DANAÉ

Danaé

C’est au printemps cher à Musset

Où tu galopais dans les prés

Odeurs de raisins et de blés

Soulevées, là, par ta foulée

La plus belle jument de sang

Fière parmi ceux de ton rang

Animal doué de raison

Tu as traversé les saisons

J’écris le jour de ton départ

Près de toi, allongée si tard

Saison où les feuilles meurent

Allant vers ta dernière demeure

Dans les pas du cheval de Jeanne

De la Champagne à l’Orléanais

Jusqu’aux sommets des Pyrénées

Là où fleurissait la bardane

Toujours tu m’as accompagnée

Dans cette grande traversée

Fougueuse, tu menais la danse

Flamme transformée en alliance

Au fil du temps et des séances

Tout ça devint une évidence

Et toi et moi de connivence

Je te faisais des confidences

Tu as eu une longue vie

En retraite en Occitanie

On se rappellera souvent

Ton pelage rubican

Laissant voir aussi tes poils blancs

Caracolant crinière au vent

Au moindre bruit, oreilles pointées

Tu bondissais des quatre pieds

Il faut se méfier du paraître

Comme le fut pour toi Ranny

Pour Alegra ou Britanny

Tu fus un véritable maître

Stéphanie Nalian

(Avril 2020)