• FÉVRIER 2014: FEU

     

     

    FÉVRIER 2014: FEU

     

     

     

    J’ai cherché le feu

     

     

    Je cherche le feu, le voici

    J’ai fouillé dans les cendres

    Et senti la poudre tiède de douceur

    Accompagnée des morsures des braises 

     

    J’ai cherché dans les cendres

    De la mémoire du silence

    Et je t’ai trouvée, douceur,

    Avec la soif de ton corps en braises 

     

    J’ai cherché la douceur

    Entre la demeure des instants

    La patience d’un feu – soudain

    De nouveau ravage mon âme

     

     

    René Chabrière – 28 mai 2012

     

                     Le feu sacré                      FÉVRIER 2014: FEU

     

    La vestale

    Silencieusement

    S’avance dans le temple.

     

    Son âme légère

    Guide ses doigts

    Pour faire vivre

    La flamme-prière.

     

    Instant suspendu

    Entre le dieu et l’homme.

    Le feu sacré

    Relie la terre et le ciel.

     

    Symbole puissant

    Qui libère des chaînes.

    Symbole puissant

    Qui apporte l’espoir.                                    


                                                         Yvonne NAVE



    Jezel


    Le feu sous les cendres


    Passe le temps et son train-train

    Les heures, les jours manquent d’entrain

    Noyés dans le dernier quatrain.

    Mais le feu couve sous les cendres.

     

    Le vers s’est perdu dans le vent

    Avec un sillage mouvant.

    Le regard le suit en rêvant

    Et le feu couve sous les cendres.

     

    Demain, quand le soir tombera,

    Que le disque d’or flambera

    Notre âme se réveillera

    Car le feu frémit sous les cendres.

     

    De nouveau couleront les mots

    Ciselés comme des émaux,

    Point n’est besoin de chalumeaux

    Quand le feu renaît de ses cendres.

     

    Puis le poème se construit,

    Mûrit lentement comme un fruit

    Avant de s’envoler sans bruit :

    La flamme a jailli de ses cendres !

     

                                                           Yvonne NAVE

     

    FÉVRIER 2014: FEU

     

    TANT DE FEUX

     

    L’homme a inventé le feu dans la nuit des temps…

    Un soleil extraordinaire, différent.

     

    Le feu fut sacré tel un objet de culte,

    Vénéré de façon plus ou moins occulte,

     

    Entretenu et conservé tel un trésor.

    Les ascendants transmirent l’héritage d’or.

     

    Sur notre planète alors, tant de feux naquirent !

    Pour le bonheur, pour le malheur, un vrai délire.

     

    Les joyeux, beaux, chaleureux offerts par un Dieu,

    Les destructeurs nés d’un Satan cruel, odieux.

     

    Les uns sont présence appréciée, jouissance …

    Les autres, mortifères, engendrent les souffrances.

     

    Honte au feu guerrier, à tous les feux démentiels,

    A ces incendies démoniaques et criminels.

     

    Gloire à tous les feux de la vie sur cette terre,

    Aux feux bénis et tant aimés, pleins de mystère !

     

    Gloire au feu de bois, feu de joie, au feu d’amour,

    A l’embrasement des sens, hélas bien trop court ! 

     

    Georgette Simon

    31-01-2014

     

     

             LE FEU DE BOIS



    Faire un beau feu de bois est tout un art !
    Dans le respect d’une cérémonie,
    Il faut tous les éléments réunis :
    Posséder foyer choisi au départ.

    Placer brassée de brindilles séchées,
    Des sarments de vigne sont l’idéal ;
    Puis froisser feuille de papier journal,
    L’enflammer, avec patience, opérer.

    Avoir sous la main tous les instruments :
    Les pincettes et le soufflet, primordial,
    A défaut de souffle puissant, génial ;
    Des soins attentifs, du recueillement.

    Eclair de l’allumette ; le miracle
    S’accomplit ; dès lors se transmet la flamme
    D’une matière à l’autre … Vie, une âme.
    Avec mystère, jaillit l’oracle.

