blog consacré à la poésie et aux activités de la Société des poètes et artistes de France, délégation de Midi-Pyrénées
Classique
LE CYGNE
Dans le vieux jardin de la ville,
Tel un galion, l’oiseau blanc,
Dans le bassin, sur l’eau tranquille,
Sillonnait son reflet tremblant.
Sous un grand saule séculaire,
Vêtu de noir, un galopin
S’asseyait près de l’onde claire
Et lui jetait des bouts de pain.
Il extirpait de sa musette
Un crayon noir puis un carnet
Et, se disant humble poète,
Il transpirait sur un sonnet.
Comptant ses pieds, traquant la rime,
Le galopin faisait des vers
Qui racontaient l’oiseau sublime
Glissant seul dans son univers.
Un jour d’hiver glacé, maussade,
On ne le vit pas au jardin,
Il paraît qu’il était malade
Et puis…on apprit un matin …
Mais, dans le jardin de la ville,
Sillonnant leurs reflets tremblants,
On voit sur le bassin tranquille,
Flanc contre flanc, deux oiseaux blancs.
Frédéric ROCHE