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    Au dernier jour d’octobre     

     

     

    Vous cherchez à savoir ce qui fait notre essence

    Mais tandis que l’aurore se heurte à vos volets,

    Nous sommes encore assis, cherchant la quintessence

    De ce qui fut hier à travers ses reflets ;

     

    Musicien ou poète, peintre ou dessinateur,

    Pendant que vous dormez d’un paresseux sommeil,

    Se servent des brisures qui tombent de leur cœur

    Pour aiguiser les sens qu’en eux la nuit éveille. 

     

    Vous connaissez bien mal les mots de votre langue

    Et ceux que vous crachez restent à vous sans écho,

    Car les appels vibrants de la cloche qui tangue

    Sont muets pour les sourds sans même sonner faux. 

     

    Nous avons cet éclair qui fait lever les têtes,

    Et le trait qu’on admire, et l’esprit qui s’agite ;

    Nous sommes toujours seuls au cœur des grandes fêtes

    Pour rire, de leurs peines à nos pieds ils s’acquittent. 

     

    La flamme de nos êtres devient flambeau funeste,

    Elle nous illumine de l’intérieur, dévore

    Nos vies, tout s’échappe de nous, le peu qu’il reste

    S’embrase, et nous consume d’avoir brillé trop fort. 

     

    Vous éclairez bien peu, cela vous fait durer,

    Nous attisons la rage qui nous fera brûler.

     

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