•                               DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE      

     

    TORERO

    En réaction à l'entrée de la tauromachie dans le Patrimoine Culturel immatériel de la France.

     

     

    Qui es-tu donc, pantin ridicule

    Qui dans l’arène déambules

    Narguant ton malheureux rival

    Dans tes habits de carnaval ? 

     

    Paradant plein de morgue et d’orgueil

    Tu franchis allègrement le seuil

    De la barbare cruauté,

    Pour une gloire imméritée.

     

    As-tu, toi, dans ta tête sadique

    Pensé, une fois seulement,

    À la souffrance tragique

    De l’animal sanguinolent ?

     

    Mais non ! tu te grises des clameurs

    D’une foule ivre et sanguinaire

    Qui se repaît de la douleur

    De ce taureau bien solitaire.

     

    Qui es-tu donc, pantin ridicule

    Qui dans l’arène déambules ?

    Marionnette sans envergure

    Et qui, impunément, tortures ! 

     

    Jacqueline Escorihuela

    23 avril 2011

     

      DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE

    LIBERTÉ

     

    Serais-je saule aux branches fines

    Livrant son or au gré de l’eau ?

    Pour qu’on m’attache des racines,

    Serais-je pin, chêne, bouleau?

     

    Certes, je garde la mémoire

    Du sol natal et des aïeux,

    Mais mon histoire est mon histoire,

    Ils n’en sont ni maîtres ni dieux.

     

    J’aime mieux source que racine :

    L’eau vive frayant son chemin

    Sous mille formes se décline

    Pour changer hier en demain ;

     

    Ici rivière, ailleurs lagune,

    Étang paisible ou tourbillon,

    Rongeant le roc, berçant la lune,

    Elle abreuve fauve et sillon.

     

    La vie est semblable à l’eau vive :

    Que la conduise la bonté,

    Peu nous importe sa dérive

    Loin du totem jadis planté !

     

    Autant que toute chose humaine,

    La coutume connaît l’erreur ;

    Je ne veux pas la dire vaine,

    Mais ses abus portent malheur. 

     

    Je vais, je viens, je ris, je pense,

    Je pèse le bien et le mal ;

    L’esprit plus que le monde immense

    À mes yeux prête son cristal ;

     

    La sagesse estime l’usage

    À ses bourgeons d’humanité,

    Et contre ses gales ménage

    Une lucide liberté.

     

                 Marie-José Bertaux

     

     DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE

    Néo classique

     

    De la pluie et du beau temps

     

    Ne débattons jamais, dans une polémique,

    De la religion ou de la politique.

     

       Accueillons au parloir, instruits de ce conseil, 

    La pleurnicheuse pluie et le joyeux soleil,

     

    Ces fumeux orateurs suivirent à la lettre,

    Notre avertissement selon leur baromètre,

     

     

    La reine du déluge et de la trombe d'eau, 

    Accusa thermidor d'être un vrai chalumeau :

     

    « Vous prétendez bronzer le fragile épiderme, 

    Mais du cancer, hélas ! Vous déclenchez le germe. »

     

     

    -  Vos larmes, lui dit-il, pourrissent ma saison, 

    Les belles sous mes yeux, exposent leur toison,

     

    L'effeuillaison leur fait vaincre la canicule, 

    Même les tournesols prennent ma particule »

     

    Vulcain et Jupiter navrés de ces discours, 

    Mettent fin au combat, déniant tous recours :

     

    «  Beaux diseurs ! Apprenez que la terre féconde, 

    A besoin de vous deux pour que tourne sa ronde,

     

    Grâce à vous le jardin devient un paradis : 

    Ressemblant à Crésus, il a plus d'un radis »

     

    Georges Lafon

     

     

    DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE

    TROCADERO

                       

                       Haut lieu de notre histoire, hier sous le canon,

                       Aujourd'hui dans les mains de casseurs plein de rage

                       Qui veulent nous offrir pour grandir leur renom

                       Un plus célèbre exploit, j'assiste à ton outrage.

     

                       Misérables voyous, dans mon pays, couvés,

                       Que ma sueur nourrit, distrait, abrite et soigne,

                       Est-ce nos tableaux noirs qui vous ont élevés?

