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    MILLE PRINTEMPS

     

     

    C’était le Mai d’aurore bleue et de senteurs,

    Brins de muguet, prétexte d’une promenade

    Dans le sous-bois où le loriot fait son aubade,

    Un nuage glissait, léger, sans pesanteur.

     

    C’était le mois de Mai, mois des mille printemps :

    Ceux qui se sont perdus, ceux de la solitude,

    Et ceux que l’on attend, ceux de la plénitude,

    Quand la gerbe dorée a mûri en son temps.

     

    Ceux que l’on a aimés, les printemps des beaux jours,

    Ceux qui chantent au cœur leur romance éternelle,

    Souvenirs entraînants comme une tarentelle.

    Puis ces printemps fanés que l’on oublie toujours.

     

    Chargés de fruits, pliaient les arbres de l’enclos.

    Premier frisson d’automne après première sève.

    Pomme d’amour et pom’ d’api, que l’heure est brève !

    On rêve un peu dans la tiédeur des volets clos.

     

    Beau fruit d’amour, velouté comme une caresse,

    Fragile fleur dans le verger, coquelicot

    Dans champ de blé, comme un baiser sur calicot.

    Voici le Mai d’aurore bleue et de promesse.

     

     

     

                                                          Yvanne GIGNAT

                                                               Août 2010

     

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                    ENCRE

     

     

    De tout, de rien, de mille choses

    Qui tissent un monde, d’un émoi,

    D’une fleur, d’un chien, d’un sourire

                                   Et d’un nuage vagabond,

    J’en aurai fait tout un poème.

     

    Du vent qui souffle et déracine

    L’arbre, le courage et la foi,

    Et d’une colère montante

                                   Qui aura parfois débordé,

    J’en aurai fait tout un poème.

     

    De la peur plate qui enchaîne,

    De la souffrance refusée,

    De tous remords, de tous regrets,

                                   De toute une mer d’amertume,

    J’en aurai fait tout un poème.

     

     

    De toute vie qui se débat,

    De la méchanceté humaine,

    De la rancœur et du dégoût

                                   Et de la haine en anathème,

    J’en aurai fait tout un poème.

     

    D’un soleil fou qui se dérobe,

    D’une attente, jamais la même,

    D’une aurore toujours nouvelle                              

                                   Et d’un espoir omniprésent,

    J’en aurai fait tout un poème.

     

     

    De tous ces mots que l’on égrène,

    Qui ne furent pas entendus,

    De tous ces silences qui hurlent

                                   Et qui ont déchiré l’amour,

    J’en aurai fait tout un poème.

     

     

                                            Yvanne GIGNAT

     

     

     

     

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    CES ANGELOTS

     

     

    Ces angelots dormant au fond des cathédrales,

    Sculptés dans la beauté de leur charme enfantin,

    Leur sourire est figé dans des fresques murales :

    Rêvent-ils de tendresse avant qu’il soit matin ?

     

    Bébés blonds et joufflus peints dans les abbatiales

    Par quelque Michel-Ange ou pinceau florentin,

    Ces angelots dormant au fond des cathédrales,

    Sculptés dans la beauté de leur charme enfantin,

     

    Peut-être attendent-ils aux heures mariales,

    Cette maman ici qui sera leur destin.

    Petits anges venus de niches sidérales,

    Ils tèteront son lait doux comme le satin,

    Ces angelots dormant au fond des cathédrales.

     

                                         

                                                     Yvanne GIGNAT

      

      

     

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    OPHÉLIE

     

    Glissant dans les roseaux, ton ombre lisse passe.

     

    Dans le miroir du lac, se reflètent les cieux.

    Un nuage s’attarde, un autre le dépasse,

    Mais tu ne souris pas, ton regard est de glace ;

    On voit l’indifférence au secret de tes yeux.

    La libellule danse un menuet joyeux,

    Mais tu t’es enlisée en une folle impasse !

     

    Glissant dans les roseaux, ton ombre lisse passe.

     

    Un nénuphar fleurit dans tes cheveux soyeux.

    Échecs et déceptions, leur défilé repasse,

    Ta vie a pris l’envol que plus rien ne surpasse.

    Pour toi, les lendemains devinrent ennuyeux,

    De mensonge en chimère, alors, tout fut odieux.

    Pourtant tu veux dormir, et tu sembles si lasse,

    Abandonnée au songe, et ton rêve t’enlace :

    Ton pied ne foulera plus les sentiers crayeux.

     

     

                             Yvanne Gignat  Mai 2012

      

      

     

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    Amitié

     

    Si les amis n’étaient pas là,

    Si l’on vivait en solitude,

    La vie aurait un air de glas,

    Nos fous rires en décrépitude.

     

    Si les amis n’étaient pas là,

    Si on boudait ce tête à tête,

    Adieu paillette et falbalas,

    Il n’y aurait pas jour de fête.

     

    Si les amis n’étaient pas là,

    Quand notre vie est dans la peine,

    Rien pour consoler ton cœur las,

    Aucune main serrant la tienne.

    Si les amis n’étaient pas là,

    Si nul ne franchissait la porte,

    Le quotidien serait bien plat,

    Sans cet échange qu’on apporte.

     

    Si les amis n’étaient pas là,

    Que tristes seraient nos dimanches,

    On n’entendrait plus « les voilà

    Mettons vite la nappe blanche ».

     

     

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