• NOVEMBRE

          Gérardine                 

                                    NOVEMBRE  

     

       

    MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.

    Le pourpre du coteau que le ciel abandonne

    Tente de retenir le moineau qui s’enfuit 

    Au bocage défunt, reste la belladone,

    Bouquet opiacé dont l’odeur nous poursuit. 

     

    Carrefour invisible où le temps se cramponne,

    Dans ce mois scorpion, souffle un vent scélérat.

    La chaleur, infidèle, a déserté, friponne,

    Le jardin s’étiole et perd son apparat. 

     

    En l’incarnat trompeur de cette saison morte,

    Venant à mon secours, dans ce parcours ingrat,

                Un poème amical souffle  devant ma porte.

     

                Sur la vague des mots, quand la gaieté  me fuit,

    Afin qu’un vers joyeux puisse me faire escorte, 

     

    MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.

     

                                            Mireille TURELLO-VILBONNET

     

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