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    1875 INONDATION D'AGEN

    Une inondation, désastre mémorable,
    Cette année ravagea cette ville aux pruneaux.
    Sur des éminences des temples cléricaux,
    Evitèrent un sort pour le moins déplorable !

    Devenue hall d'approvisionnement -
    Saint-Etienne, la vieille, à la santé précaire,
    Relique préservée en ces fatals moments,
    Peut-être en qualité de perclus sanctuaire…

    Les passages nombreux et les basses ruelles,
    Minables logements, maisons nanties, châteaux,
    Comment donc échapper, en contrebas, aux eaux ?
    L'on grimpa sur les toits en ces heures cruelles !

    Se manifestèrent de spontanés courages
    Parmi les détritus, immondices, débris,
    De leur mieux s'aidèrent des gens abasourdis
    Que d'autres contemplaient, d'un air sombre, sauvage...

    La Garonne emportait le fruit de leur labeur...
    Mais l'on s'organisait, le fraternel remède
    Secondait de ses bras la misère des faibles
    Pour barrer le chemin tragique du malheur...

    Germaine Cartro

     

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    GUERRE EN DENTELLES


    Pendant que je dormais, l'hiver et le printemps
    Combattirent, je crois, toute leur honte bue ;
    Le Renouveau timide, à l'heure convenue,
    gêneur effarouché, se présenta pourtant...

    L'hiver avait brodé des macramés géants ;
    Le noir avantageux s'estompait en gris perle
    Passant par tous les bruns, à l'extase du merle,
    Qui, benoît admirait ces décors élégants !

    Le Printemps soupira, "Les fleurs à leur kermesse  " ;
    " M'attendent. "  Le vieillard pour tenir sa promesse
    Emmène au Nord le froid  - " Bon, bon ! A l'an prochain ! " -

    Magnanime, Printemps - Hiver l'en remercie -,
    Lui jure " Ton labeur "  - propos de paladin !-
    " Bientôt revêtira sa dentelle féerie !"

     


                                                                               
    Germaine Cartro

     

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    PAPA  NOËL

    Papa Noël, sur son nuage,
    Fait balancer son rocking-chair ;
    Il dénombre les enfants sages :
    "Quelle quantité ! je m'y perds !"

    "Voyons, Benoît, Christophe, puis,
    Voici le dernier : Alexandre ;
    Levant les yeux  au ciel transi,
    Car nous y sommes, c'est Décembre !"

    Papa Noël,  pansu, joufflu,
    A trop de travail cette année,
    Or ses lutins sont assidus
    Pour l'ultérieure tournée...

    Il a beau s'y prendre toujours,
    Pour les décompter, en avance,
    Ils arrivent jour après jour
    Et si pressés qu'ils le devancent !

    Pourtant, chaque joujou promis
    En Picardie ou en Alsace,
    Tout ce qu'enfin il a prédit
    Il sortira de sa besace !

    D'un large geste, généreux,
    Il ajoutera - grand  mystère ! -
    Cette neige, ocre, rouge ou bleue,
    Qui réjouit la terre entière !

    Tremblante, sans son pull-over
    Elle survient, blanche, glacée,
    Pour revêtir ton sapin vert
    Dans ta courette verglacée !



                                Germaine Cartro le 08/12/13

     

     

     

     

     

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    VIOLETTE, MUGUET...


    De Mai, muguet porte-bonheur,
    Il émane un parfum de fête ;
    Doux taffetas, la violette
    Poursuit son rêve d'âme soeur...

    Mais tous les deux, cachés, discrets,
    Sous mes ormeaux, ou leur squelette,
    Muguet trouva la Violette :
    Car Amour décocha ses traits...

    Le muguet sonne avec ardeur ;
    Terre brune, blanches clochettes,
    Il affole les amourettes
    Par l'essence de son odeur...

    En les jolis bois ils poussaient
    Dans la Nièvre de mon enfance ;
    Leurs fleurs à l'exquise fragrance
    Ivres de joie on exhibait.

                          Germaine Cartro

     

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    TOI QUE JE NE CONNAIS PAS...

    Pour toi, vois-tu, pourtant j'écris
    Solitude, désespérance ?
    En ce moment, vrai,  tu me lis ?
    Tes yeux troublés  d'indifférence ;

    Laisse tomber, c'est une intrigue :
    Elle attendra. Mais ton cerveau
    Mécanisme, sans fin s'irrigue
    D'un sang vermeil toujours nouveau ;

    L'existence, las !  te déprime,
    Te demeure sur l'estomac,
    Ne t'acharne donc sur ma rime,
    Allonge-toi sur ton hamac...

    Ne ressasse plus  le probléme
    Qui te ronge  - chacun le sien ! -
    Tu le verras, ce que je sème,
    Entrelace ton monde au mien ;

    Etre chéri de la malchance,
    Equilibré par ton humour,
    T'assiste la grave science,
    Qui n'exclut pas le grand amour...


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