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Par spaf mp le 10 Décembre 2015 à 18:10
MA FLEUR DE PAVOT
Ô toi ma dulcinée, infante de l’amour
Élégante corolle aux teintes sibyllines
Ton parfum fait pâlir les roses des collines
Et craindre du repos l’impossible retour !
Voluptueux élans, conscience amollie,
Arôme sans égal, miraculeux poison,
Ton reflet amarante enivre ma raison
Dans le silence fauve et la mélancolie.
Ma muse s’est pendue au coquelicot noir,
Je subis, nuit et jour, son ardeur rougissante,
Prisonnier, à jamais, du venin qui me hante,
Et cherche dans ses bras la langueur-nonchaloir.
L’ivresse alors me gagne, obscurcissant ma vie,
« Que de jours sans soleil, que de nuits sans pavot » !*
Le poète a connu l’esclavage dévot,
Souffrant de mille morts l’ardeur inassouvie
Extase imaginaire au capiteux séjour,
Mon cœur reste captif d’un sortilège étrange,
Es-tu donc l’avatar du Démon ou d’un ange ?
Ô toi ma dulcinée, infante de l’amour !
Mireille TURELLO-VILBONNET
- Lamartine
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Par spaf mp le 10 Novembre 2015 à 16:23
Chrysanthèmes fleuris, évoquez leur mémoire
Et la fugacité de notre propre histoire.
2 Novembre : Jour des Défunts
Nous partons, un par un, nous dépeuplons les rues
Vers le vieux cimetière où des tombes ventrues
Recueillent quelques fleurs, tristement, humblement,
Sur le marbre parfois, le granit, le ciment.
L’assistance d’ici ne se veut point bavarde
La paix y règne en maître alors l’esprit musarde.
Ils sont partis déjà dans les ombres du vent
Mais je les sens si près, moi, triste survivant !
Ils n’ont pu s’éloigner, agrippés comme un lierre
Au cœur du souvenir imprégné dans la pierre.
Dans l’air environnant, un quelque chose d’eux
Demeure, à tout jamais, invisible à mes yeux.
Je les sens près de moi, présences secourables
Ils sont, de mon parcours, mânes impondérables.
Ils sont partis déjà dans les ombres du vent
Mais je les sens si près, moi, triste survivant !
Arrive la saison de joindre la cohorte
De tous ceux que j’aimais veillant à notre porte,
Le brouillard hermétique en prolongeant le noir,
Dans ma mémoire égrène un tintement d’espoir.
Sans crainte de la mort, calme et prête à la suivre,
J’admire le couchant qui se teinte de cuivre ;
Là mon corps enfoui dans un terrain fécond
Reposera sans croire en l’avenir second.
Ils sont partis déjà dans les ombres du vent
Mais je les sens si près, moi, triste survivant !
Mireille TURELLO-VILBONNET
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Par spaf mp le 15 Octobre 2015 à 07:48
OCTOBRE SONNET
La rose qui se meurt, au profond du jardin,
Dans le silence bleu de la lune endormie,
Craignant la solitude, espère une ombre amie
Pour éloigner la bise et son souffle gredin.Oh ! douleur émouvante ! Ephémère destin !
Mais la saison s’éveille, apportant l’accalmie,
D’un rayon, tendrement, baise la fleur blêmie
Et sera, de ses jours, l’ultime paladin..
Sous octobre, éperdu, la trémière se penche,
Frémissant de désir, divine, elle s’épanche,
S’offre, avec son pétale, en berceau parfumé.Et l’on voit, bel accord et tendresse des choses,
Oublieux de l’hiver, joli frisson pâmé,
L’automne et la corolle en leurs amours écloses.Mireille TURELLO-VILBONNET
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Par spaf mp le 3 Octobre 2015 à 07:00
Poésie libérée
ESTIVALE TRANSHUMANCE
Vêtu d’un lourd chagrin,
Le tremble de l’automne
Prend un habit de lune.
L’autan vient inhumer
Les aurores nuptiales.
Les sombres nuages,
Dans un ultime élan,
S’enlacent en rouleaux.
Sous ses tresses brunes
L’héliotrope attend…le glaive !
Au ténébreux appel
D’une si longue nuit,
Les essences légères
Deviennent volatiles
Et la pauvre cigale
De Phoebus, orpheline
Va s’habiller d’errance.
Á l’heure des adieux
Le jardin est trahi….
Car, avec ton départ,
Toi, mon si bel été,
S’éteignent, peu à peu,
Les couleurs de la vie.
Ô mon été-cratère !
Mon songe barcarolle,
Ma flamme….
Emprisonnée dans un velours de brume…
Mireille TURELLO-VILBONNET
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Par spaf mp le 1 Octobre 2015 à 15:00
Ghazel
SEPTEMBRELes feuillus sont surpris par des sanglots perfides.
En se dissimulant au cœur des frondaisons,
Le soleil fait cadeau de belles cueillaisons,
Juste avant de s’enfuir des horizons livides.Pour calmer la tristesse et les effeuillaisons,
Orpheline, la fleur, avant les jours moroses,
Entonne, du départ, les douces oraisons.Septembre nous renvoie au dur néant des choses..
J’allume, en mon foyer, la lampe du quatrain,
Admire, à cet instant, le voile aux tons d’airain
Revêtant l’univers pour ses métamorphosesLa pluie, inspiratrice, afflue en petit grain.
Mireille TURELLO-VILBONNET
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