LE PIANISTE
LE PIANISTE
S'égrènent sous ses mains, légères et palotes,
D'autrefois les ruisseaux, les étangs vaporeux,
D'où surgissent parfois, en cauchemars affreux
Des cadavres, pourris, hallucinantes flottes ;
Fantasmes inquiétants en de glauques eaux mortes ;
Lugubre exhalaison de songes bienheureux
Par le temps naufragés ; des déhonneurs nombreux
Ricanent sans espoir, monstrueuses cohortes…
S'émeuvent les accords, en rires dans les fleurs ;
Ce sont un peu partout, d'émouvantes douleurs,
Quand une affliction rejoint la souvenance,
Inutile frayeur ; Son monde harmonieux
C'est là son univers : mais l'âme en résonance
Se mêle, il n'y peut rien, aux hommes besogneux...
Germaine CARTRO le 14/10/16