                       Des géniteurs sans coeur ou la cité qui cogne?

     

                        Mais pourquoi, contre qui, ces carnages gratuits?

                       Joueurs et supporters amoureux des victoires?

                       Financiers étrangers, par la gloire, séduits?

                       Marchands de pieds en or, fiers de leurs trajectoires?

     

                       Oui! face à ce beau monde en fête sous leurs yeux

                       Ils doivent exister, se montrer, et détruire:

                       La loi, la paix, les biens, les pouvoirs..... les joyeux,

                       Sans le moindre remord, pour le plaisir de nuire.

     

                       Les tragédiens n'ont rien! nous serons les payeurs!

                       Le rideau va tomber, place au prochain spectacle

                       Encor plus fou, plus beau, car étant les meilleurs

                       Pour promouvoir la France! ils n'ont aucun obstacle!

                                         

                                                   P. de Lary Latour le 15-05-2013

                                                    ( événement du 11-05-2013)

     

        

                        DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE                   

                         « Je me réjouis de cette acquisition*...... la région confirme ainsi son action

                                 en faveur du développement du patrimoine de Midi-Pyrénées »

                                               (Le président de la région, Martin Malvy,

                                                  Le Petit Journal, N° 461du 07-2013)

                           

                               Célèbre Capture!

                           En Exil à Auch

                      

     

                               Je suis né loin d'ici dans un douillet berceau;

                       Des yeux comblés d'amour et des doigts par centaines

                       Ont scellé pour mon corps avec le même sceau

                       La foi qui les anime aux plumes mexicaines.

     

                       Perroquets des forêts, aras, martins pêcheurs

                       Etourneaux de la plaine et vous blanches aigrettes,

                       Vos duvets rassemblés sur l'autel des prêcheurs,

                       A la gloire de Dieu, révèlent qui vous êtes.

     

                       Chez moi, dans mon hameau, laissez moi revenir!

                       Là-bas! sont mes parents, les oiseaux magnifiques,

                       Là-bas! sont tous les coeurs, gardiens du souvenir

                       De nos cultes anciens et des tableaux bibliques.

     

                       Trop souvent l'homme aveugle aux arts de son passé

                       Se vante d'acquérir ceux des autres cultures;

                       Le pouvoir de l'argent, hélas! a reclassé

                       Les chefs d'œuvre d'un peuple en célèbres captures.

     

                       Chasseurs de patrimoine offrez vos trois captifs,

                       A ma terre! au Mexique! aux cieux qui m'ont vu naître!

                       Sauvez celui de France et soyez attentifs!

                       Car chaque jour il souffre avant de disparaître.

     

     

                                                   P.de Lary Latour le 01-08- 2013

                                                               Suite à l'achat d'un troisième tableau!

     

                   *l'achat par la région et la ville d'AUCH d'un tout petit tableau d'art colombien pour 200 000 euros.

     

     

     

     

                           DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE 

    LA MORT D'UN BOURREAU

     

     

    Dans l'arène, un public surchauffé, délirant ;

    Qui trépigne déjà de voir couler le sang,

    Attend sur les gradins l'ouverture des portes.

    Le soleil est cuisant mais chacun d'eux supporte

    Sans faiblir ses rayons. Tous les grands sombreros

    Limitent quelque peu la brûlure des peaux,

    Le matador, superbe, effectue son entrée.

    Mue d'un seul élan, la foule s'est levée,

    Et la voilà qui hurle, acclamant son héros.

    La porte du toril s'est ouverte, aussitôt

    La victime a bondi, vibrante, interloquée,

    Déjà le matador secoue la cape rouge,

    Sachant que l'animal fonce sur ce qui bouge.

    Le cheval est entré, portant le picador

    Dont la lance meurtrit l'échine : c'est le sort.

    Les banderilleros de leurs dards redoutables,

    Fouillent la pauvre nuque offerte, vulnérable.

    A chaque agression, le peuple hurle : ollé !

    Quelle ivresse de voir cet animal blessé,

    A tout ses pas, on voit la chair qui se déchire.

