais, dans une polémique,

De la religion ou de la politique.

 

Accueillons au parloir, instruits de ce conseil,

La pleurnicheuse pluie et le joyeux soleil,

 

Ces fumeux orateurs suivirent à la lettre,

Notre avertissement selon leur baromètre,

 

La reine du déluge et de la trombe d'eau,

Accusa thermidor d'être un vrai chalumeau :

 

« Vous prétendez bronzer le fragile épiderme,

Mais du cancer, hélas !  Vous déclenchez le germe. »

 

-  Vos larmes, lui dit-il, pourrissent ma saison,

Les belles sous mes yeux, exposent leur toison,

 

L'effeuillaison leur fait vaincre la canicule,

Même les tournesols prennent ma particule »

 

 Vulcain et Jupiter navrés de ces discours,

Mettent fin au combat, déniant tous recours :

 

«  Beaux diseurs ! Apprenez que la terre féconde,

A besoin de vous deux pour que tourne sa ronde,

 

Grâce à vous le jardin devient un paradis :

Ressemblant à Crésus, il a plus d'un radis »

 

 

Georges Lafon

 

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NUIT ÉTOILÉE

Publié le par spaf mp

NUIT ÉTOILÉE

 

 

La nuit tout doucement

Étale ses draps de velours.

Le silence profond

Lentement gonfle sa voile.

 

Dans le fond du ruisseau

S'allument les étoiles.

La lune leur sourit,

Pâle, mystérieuse.

 

Le souffle de la nuit

Harmonise sa harpe

Aux archets de la lune...

Et monte dans la nuit brune

 

   La symphonie étoilée.

 

Jacqueline Escorihuela

 

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POUR QUE VIVENT ENCOR...

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Pour que vivent encor...

 

J'ai accroché tes yeux

Aux lumières de l'aube

J'ai accroché ta voix

Au souffle de l'Autan,

La paume de tes mains

À la chaleur des flammes

Et l'éclat de ta peau

Aux cuivres de l'automne.

J'ai accroché ton cœur

À mon cœur mon Amour

Pour que vivent encor

Et les nuits et les jours.

 

              Jacqueline Escorihuela

 

 

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