blog consacré à la poésie et aux activités de la Société des poètes et artistes de France, délégation de Midi-Pyrénées
PANDEMIE
L’ennemi semblait loin, ne pouvant nous atteindre,
Surgit d’une Babel sur les bords du Yang-Tsé,
Propageant la clameur d’un peuple dépassé
Dans sa marche funeste impossible à restreindre.
L’invisible poison qui ne se peut plus feindre
Supprime nos loisirs, les conjugue au passé ;
Au pays d’Éluard l’amour-propre froissé :
« Il n’est rien ici-bas que l’on ne peut enfreindre ! »
Certes, j’applaudirais, s’il n’était des fléaux
Qui rendent, sans calcul, tous les hommes égaux,
Allègrement repus des consciences étroites.
Étrangers, sans-abris, malades ou vieillards,
La tête abandonnée entre leurs deux mains moites
Payent bien durement le prix des goguenards…
Aline MUSCIANISI