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    À MARS VOUÉS 

     
     
    Fiers guerriers, buvez l'ambroisie ;
    Indomptables aux pugilats,  
    Vous produirez des coups d'éclats
    Après cette péripétie...
     
    Breuvage aimé, sacré, des dieux,
    Ceux que l'on fête à Olympie
    Célébrerez cette oeuvre pie,
    Avant le moment des adieux...
     
    Pour des visions ineffables,
    Buvez le nectar de l'oubli ;
    Lorsque sonnera l'hallali
    Vous rejoindrez les preux des fables...
     
    A l'égal des hardis soldats
    D'un trait, lampez l'âpre mixture,
    Ulysses de votre culture,
    À la vaillance candidats...
     
    Avant de fermer la paupière,  
    Jeunes, songerez malgré tout
    A la gloire d'hommes debout
    Plutôt qu'honorés sous la pierre...

    Germaine Cartro

     

     

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    AINSI SOIT-IL ! (TRIOLET)
     
     
    Ce jour, je fus déraisonnable  :
    Je me sentais trop seul, aussi !
    Ma fabrication fut minable !
    Ce jour, je fus déraisonnable ;
    Expérience pardonnable,
    Ce devait se passer ainsi !
    Ce jour je fus déraisonnable !
    Je me sentais trop seul, aussi !
     
    Le construisis sur mon modèle,
    Sans doute étais-je fatigué !
    Nu comme un ver, dépourvu d'aile !
    Le construisis sur mon modèle,
    Peut-être ai-je omis ma chandelle ?
    Quoiqu'il en soit, je l'ai raté !
    Le construisis sur mon modèle,
    Sans doute étais-je fatigué !
     
    Quand je bâtis, c'est du solide !
    Quand je voulus l'assassiner,
    Il s'écria, "Grand Dieu stupide !"
    "Quand tu bâtis c'est du solide !
    "Me détruire en ma chrysalide ?
    Je saurai bien t'en empêcher !"
    Quand je bâtis, c'est du solide !
    Lorsque voulus l'assassiner !
     
    "Sans ce propre à rien, imbécile,
    Tu t'ennuierais, je te le dis !
    En vérité plus versatile
    Que ce propre à rien, imbécile 
    Qui se targue de l'inutile
    Tu n'en feras pas d'autre ! Et puis
    Sans ce propre à rien, imbécile
    Tu t'ennuierais, je te le dis !
     
    Germaine CARTRO LE 03/06/07
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    AU COLISEE

     

    Une foule ignare

    Grossière et barbare,

    S'interpelle, en joie.

     

    La matrone vive,

    Avec ses convives,

    Plaisante et festoie.

     

    Vite ils se préparent,

    C'est de la fanfare

    L'appel éclatant...

     

    Les attraits du cirque

    Rallient, impudiques,

    D'insolentes gens...

     

    Le jeune homme imberbe,

    Arbore, superbe,

    Sa toge virile

     

    S'il a de la chance, en si faste jour

    Il verra Clélia, lui fera la cour...

     

    La panthère en cage,

    Que la faim outrage,

    Feule impatiemment ;

     

    Elle avance, hagarde,

    Sur la piste où darde

    Ses rayons brûlants

    Un soleil en fête,

    Qui déjà s'apprête

    Au festin sanglant ...

     

    Des gradins s'élève un énorme cri,

    L'animal félin défendra sa vie.

     

    Fort et entraîné, vois le rétiaire

    Qui de son filet, la recouvre entière..

     

    Plus elle s'effraie et elle se lie ;

    Elle se débat, les spectateurs rient..

     

    N'imploreront point ses fiers yeux d'agate,

    Subiront la loi du bel idolâtre

     

    Il brandit le glaive

    Puissant, acéré ;

    D'un seul coup achève

    La bête épuisée...

     

    Grandit l'appétit du public hurlant,

    Saoûlé de chaleur, d'odeurs et de sang !

     

    La plèbe réclame des jeux et du pain,

    Sa voracité n'attendra demain !

     

    ... Corps déchiquetés,

    Et joutes navales,

    ...Gladiateurs musclés,

    ...Pouces retournés

    Tapage infernal...!

     

    Germaine Cartro

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    INSTABILITÉ

     

    On l'appelle maître valet

    Le maître a d'autre chose à faire !

    Son valet connaît son affaire,

    Pour l'instant maître de ballet ;

     

    Sa femme, bonne cuisinière ;

    S'il est plus maître que valet,

    L’enfant grandit, point maigrelet,

    Du castel le porte-bannière...

     

    Ils ne se reposent jamais.

    Personne n'est indispensable,

    Avenir bâti sur du sable,

    Ils soufflent un peu désormais...

     

    Le valet ne commande en maître,

    Il lui suggère simplement

    Et le pourquoi, et le comment,

    "Quel valet !" opine le maître ! 

     

    Leur fils aîné, garnement roux,

    Aurait intérêt à se taire, 

    « Calme-toi, redescends sur terre !

    Gare du maître le courroux ! » 

     

    Le valet, sa charcutière,

    Gouvernant sans en avoir l'air,

    Font profil bas, ils ont du flair :

    Rien d'acquis jusqu'à mise en terre ! ... 

     

    Germaine CARTRO

     

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  • JOIE DIABOLIQUE !

    Joie, enfer et damnation !
    Réjoui tonne LUCIFER
    Assez de mal pour satisfaire
    L'âme vile en perdition !

    Bravissimo l'indifférence !
    Laissons agir les exploiteurs,
    Du vices les incitateurs
    Ces profiteurs en l'occurrence  !

    Acharnons-nous, de préférence
    Sur le  faible  sans volonté
    Qui ne perçoit la  liberté
    Comme illusion, apparence !

    Internet et le téléphone
    Des prodiges pour les humains
    Marionnettes dont les mains
    Sont inutiles ; voix aphone !

    Quel beau travail en vérité !
    Ils reviendront aux Saturnales,
    Ignominies des Bacchanales :
    Par eux-mêmes exécutés !

    Dansez, riez , diablotins,
    Car nous sommes presqu'à la veille
    Où le squelette honni s'éveille
    Joyeusement en monde éteint !

                             

                      Germaine CARTRO

     

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