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Par spaf mp le 18 Août 2013 à 14:31
AOÛT
CANICULE
Que fais-tu, dans l’hiver, loin de nous, petite âme ?
Avatar de Phoebus, ton image apparaît.
L’oiseau cherche, assoiffé, l’abri de la forêt
Pour éviter la mort car la terre s’enflamme.
Sur la planète règne une chaleur infâme,
Mais toi, petit lézard aux frissons guillerets,
Quand souffrent la mésange et les chardonnerets,
Ton être ressuscite et, bienheureux, se pâme.
Or, la faune requiert un rapide secours,
Elle veut éviter le dangereux parcours
Des trop brûlants rayons de l’implacable été.
En contemplant l’humain qui geint et se débraille :
Puisqu’il n’a plus le sens de sa boddhéité *!
Tu souris, décorant la blanchâtre muraille.
Mireille TURELLO-VILBONNET
*État qui prône le détachement
(philosophie bouddhiste)
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Par spaf mp le 21 Mai 2013 à 16:38
Poème en prose
CANTILÈNE
La ténébreuse tour pleure la nostalgie des années-volupté de la folle jeunesse, en secret le donjon a caché tant d’ivresses !
Mais où sont nos amours d’antan ?
Sous le hallier désert, il n’est plus de baisers et l’archer de l’amour murmure l’oremus. Pour répondre aux créneaux éraillant leur complainte, le cri du gypaète endeuille la vesprée.
Mais où sont nos amours d’antan ?
Le pont-levis, chagrin, dans sa décrépitude, déchirant, fait grincer les gonds rouillés de pleurs de nos étreintes mortes. La douve apitoyée verse les larmes vertes de l’impossible oubli.
Mais où sont nos amours d’antan ?
Mireille TURELLO-VILBONNET
Mai 2013
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Par spaf mp le 10 Avril 2013 à 13:46
Musique de l’exil
Ont-ils choisi l’exil, les routes incertaines
Qu’éclaire le soleil ombreux de l’Occident ?
Dans leur cœur vibre encor le long rythme obsédant
De l’archer qui frémit jusqu’aux terres lointaines
Butinant en chemin pareils à des phalènes,
Orpheline, leur âme, ardente cependant,
Chante avec passion le tempo trépidant
D’un voyage immuable et des amours humaines.
C’est l’arpège-douleur pour cet esclave noir,
Par des tyrans captif , chassé de son terroir
Et dont la « note bleue »* exprime la souffrance .
Pour ceux qui, de leur ciel, furent déracinés,
La musique console une éternelle errance
Évoquant l'univers où leurs aïeux sont nés.
Marcelle SÉGUI et Mireille TURELLO-VILBONNET
* Littéralement « diables bleus » qui signifie « idées noires »
Les chanteurs de blues et de jazz l’utilisent dans leur musique
pour exprimer la tristesse et a nostalgie.
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Par spaf mp le 18 Octobre 2012 à 14:59
ESTIVALE TRANSHUMANCE
Vêtu d’un lourd chagrin
Le tremble de l’automne
Prend un habit de lune
L’autan vient inhumer
Les aurores nuptiales
Les sombres nuages
Dans un élan ultime
S’enlacent en rouleaux
Sous ses tresses brunes
L’héliotrope attend
Le glaive
Au ténébreux appel
D’une si longue nuit
Les essences légères
Deviennent volatiles
Et la pauvre cigale
De Phœbus orpheline
Va s’habiller d’errance
À l’heure des adieux
Le jardin est trahi…
Car, avec ton départ,
Toi, mon si bel été,
S’éteignent peu à peu
Les couleurs de la vie.
Ô mon été-cratère !
Mon songe barcarolle
Ma flamme…
Emprisonnée dans un velours de brume…
Mireille TURELLO-VILBONNET
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Par spaf mp le 17 Août 2012 à 16:09
POÈTE… TOUJOURS !
Dès mon âge enfantin, je taquinais la muse.
Plus m’assaille le temps, plus mon ciel exalté
Me fait aimer la rime, au point que l’on m’accuse
De vivre de chimère et de débilité.
N’aspirant qu’à la paix, je vis dans le silence.
Je n’ai, lorsque j’écris, nulle prétention ;
Sur l’arbre, doucement, la feuille se balance
Et l’oiseau, comme moi, fuit l’agitation.
Dans ce paradis vert, je m’emmure et m’isole,
Cherchant l’essentiel m’aidant à composer.
Le poète est ce fou privé de camisole
Qui, sur cette planète, exclut de se poser.
Il semble si lointain, méprise la broutille,
D’un cœur à cœur de plume, il mène ses travaux ;
Polymnie, amicale, attend sous la charmille,
Sème dans son esprit des poèmes nouveaux.
L’aède : un farfelu qui vogue loin du monde…
Il contemple, il admire et médite sans fin ;
Quand il trouve une image, il la chante à la ronde,
Vivre de métaphore est son unique faim ;
Alors, pourquoi cesser de commettre ces crimes
M’apportant le bonheur un peu plus chaque jour ?
Au fond de l’écritoire où sommeillent mes rimes,
Je vis l'enchantement d’un authentique amour.
Ne voyez pas en moi ce fâcheux trouble-fête
Sans aucune raison voulant le condamner,
Je m’enivre de vers pour me rasséréner,
Alors, jusqu’au tombeau, je resterai poète.
Mireille TURELLO-VILBONNET
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