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POÈMES DE BRETAGNE
Marie-Claude Côme, de Dinard (35), nous offre ces trois poèmes:
Papa
D'aussi loin que surgissent mes souvenirs
Ce sont d'abord ses yeux clairs que je vois venir
Puis ses cheveux blonds sa moustache bien taillée
Il mange avec nous dit Maman un peu gênée
Du haut de mes cinq ans j'ai demandé
C'est quoi ton nom il a ri et dit : Dominique
Moi c'est Marie-Claude et des pâtes à manger
Ça te plaît? Quel beau sourire alors Dominique
Nous étions trois petits il a ouvert ses bras
Il a donné son cœur est devenu Papa
Le soleil brillait dans les yeux de notre mère
Magicien il nous a ramené la lumière
Il a donné son temps de son travail le fruit
Sans jamais compter sa peine et juste pour lui
Pour lui qui maintenant siège parmi les anges
Recevoir notre amour et le sien en échange
Il était sévère avec un cœur généreux
Quand Maman menaçait nous le craignions un peu
Mais le baiser de son pardon était si doux
Mes frères et mes sœurs vous en souvenez-vous?
Nous fûmes sept alors tous unis grâce à lui
Tous pareils à ses yeux fier de nous avoir conduit
Sur les chemins de la vie avec notre Mère
A son bras aussi pour toujours dans sa lumièreOPHELIE
Les fleurs abandonnées au fil de l'eau
Ont flotté longtemps là où l'onde s'est brisée
Les feuilles suspendues ont quitté l'alizée
Un instant de silence a figé les oiseaux
Un lent tourbillon s'étire entre les deux rives
Le jour qui se lève allonge un reflet de sang
Puis revient inexorable le cours du temps
Au fond de la rivière un souvenir dérive
Revenir juste avant la faille irréparable
Avant que le flot n'emporte au loin nos désirs
Nos rêves insensés d'amour et de plaisir
Retenir le fil des jours le rendre incassable
Mais trop tard jamais ce carrousel en arrière
Ne tournera. Il faut rejoindre sa cadence
Se forcer à vivre et malgré ce froid immense
Ne pas plonger là tout au fond de la rivière.
Pourtant s'y reposer j'en ressens l'attirance
Si facile serait de s'y laisser glisser
S'endormir à jamais, dernier geste esquissé
Éteindre ma mémoire oublier ma souffrancePour tricoteuse avertie
Cours fil de laine sur l'aiguille de la vie
Une maille à l'envers une maille à l'endroit
Un point par ici un point par là et tout droit
Diagramme du destin que rien ne dévie
Il faut suivre le modèle et comme asservie
Tout est compté recompté et mesuré cent fois
Mais tu files inexorable entre les doigts
Parfois un nœud à démêler avec l'envie
De jeter la laine et l'ouvrage et de détruire
Ce pourquoi on a mis si longtemps à construire
Augmentations diminutions tout est inscrit
Inutile de voir s'envoler les oiseaux
A la fin tu poseras l'aiguille et le bruit
Résonnera du fil tranché par les ciseaux
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Commentaires
Le sonnet ne peut être abordé que si l'on connaît les règles de la versification
classique : Un petit conseil amical : se procurer une méthode simple avant
d'envisager de transmettre des textes écrits uniquement au feeling
Méthode simplifiée de l'écriture poétique (se trouve sur ce blog)
Bon courage !
Amitiés poétiques