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Par spaf mp le 19 Février 2015 à 15:32
L'Occidentale
Tout d'abord l'épine,
Franche sectionne de biais
Trace sa voie silencieuse dans les plis
Intérieurs aux visibles dérobés
Puis s'achemine plus profond sur le côté
L'entaille est de taille et se fait épée
Pour la femme à la dague, nul ne sait
Le jeu héroïque du sourire, puis
De lame insidieuse s'infiltre où bat le rythme
Densité rouge au lieu ainsi dit secret amour
De lents parcours femme pourtant écoute
Le gémissement sourd de la chair qui cherche
Le répit. N'a-t-on pas dit d'elle
Qu'en vain les mots s'en viennent et vainc
Le courage des hommes à l'aimer
Ce cœur de pierre dont la chair est ailleurs ?
Mais de l'insidieuse marche vile
L'éperon aiguillonne le temps infertile.
Du cri enfermé que les larmes sillonnent.
Muriel Roiné
Le 06.01.2015
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Par spaf mp le 9 Avril 2014 à 14:23
Muriel Roiné est née à Brive-la-Gaillarde. C’est à Bordeaux qu’elle entreprend des études de Sciences Humaines et obtient une licence des Sciences de l’Education. Elle vit actuellement à Toulouse.
A travers Nouvelles et poésies, son univers littéraire, tout en sensibilité, dépeint ambiances et scènes telles des peintures tissées de mots où évoluent des personnages mystérieux. Histoires, images et métaphores se succèdent et s’imbriquent invitant ainsi le lecteur à entrer dans un voyage où sa propre imagination sera requise.
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Par spaf mp le 28 Décembre 2013 à 07:35
Hymne à la solitude
Paysage nocturne
Ecrit par
Muriel Roiné
Premier acte
Cache, cache, cache mon cœur,
Aux impulsions du temps,
Je me soustrais,
Aux battements citadins.
Lovée au creux de mon instance silencieuse,
Mes amours défilent, imaginaires et lointaines,
Et c’est ainsi que je t’aborde, mon amour.
Voile flottante chargée de brume,
Au détour d’une nuit, rivages incertains,
En vue, peuplée d’étoiles, je te vois et j’accoste.
Enfin !
J’entends des sons qui m’étaient inconnus,
Et sur le sable mouvant où mes rêves s’égarent,
J’avance. Une voix chaude à la brise du soir,
Suave, jaillit du fond des airs
Me saisit, et c’est mon seul repère.
Nuit profonde peuplée d’ailleurs
Pour mes pas vers tes pas, et demain,
Chant de l’oued et des grandes étendues sèches,
Roc de la soif, pierres incandescentes,
Le soleil se couche rouge, le soleil se lève vert,
A mes portes le désert opaque et blanc
Je marche vers toi à l’aube de toujours,
Et de cela, je sais déjà,
Dans ta maison de granit, de lumière et de vent,
Tu m’attends, me souris et m’attends.
Deuxième acte
Aux bords des vasques emplies d’eau,
Les palmeraies bruissantes se penchent
Amies de toujours en berceaux,
Vers ton corps souple et dur, allongé, nonchalant,
Pour ta fine main posée sur le marbre blanc,
En errance d’un fruit à croquer, à manger,
Jus sucré sur tes lèvres pleines et rouges
Yeux mi-clos à la fraicheur du jour,
Premières lueurs d’un matin d’été.
Puis soudain se soulèvent les voiles blanches
Et flottantes de ta tente, tes yeux s’ouvrent
Emportant pour un temps les sourires éphémères
Que ton corps éveillé en émoi libère,
Tu gémis et te lèves.
Enfin !
Dehors tout a changé, c’est le sud en plein nord,
Tu te lèves et t’étonnes encore.
Hier, c’était hier, tréfonds vertigineux et sonores :
Echos en résonance pour ta voix solitaire,
Calotte glaciaire pour ta tête en couronne,
Vent arctique pour tes pensées sommaires.
Et sur ton front le pur sillon horizontal,
En fine lame tracée pour ne pas oublier,
Les jours d’autrefois qui déjà vers demain passent.
Tu souris, et m’attends et souris.
Troisième acte
Au charme du sable brûlant, mon corps
Appesanti succombe et tombe,
Sous le soleil de plomb en plein midi,
Lèvres entrouvertes je me suis évanouie.
Et s’efface la trace derrière moi, à peine ébauchée
La grande main du temps qui fait tout oublier,
Les rêves, les attentes et les peurs aussi,
Pour ce temps défini où je me suis endormie.
Vais-je mourir ici,
Loin des tourments ? Mais la voix me rappelle ici-bas.
Reg saharien détrônant le sud et soufflant
Sa chaude haleine, puissante et envoutante
Et caresse mes seins jusqu’aux entrelacs de mes reins,
Quand soudain
Une source jaillissante en fine gerbe de pluie,
Puis en cascade, arrose les jardins inédits
De mes soifs multiples
Je me réveille et te vois qui me souris.
Enfin !
Homme aux cheveux d’or, de paille et de sang
En terre glaise, rouge safran, profond
Sûr et dur, pour moi étincelant
De ta main tu tiens la jarre vivifiante et déverses.
De l’eau de ton lit je me désaltère,
Comme une enfant enivrée par la vie.
Tu me saisis, me prends et me saisis.
Quatrième acte
Trainée de poudre d’or, ami céleste,
Au large manteau orné de jaspe et jeté
Sur tes épaules en un revêtement blanc,
Tu peux lever les yeux et t’en aller ainsi,
Conquérir les étendues sauvages invisitées de toi.
