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TOUSSAINT
TOUSSAINT
Qui nous délivrera des matins gris d’automne ?
Novembre anéantit les petits mots-vitrail
Et le fil du silence où le chagrin frissonne
Ride, de nos pensers, le sinistre attirail.L’étoile disparaît au fil des heures sombres,
Dans les flaques du temps, la mémoire s’endort.
Le désir de poème au milieu des décombres
Semble s’évanouir en évoquant la mort.Sous l’encre de l’ennui l‘indigente voyelle
Appelle la consonne en voile d’apparat.
Niant le désespoir, la rime alors rebelle
Retrouve, pour sa danse, un nouvel entrechat.Les chansons de jadis font reculer l’angoisse
Dans la vieille forêt d’images en sanglots.
Sur le buvard du ciel s’enfuit l’ombre rapace
Remettant en lumière Arlequins et Pierrots.Hélas ! l’illusion tellement éphémère
Qu’efface brusquement la pluie en petit grain
Fait renaître, affligée, une noire chimère
De souvenirs trop vifs d’où jaillit le chagrin.Mireille TURELLO-VILBONNET
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