-
Par spaf mp le 8 Juin 2014 à 13:56
Gérardine
Que soit béni le dieu du pipeau, de la lyre!
Pour lui j'affronterai la tâche avec ardeur,
Je poétiserai sans tomber en délire
Pour un "pied" superflu qui se glisse en rôdeur:
L'entreprise est ardue et l'on doit se relire.
Je vois sa pureté, et sens comme une odeur
Non pas de sainteté, mais du feu de l'ouvrage.
De la faute à chasser, je perçois la rondeur;
Nuit et jour j'y travaille et je frôle la rage.
Je ne dois pour autant céder à l'abandon,
Car cette Gérardine où j'œuvre avec courage
Est un chantier d'épine, et même de chardon.
Las, ma vue altérée a besoin d'un collyre!
Je parviens au triomphe, en demande pardon.
Que soit béni le dieu du pipeau, de la lyre!
Yvane GIGNAT - Janvier 2012
1 commentaire -
Par spaf mp le 6 Juin 2014 à 16:18
On ne sait plus dire : je t’aime
On ne dit pas assez : je t’aime,
Car le terme est bien galvaudé
Au gré des amours que l’on sème.
Puis, il nous semble démodé.
On n’ose plus dire : je t’aime,
A l’autre, par fausse pudeur.
Ce verbe usé est-il le même
Quand il a perdu sa candeur ?
On ne sait plus dire : je t’aime,
A l’amant, au père, à l’enfant.
Un même mot est-il l’emblème
De sentiments si différents ?
Dire : je t’aime, est-il prudent ?
Pourquoi faut-il qu’on le prononce
Lorsque l’amour est décadent
Et déjà déchiré aux ronces ?
On dit parfois si mal : je t’aime.
Amour éphémère et trompeur
Du bout des lèvres, il est blasphème,
Une eau de rose sans saveur.
Alors dites-le en silence.
Du fond du cœur, du fond des yeux
N’attendez pas que soit l’absence
Et venu le temps des adieux.
Yvanne GIGNAT - Mai 2014
1 commentaire -
Par spaf mp le 21 Mars 2014 à 13:56
SOIR D’ÉTÉ
C’était un soir d’été où les roses embaumaient,
Effluves de la terre et ses parfums sauvages ;
Quand la chaleur torride asséchait les feuillages,
La fraîcheur revenue alors les ranimait.
C’était un soir d’été dont le ciel constellé
Nous laissait espérer une étoile filante,
S’enfuyant sous nos yeux, comète scintillante,
Lointain monde inconnu qui s’en était allé.
C’était un soir d’été où chaque arbre parlait,
Où l’on humait le vent et la nuit sur la terre.
Un espace de temps, un transparent mystère,
Sonate aux mille chants que le souffle exhalait.
C’était un soir d’été nimbé de bleu profond,
Dans ce moment tranquille, à l’aura cristalline,
Ineffable douceur et présence câline
D’une nature amie où l’âme se confond.
C’était un soir d’été où l’amour pas à pas
Bâtissait son présent, apportait son sourire.
C’était un soir d’été aux reflets de porphyre,
Qui n’était que pour nous : nous ne le savions pas.
Octobre 2013 – Yvanne GIGNAT
1 commentaire -
Par spaf mp le 21 Février 2014 à 14:03
C'est l'Homme
Il s'en allait par les chemins,
En poussant son troupeau d'étoiles,
Vêtu d'espoirs et d'illusions,
La cœur plein de mille soleils.
Il s'en allait par les chemins.
Il s'en allait par les chemins,
Rêvant sa vie, tout doucement,
Vivant son rêve au quotidien,
La tête en l'air, les pieds sur terre,
Il s'en allait par les chemins.
Il s'en allait par les chemins,
Parlant aux arbres et aux oiseaux,
Faisant signe à la tourterelle,
Parfois rencontrant une fleur,
Il s'en allait par les chemins.
Il s'en allait par les chemins,
Content d'un rien, d'un bout de pain,
Pauvre de tout, ne possédant
Que l'univers et le cosmos,
Il s'en allait par les chemins.
Il s'en allait par les chemins,
Cherchant le beau, cherchant une âme
Avec qui pouvoir échanger,
Parler d'amour et de justice.
Il s'en allait par les chemins.
Il s'en allait par les chemins,
Parvint ainsi au bout du monde,
S'aperçut que la terre est ronde.
Déçu de n'avoir rien trouvé,
Il repartit d'où il venait.
Il s'en allait par les chemins.
Décembre 2013 - Yvanne GIGNAT
votre commentaire -
Par spaf mp le 20 Décembre 2012 à 17:27
S.D.F.
Le cœur navré et l’âme en peine,
Je n’aurai jamais eu la veine
D’avoir câlin contre son sein,
De faire à « maman » un dessin.
Le cœur navré et l’âme en peine,
Le temps de voir le jour – à peine –
Je fus déjà quêtant l’amour,
Et depuis le cherche toujours.
Le cœur navré et l’âme en peine,
Pour sa beauté, comme une reine,
Je n’attirai que des pervers,
À peine aima-t-on mes yeux verts !
Le cœur navré et l’âme en peine,
Je ne vis fuir, comme la Seine,
Qu’amour fugitif inconstant,
Amour donné, j’en ai eu tant !
Le cœur navré et l’âme en peine,
Le seul amour vrai que j’emmène
Est humblement venu d’un chien,
Car il est fidèle, et c’est bien.
Le cœur navré et l’âme en peine,
J’ai eu, douce chaleur de laine,
L’amour pur d’un enfant indu,
Amour qu’il m’a si bien rendu.
Le cœur navré et l’âme en peine,
Je porterai encor la chaîne
D’amour donné, j’en ai eu tant,
Pour le retour, il n’eut le temps.
Le cœur glacé, l’âme sereine,
M’en irai vers la vaste plaine,
Seule toujours, dans la détresse
De l’amour parti sans adresse.
-
Yvanne GIGNAT
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique
-