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ARÈNE SANGLANTE
Arène sanglante
Ils paradent comme des Romains venus pour les jeux aux arènes,
Justifient l'arrogance au nom de leur tradition schizophrène,
Se pâment pour un rigolo, bourreau indécent et grotesque
Dans son costume de gigolo, marionnette grand-guignolesque.
Public ignoble et prétentieux, attiré par le sang versé,
Tu légitimes la torture devant un animal blessé,
Mais tu cautionnes aussi la mort en prétendant que c'est de l'art
Quand le pantin au chiffon rouge nous inflige son cauchemar.
Dans un combat joué d'avance, de fausse bravoure et d'imposture,
La seule victime désignée par des monstres de l'inculture
Va endurer un long martyre, une interminable agonie,
Dans le cadre moyenâgeux d'abominables félonies.
La corrida méprise les lois sans un soupçon d'humanité,
Dans l'irrespect le plus total, elle accouche d'une insanité,
Piétine égards et compassion que l'on doit à tout animal.
Aficionado, dans tes veines s'épanche la pulsion du mal!
Pauvre taureau, lorsqu'il t'arrive de ne pas tomber sous le fer,
Un employé des basses œuvres vient terminer la salle affaire.
Les tortionnaires lèvent les bras, fiers de leurs actes inhumains
Dans le seul cirque où, pour briller, faut avoir du sang sur les mains.
Honte sur vous hommes de loi! Cachés sous vos airs de faux culs,
Vous faites fi de l'animal qui se retrouve toujours cocu.
Si vous croyez à l'au delà, vous paierez cher vos mascarades,
Le fier taureau n'attend que vous pour vous y porter l'estocade.
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