Du pur sang de ton âme, tu montes
Et chevauches. Ton coeur tressaille alors
Et ton corps défaille plus encore
D’avoir trop longtemps désiré sans chercher,
Aux bords des fontaines immédiates, assoiffé,
Emmailloté de silicone-lèvres et poivre
Et dégouté. Te voilà ainsi hématomisé.
Du bleu de l’âme jusqu’au cyan de tes yeux,
L’horizon devant toi, se déroule idoine
Et s’enroule sur ton franc étalon d’acier,
Et de ses pas qui s’enchaînent avec lui,
Tu franchis le gué magique, invisible.
C’est pour elle désormais qu’interdit tu arrêtes
La trace de tes revues errantes et solitaires ;
Allongée, tu la vois, elle est là !
Dans ses mille voiles de grâce écorchée,
A la lisière retenue de tes yeux étonnés,
Tu voudrais alors pleurer mais ne sais,
Où vont les ruisseaux que la source retient,
Ou comment la pierre immobile
Des dures journées d’hier, se déplace.
Tu descends, l’envisages et descends.
Cinquième acte
Qui retient les jarres de granit emplies d’eaux
Et les fontaines magnifiques de nos larmes capturées ?
Aux contours du levant, je me suis éveillée.
De ma robe déchirée je ferai un braisier
Aux mille étincelles colorées pour étonner
Tes yeux en fragments de diamant éclatés.
Ne le dis pas trop vite, ne le dis pas trop vite !
De peur que les étoiles, jalouses, rougissent
Et ne jettent sur son regard de pluie,
Leurs manteaux d’hiver et de nuit.
Où vont nos chemins de poursuites entrelacées,
Vers quelles impasses sombres et closes s’achèvent-elles ?
Dans ma maison de mystère et de sang,
Mes pieds nus caressent la roche polie et froide.
Pour t’attendre, j’ai ôté mes vêtements,
Et c’est pour toi qu’assise en braise dilatée,
Se penche la douce clarté du luminaire brisé.
Quand soudain, s’envole le papillon fragile
De nos gestes maladroits et serviles !
Soulevant le voile, tu entres sans un bruit !
Enfin !
Eveillant mes abysses, tu poses ton sablier d’argent,
Vers ce temps défini qu’en amant tu visites,
En points ponctués de traits escarpés et
Pour nos deux corps qui s’unissent, j’écoute
La longue plainte rassurante et rauque, quand
Tu m’enlaces et frémis et m’enlaces.
Sixième acte
Tu entres sans un bruit inonder les paradis enfouis,
Et demain déjà se penche, invincible.
Cri d’appel de nos deux vies unies déjà s’achève,
Pour ne pas mourir, blanc, terrible et doux.
C’est le blizzard sur les steppes arides qui souffle
Son haleine acérée et tranchante.
Ainsi s’en vont les rêves d’enfant et les rires enchanteurs.
Car déjà passe la fine mélodie d’un monde meilleur,
Fragile colombe qui, de son premier envol tremble encore.
Et monte, et monte encore, et survole les froides nocturnes.
Oh, je t’aime !
Retiens-moi et ne pars pas, surtout ne t’en va pas !
Car demain est déjà là et ce qui meurt aussi, de toi à moi !
C’est ton corps qui se presse plus fort quand nos sueurs
Apprivoisées se mélangent, te voilà guerrier !
Celui de tous les temps amoureux en cet ultime élan,
Tu prends alors ton arme et de tes mains descends
Vers les ondes sournoises où je me repose.
Du plus intense remues les eaux délaissées du lac.
Tu plantes alors victorieux le délicieux décor et brise,
Les derniers étaux de glace en un mouvement
Vif amant et reviens et reprends l’étincelle d’argent
Pour t’enfouir à nouveau dans les contrées sauvages,
Et de deux le un s’embrase, irrépressible amour
Quand ton corps retombe, sourd et lourd, le silence,
Etonnant, prend sa revanche et soutient sa présence.
Je t’enlace, me réveille et t’enlace.
Septième acte
Et mes mains tracent des arabesques vides,
Au milieu des nocturnes, les yeux grands ouverts.
Et les lignes s’esquivent où ton corps se dessine.
Il faut à présent se lever. Le jour presse le soleil vert.
Sous les étoiles, j’ai laissé ma demeure et je devine,
Le flottement des voiles, là-bas, muettes et lascives.
Vers le vaisseau d’or, à présent, il faut revenir
De nos dernières lueurs, se délester le coeur.
Ami, déjà ! Tu es parti et c’est moi qui m’enfuis
Vers le bateau qui dort mes pas sillonnent
Et tanguent leurs fragiles amarres. Vite !
Mon coeur a revêtu de rien son écrin
Et du jour qui réclame sa première heure résonne
Au tout lointain, les battements citadins.
Ainsi s’en vont les rêves déchus et les voix enivrantes
Quand lentement la ligne fine des rives s’esquive.
Ma main soulève alors son tendre voile de nuit
Et de ses doigts suspendus se pleure de l’au-revoir.
A présent, de nouvelles terres arides, pour lui.
De brûlure et de glace le parcours des lendemains.
J’agite ainsi au plus fort des embruns,
L’ultime soupir de l’amour qui s’enfuit
Quand doucement vers l’oubli le navire glisse,
De l’esquisse au jour sans contour de midi
Sur le récif se brise ainsi l’hymne de la nuit.
Où s’en vont les promesses que les baisers écrivent,
Vers quelles étendues sèches et muettes s’achèvent-elles ?
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