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Par spaf mp le 6 Janvier 2014 à 14:01
Concours de Poésie AIX-en-PROVENCE 2013
Premier prix Néo-classique
ÉCRIRE « ALLÉGÉ »
Être d’humeur badine avant potron-jacquet,
Dès le lever du jour, tout rempli d’allégresse,
Se sentir si folâtre en connaissant l’ivresse
Du refrain matinal des ronrons de Minet !
Alors, plein d’enthousiasme, entrouvrir la fenêtre,
Découvrir l’agrément d’un soleil prometteur,
Saluer les oiseaux et l’arbre avec bonheur,
Déjeuner sur Mozart…Se recoucher, peut-être ?
Paresser sans remords, s’étirer et rêver,
Savourer, tel Bouddha, la faveur d’être en vie.
Se contraindre ? Á quoi bon ? N’avoir aucune envie,
Le bienheureux sénior n’a plus rien à prouver.
Aujourd’hui comme hier, un « fleuve si tranquille »
Sera le seul vécu du joyeux retraité
Qui cultive, avec art, le mot « sérénité »
Étranger aux ennuis d’un présent difficile.
Pour paraître moderne, écrivons « allégé »
Si nous voulons séduire et n’être point morose,
Imitons donc l’autruche et dépeignons en rose,
Gardons l’esprit en paix et le cœur protégé.
Et, pour rester toujours « l’ancien » que l’on admire,
D’un « jadis » obsolète, évitons les propos,
Devant les benjamins, sympathiques, dispos,
Demeurons « zen » et « cool » : parlons pour ne rien dire …
Mireille TURELLO-VILBONNET
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Par spaf mp le 6 Décembre 2013 à 18:08
« COURANTS » ou DÉBIT ?
Après le Romantisme arriva le Parnasse
Instaurant la méthode et le vers rigoureux
Pour chasser, avec force, un lyrisme amoureux
Qu’il trouvait, en ce temps, ridicule et bonasse.
Décadent puis Fumiste alors c’est la menace :
Par ce flot libertaire est né le choix scabreux
D’exclure toute rime et d’un vocable affreux
Reléguer les « anciens » au fin fond d’une nasse.
J’appelle, quant à moi, des « plumo-subversifs »
Ces précurseurs du « slam » se disant une « école » :
Poétereaux sans plume, à tout effort rétifs.
Baptiser ce débit un « courant » poétique ?
L’ange littérateur, sous l’assaut, dégringole !
De l’écrit, refusons le déclin pathétique !
Mireille TURELLO-VILBONNET
Après avoir été un phare culturel pour le monde,
la France passe au 25ème rang du système éducatif
pour les pays émergents…
Au I9ème siècle Wagner écrivait : « Peu importe
de savoir si nous descendons du singe, l’essentiel
de ne pas y retourner » Rien n’est moins sûr ….
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Par spaf mp le 3 Décembre 2013 à 16:38
Terza rima
DECEMBRE
O h ! si triste décembre ! En ta saison mortelle,
L’aube ne renaît pas, attend la fin du jour,
L’horizon s’engourdit, l’espoir se démantèle.
La bûche vermoulue auprès du vieux labour,
En voulant travestir le firmament morose,
Redonne vie à l’âtre au chaleureux séjour.
Dans le brasier vivant, tout se métamorphose ;
Insensible,la flamme, aux portes de la nuit
Éloigne l’air glacé de la maison bien close.
,Mais, comment ne pas voir, dans son humble réduit,
L’être seul, sans soutien, accablé de misère,
Sans trouver de remède au sort qui le poursuit ?
Paillettes « poudre aux yeux » éclaboussant la terre,
Le miracle natal a perdu sa raison,
L’étable est devenue une porte cochère…
Sans le moindre secours, aux murs de sa prison,
Tristement, il contemple au miroir-stalactite
D’un monde dédaigneux, l’horrible trahison !
Son vieux chien est pour lui le seul amour licite.
Qu’est devenu l’enfant dont il est séparé ?
Noël sonne le glas de sa triste faillite
Et son cœur, en hiver, chante miséréré.
Mireille TURELLO-VILBONNET
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Par spaf mp le 29 Octobre 2013 à 14:12
Gérardine
NOVEMBRE
MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.
Le pourpre du coteau que le ciel abandonne
Tente de retenir le moineau qui s’enfuit
Au bocage défunt, reste la belladone,
Bouquet opiacé dont l’odeur nous poursuit.
Carrefour invisible où le temps se cramponne,
Dans ce mois scorpion, souffle un vent scélérat.
La chaleur, infidèle, a déserté, friponne,
Le jardin s’étiole et perd son apparat.
En l’incarnat trompeur de cette saison morte,
Venant à mon secours, dans ce parcours ingrat,
Un poème amical souffle devant ma porte.
Sur la vague des mots, quand la gaieté me fuit,
Afin qu’un vers joyeux puisse me faire escorte,
MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.
Mireille TURELLO-VILBONNET
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Par spaf mp le 23 Octobre 2013 à 16:39
TOUSSAINT
Qui nous délivrera des matins gris d’automne ?
Novembre anéantit les petits mots-vitrail
Et le fil du silence où le chagrin frissonne
Ride, de nos pensers, le sinistre attirail.
L’étoile disparaît au fil des heures sombres,
Dans les flaques du temps, la mémoire s’endort.
Le désir de poème au milieu des décombres
Semble s’évanouir en évoquant la mort.
Sous l’encre de l’ennui l‘indigente voyelle
Appelle la consonne en voile d’apparat.
Niant le désespoir, la rime alors rebelle
Retrouve, pour sa danse, un nouvel entrechat.
Les chansons de jadis font reculer l’angoisse
Dans la vieille forêt d’images en sanglots.
Sur le buvard du ciel s’enfuit l’ombre rapace
Remettant en lumière Arlequins et Pierrots.
Hélas ! l’illusion tellement éphémère
Qu’efface brusquement la pluie en petit grain
Fait renaître, affligée, une noire chimère
De souvenirs trop vifs d’où jaillit le chagrin.
Mireille TURELLO-VILBONNET
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