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L'ANTCHAR
L'ANTCHAR
(D'après POUCHKINE (librement)
Dans le plus lointains des déserts,
Tel que tu ne te l'imagines,
Car en imagination
Son soleil te calcine ;
Les bêtes venimeuses
Se détruisent entre elles ;
Le vautour charognard,
S'enfuit à tire-d'ailes…
Pourquoi ? Me direz-vous ?
Car y sévit l'ANTCHAR !
Dont la simple présence
A cent lieues à la ronde
Suinte son venin
Tuant tout ce qui vit,
D'une manière immonde ;
Il trône, ce tyran
Et alentour de lui
On voit des ossements
Que le soleil blanchit ;
Repérant le vivant,
Le grand ou le petit
Il en tire le suc
Engendrant sa folie…
Les nuages là-haut
S'en vont tourbillonnant
Et s'écartent de lui
A de grandes hauteurs
Et si la pluie le touche
S'infectant aussitôt,
Elle devient toute noire
Et ceux qui s'y abreuvent
Attirés par son tronc
Ne font qu'un avec lui ;
Il deviennent momies,
Couches superposées,
C'est la mort elle -même
En strates disposée
Qui lui donne un pouvoir
Dont il s'effarouche lui-même !
L'homme a dit à l'homme,
« Va me chercher la gomme »
Produite par l'ANTCHAR ;
Et l'esclave soumis
Rapporta la résine
Dans laquelle son maître
Trempera ses flèches
Pour apporter la mort certaine
A ceux qui lui résisteront…
Et l'esclave à ses pieds
Meurt dans les souffrances horribles
Provoquées par l'ANTCHAR. …
Germaine CARTRO le 28/06/17
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