    Le feu envahit l’espace ; il s’étoffe,
    Forme un ensemble vraiment harmonieux
    Qu’il faudra alimenter de son mieux ;
    Justesse, attentions, sinon, catastrophe !

    Apports en qualité et quantité,
    Avec précaution, progressivement,
    Selon l’appétit qui vient en mangeant ;
    Beaucoup de soins pour la divinité.

    Bûches de chêne sont les préférées ;
    Si vous lui proposez maigre pitance,
    Elle sera vite en grande souffrance ;
    Déclinera tristement sa flambée.

     
     

    FÉVRIER 2014: FEU

     

    En donnant carcasse ou pignes de pins,
    Vous l’entendrez crépiter drôlement,
    S’exciter, pétarader follement ;
    Mieux vaudra ce qu’elle aime, le surfin.

    Sensible à la texture et à l’odeur,
    Il faudra éviter le bois humide,
    Les branchages quelconques et insipides.
    En brûlant, s’exhale parfum flatteur.

    En l’occurrence, offrez-lui un festin ;
    C’est sûr, elle vous récompensera ;
    Sa danse du feu vous enchantera !
    Sa grâce, joie, couleurs chaudes sans fin.

    Et suivant le désir des spectateurs,
    On décide de couper les vivres,
    D’arrêter ce qui nous rendait ivres.
    Alors sans pudeur s’écroule l’acteur !

    Dernier acte…Hélas ! Tout a une fin ;
    Point de rideau et sans aréopage
    Le Roi se meurt ! Il faut tourner la page ;
    Le grand artiste va mourir de faim !!!

    On l’abandonne à son bien triste sort,
    Avec regret, sans un remerciement.
    On est à son égard toujours prudent,
    En s’assurant surtout qu’il est bien mort.



                             Georgette Simon

                                      2-02-2014

     

     

                

    FÉVRIER 2014: FEU 

    NUÉES ARDENTES

      

    Les dômes couronnant les orgueilleux volcans,

    Soumis à pressions quelquefois titanesques, 

    - Présumant ces propos plutôt charlatanesques, 

    Des badauds murmuraient en souriant « cancans ! »-

     

    À ras-du-sol frôlant les mil degrés, boucans 

    Qualifiés depuis lors ici  : « paysanesques ! », 

    Explosèrent parfois, cavalcades faunesques ! 

    Sauve-qui-peut !!! trop tard ! Voici cuit le toscan ! 

     

    Deux savants, curieux, familiers, s'approchèrent 

    D'ardentes nuées qui tous les deux les fauchèrent : 

    Ils avaient beau courir, ils ne furent gagnants ! 

     

    Ils n'auraient pu prévoir : cela s'est fait si vite  

    Leurs dés étaient jetés : de ceux que l'on n'évite ! 

    Mais ne les plaignons pas : disparus les plaignants !  

     

    Germaine Cartro

     

     

      

     

     FÉVRIER 2014: FEU

     

     

    - L’églantine -

     

    J’aurais pu trembler quand ses mots ont ensemencé

    mon ciel ;

    J’aurais pu trembler quand de ses doigts elle a couvert

    mes doigts ;

    J’aurais pu trembler quand ses lèvres ont déposé sur mes lèvres

    la paix ;

    J’aurais pu trembler quand le murmure de ses râles a étreint

    ma raison ;

    J’aurais pu trembler quand sa bouche a muselé

    mes sens ;

    J’aurais pu trembler quand sa jambe a coiffé

    ma jambe ;

    J’aurais pu trembler quand elle a clos ses yeux sur

    mes désirs ;

    J’aurais pu trembler quand ses désirs ont perforé

    l’instant ;

    J’aurais pu trembler quand l’instant fut mûr

    à point ;

    J’aurais pu trembler quand son allant a pris

    ma peau,

    J’aurais pu trembler quand mes mains ont sculpté

    son corps ;

    J’aurais pu trembler quand mon agonie a perlé sur

    son cou ;

    J’aurais pu trembler quand m’ont étreint

    ses silences ;

    J’aurais pu trembler quand mes doigts ont dansé sous

    sa robe ;

    J’aurais pu trembler quand l’éther a ouvert

    ses grilles ;

    j’aurais pu trembler quand ses alcools se sont

    épanchés ;

     

    j’aurais pu trembler mais le diable n’attendait que ça.

