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    La lune est pleine. Soit !

    Et cela fort souvent !

    La lune est ronde. Soit !

    Mais où sont ses enfants ?

        Voilà un vieux mystère qui vole mon sommeil :

      

    Que devient cette sphère à nulle autre pareille,

    Lorsque les grasses nuits nous l’offrent tantôt pleine,

    Et tantôt amaigrie ? Que devient cette reine ?

    De qui est-elle la mère, cette dame pendue ?

    Et qui donc est le père de ses enfants déchus ?

     

    Nous le savons, bien sûr, car, qui d’autre pourrait

    Au fin fond de l’azur, chaque mois l’engrosser,

    Si ce n’est le gros rond ! Celui qui, tous les jours,

    Pèse comme le plomb et se prend pour un four.

       

    Mais ne jugeons pas là, les goûts parfois douteux,

    De ceux qui placés là, se prennent pour des dieux.

      Demandons-nous, plutôt, où sont les fils célestes

    Sortis du ventre gros de celle qui la nuit reste. 

     

    Que tantôt elle avorte, je ne la blâme pas.

    Il faudrait qu’elle soit sotte, pour ne le faire pas.

    Car on peut supposer, qu’il n’y ait pas, là-haut,

    Pilule ou stérilet, si encore ces badauds,

    D’une espèce arriérée gouvernent dans les cieux,

    Comme ils aiment le crier dans des discours très pieux.

       

    Mais nous pouvons, quand même, simplement demander

    A cette lune blême où sont ses nouveau-nés :

       

    « Si jamais tu sais lire,

    Bel astre de mes rêves,

    Viens en songe me dire,

    Avant que je me lève,

     

    Où sont donc tes petits,

    Tes trésors, tes marmots.

    Dis-le moi, je t’en pris,

    Susurre-moi quelques mots.

     

    Car hier j’ai eu peur,

    J’ai cru le deviner,

    En voyant cet enfant,

     

    Les  yeux pleins de terreur,

    Au ciel lever le nez,

    Et me dire en pleurant :

     

    « Elle est là-haut, maman ? »  

     

     

    Anteïa  Dalidet

     

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    Au sommet d'une montagne

    Le vide comme unique horizon

    Alors qu'un vent froid

    Caressait le poids de la lumière

    Nous nous sommes rencontrés

     

    Tu traînais dans ton domaine

    Tu dansais, arrogant et sublime

     

    Seul

    Tu faisais exister l'immensité du ciel

     

    Parfois

    Tu descendais m'offrir

    Le pur et l'éclatant de ton tablier blanc

     

    Comme une feuille morte immortelle

    Tu planais, lentement

     

    Puis, tu t'envolais

    Sauvage

    Libre

    Fier

     

    Petite tache noire

    Dans l'épaisseur du ciel

      Tu t'enfonçais doucement

      

      

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