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Par spaf mp le 29 Mars 2014 à 13:55
LE MARTYRE DU POETE
Poète, prends ta plume ! Ah ! que j’aimerais rire !
Pourtant faire des vers demande beaucoup d’art.
J’ai connu ces soucis, ce fut un traquenard
De châtier la strophe ! Aujourd’hui, je soupire…Faire naître un poème est bien embarrassant,
Pouvoir, avec aisance, harmoniser la rime
Peut ralentir l’ardeur qui déjà vous anime
Car le piège imprévu n’est jamais innocent.Un bel alexandrin déjà vient d’apparaître,
Alors je suis joyeux mais…il manque des pieds !
Dépité, je poursuis en maudissant le traître
Et rature, illico, les vers estropiés.J’omets, avec horreur : « l’e » muet de césure !
Quelle solution ? Je vais y réfléchir.
Après tant de travail, je peux vraiment franchir
Le vocable banni, retrouvant la mesure.Mais arrive l’effroi ! Je me suis aperçu
Qu’il me faudrait encor rectifier la rime
Évitant un faux pas qui me conduit au crime
Adieu mon beau quatrain. Combien je suis déçu !Désespéré, contraint d’abandonner l’effort
Le respect des anciens me redonne courage
« Vingt fois, sur le métier, remettez votre ouvrage »
Je me fais violence, y trouve un réconfort.Oui, j’ai le grand plaisir de me trouver vainqueur
En ayant retenu toutes règles drastiques
Qui, convenons-en sont seules mélodiques
Pour apaiser en nous et l’esprit et le cœur.Jeanne ENDERLE
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Par spaf mp le 28 Janvier 2013 à 14:16
SÉRÉNITÉ DE L'ÂGE
Non, ne m'en veuillez pas, loin de la sinistrose,
À mon Dieu je rends grâce et je crois au bonheur.
L'âge est bien révolu d'aller cueillir la rose,
Goûtant chaque minute ainsi qu'une liqueur.
Des sourires, bonjours et, parfois, un "je t'aime",
Tout cela me suffit pour combler mon besoin.
Sur les petits sentiers, à, tous les vents je sème
Quelques doux chants nouveaux, composés avec soin.
Je ne dors pas beaucoup et mon esprit bourdonne.
J'aperçois tout là-haut, dans le beau firmament,
La Grande Ourse et Vénus, la lune qui rayonne,
J'entends le rossignol, harmonieux, charmant.
Ne nous fâchons de rien, pensons à l'abondance
Tant que l'on peut jeter la graine en nos sillons.
À mes yeux, la nature est un bain de jouvence,
Je reste une cigale, au milieu des grillons...
Jeanne ENDERLEvotre commentaire
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Par spaf mp le 28 Janvier 2013 à 14:14
AU FIL DU TEMPS
J'ai bâti ma maison à l'écart du chemin.
Nul ne saurait pousser la porte que j'ai close,
Pour ne plus l'entrouvrir qu'au signe de ta main
Quand tu reconnaîtras son vieux voilage rose.
Par les midi brûlants, ici tu trouveras
Des fruits sur la commode à la feuille d'acanthe,
La cruche de grès vert, l'étreinte de mes bras
Glacés par le chagrin d'une trop longue attente ...
Aux jours brumeux d'automne, apporte-moi ton coeur,
Triste d'avoir foulé tant de choses perdues.
Tu verras dans mes yeux luire tant de bonheur,
Alors s'assécheront les larmes répandues.
Aux soirs mornes d'hiver, love-toi près du feu.
La chaude flamme danse et la verveine embaume.
Nous sommes seuls chez nous, approche encore un peu.
Dehors la neige tombe en irisant le chaume.
Quand vient souffler la bise à travers les auvents,
Ma petite maison sans toi, ni feu, ni flamme
Demeure indifférente aux assauts du printemps,
Tes pas, qu'on n'entend plus, résonnent dans mon âme.
Jeanne ENDERLEvotre commentaire
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