     

    ô amie, lorsque l’âme et le corps tambourinent

    combien il est un art d’effeuiller l’églantine !

    En effleurant ses pétales je tremblerai déjà

    lorsque l’églantine éclora pour la seconde fois.

     

     

    José GARRIGOU

        

                  FÉVRIER 2014: FEU      

    Vertige

     

    Comme Phénix aux ailes de feu

    Tu inondes le ciel de ta lumière

    Pareille à cet oiseau fabuleux

    Tu décores les nuées de tes éclairs

     

    Te rapprochant plus encore des étoiles

    Tu dardes l’espace de tes flammes dorées

    Jetant sur le monde un étincelant voile

    Illuminant ainsi océans et vallées

     

    Maîtresse éternelle de mes nuits

    Que tu embrases de tes chaudes couleurs

    J’aime te voir danser avec la pluie

    Dont chacune des gouttes reflète tes rougeurs

     

    Pyromane de la voûte céleste

    Et de toutes les terres où se fige

    Ce que tu frappes, comme la peste :

    O toi Fulgure, qui me donnes le vertige !

     

    Lorsque j’observe les gerbes que tu lances

    Tel un ardent soleil projetant ses rayons

    Au milieu des nuages qui s’avancent

    Au-dessus d’un monde…en perdition !

     

    Richard MAGGIORE

    FÉVRIER 2014: FEU

    FEUX DE LA SAINT-JEAN


    Feux purificateurs et flammes fascinantes ;

    Symbolique creuset ; héritage d'antan ;

    Au solstice d'été, les brasiers de Saint-Jean

    Célébraient du soleil les vertus rémanentes...


    Mortels embrasements ou braises surprenantes ;

    Passion insensée, aiguillon de Satan :

    Absurde, fol enfer qu'à jamais l'on suspend

    Sur les têtes d'humains en des peurs permanentes ?


    Les feux de la Saint-Jean illuminent la Terre,

    Car, à son apogée, est notre astre solaire

    A cette occasion lançant ses traits forts, drus


    Réservés en ce jour pour cuistres ascétiques,

    Lesquels ouvertement traitent comme un intrus

    Le tenant satisfait de songes poétiques..


    Germaine Cartro

     

     FÉVRIER 2014: FEU

    AU FEU !

     

    Au feu, au feu !

    J’ai le cœur qui s’enflamme

    Pour un homme aux yeux bleus,

    Au regard lance-flamme.

     

    Au feu, au feu !

    J’ai le sang qui bouillonne

    Pour un dragueur joyeux

    Aux mines polissonnes.

     

    Au feu, au feu !

    J’ai le corps qui brasille

    Pour un beau ténébreux

    Croquant toutes les filles.

     

    Au feu, au feu !

    Ma peau s’est embrasée

    Sous les doigts velouteux

    De qui m’a consommée.

     

    Au feu, au feu !

    Stop, stop, cela suffit !

    Rhabillez-vous messieurs,

    J’ai éteint l’incendie !

     

    Jacqueline ESCORIHUELA

     

     

    FÉVRIER 2014: FEU

     

     

    LE FEU

     

    Epouvantail d'hommes, de bêtes,

    Que l'étendue en feu poursuit,

    Comme un monstre, la malebête

    De flammes faite,

    Bondit...



    L'apprivoise de petits hommes

    Minuscules et ricanant,

    Se requinquant de légers sommes

    Puis de vertes pommes,

    croquant...,



    Un conte dit que Prométhée

    Leur semblable, leur ascendant

    Attendit que soit apaisée,

    Fureur excitée,

    Volant



    Les braises encore vivantes

    Rouges, préférées de Vesta,

    Aux vestales pures, charmantes

    Dont les beautés tentent

    Le roi...



    Pénitence dure encourue

    Quand la vierge sage s'éprend :

    On l'enterre vive, déchue,

    Par ses soeurs exclue,

    Mourant.



    Germaine Cartro

     






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