    Cette foule hystérique est debout, en délire.

    La peau de l'animal ruisselle de son sang.

    On le sent s'affaiblir, bientôt agonisant.

    De son sabot, rageur, il martèle le sable.

    Dans son regard voilé, se lit l'inévitable.

    Et la bête épuisée attend le matador

    Pour le dernier estoc, l'accolade de mort.

    L'homme a tourné le dos à la bête en détresse;

    Dans un ultime effort le taureau se redresse,

    Encornant sur son front le corps de son bourreau.

    Ces assoiffés de sang n'osent plus dire un mot.

    La foule anéantie à l'air pétrifié.

     

    Alors, seule debout, moi j'ai crié : ollé !

     

                                                               Monique GOFFINON.

                                                                                          (De la délégation SPAF Bénélux)

     

     

     

                                                      DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE

    « COURANTS » ou DÉBIT ? 

     

     

    Après le Romantisme arriva le Parnasse  

    Instaurant la méthode et le vers rigoureux 

    Pour chasser, avec force, un lyrisme amoureux 

    Qu’il trouvait, en ce temps, ridicule et bonasse. 

       

    Décadent puis Fumiste alors c’est la menace : 

    Par ce flot libertaire est né le choix scabreux 

    D’exclure toute rime et d’un vocable affreux 

    Reléguer les « anciens » au fin fond d’une nasse. 

     

    J’appelle, quant à moi, des « plumo-subversifs »  

    Ces précurseurs du « slam » se disant une « école » :  

    Poétereaux sans plume, à tout effort rétifs. 

     

    Baptiser ce débit un « courant » poétique ?  

    L’ange littérateur, sous l’assaut, dégringole !  

    De l’écrit, refusons le déclin pathétique ! 

     

     

                              Mireille TURELLO-VILBONNET 

     

     

    Après avoir été un phare culturel pour le monde, 

     la France passe au 25ème rang du système éducatif 

    pour les pays émergents… 

     

    Au I9ème siècle Wagner écrivait : «  Peu importe 

     de savoir si nous descendons du singe, l’essentiel 

     de ne pas y retourner » Rien n’est moins sûr …. 

        

     

    DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE 

    AMERES DECEPTIONS

      

    Combien j’en ai connu de ces illuminés,

    Militants d’un parti, numéros mis en fiches,

    Au plus grand avenir se croyant destinés :

    Ils dispersaient des tracts et collaient des affiches.

     

    Je les ai retrouvés, souvent abandonnés,

    Tout autant méprisés des pauvres que des riches,

    Rien n’avait bien changé depuis qu’ils étaient nés,

    De leurs convictions ne restaient que des friches.

     

    Combien j’en ai connu de ces hurluberlus,

    Députés, sénateurs, puis devenus ministres,

    Qui, profitant des droits qui leur sont dévolus,

    Ont pris goût aux abus, et dans tous les registres.

     

    Je les ai retrouvés, plusieurs fois réélus,

    Comme si leurs forfaits les rendaient moins sinistres ;

    Ils promenaient partout leurs propos dissolus,

    Ils se voulaient seigneurs, et n’étaient que des cuistres.

     

                                      

                                       Jacques LARROCHE

     

     

    DÉCEMBRE 2013: POÈME POLÉMIQUE

     

       

      MON CHER RESEAU SOCIAL

        

     

    Mon cher réseau si « Net », comme je te dois tout… 

    Mon vice, ma rancœur, ma bassesse ancestrale, 

    Je t’ai légué mes sens dans l’ardeur générale : 

    Je suis comme un cobaye assoiffé de dégoût !

       

    Des amis ? Quels amis ? Des vomis en ragoût ! 

    Un « grand frère » à coup sûr qui me suit sans morale, 

    Auscultant chaque geste et chaque ultime râle : 

    Prêt à sucer mon sang pour son pouvoir d'égout.

     

    Mais bon ! Ma vie est là ! de plus en plus blafarde, 

    Vitrine d’un Narcisse et d’un cœur qui se farde

    A rêver son destin livré sur un plateau

     

    Et pour mieux asservir mon esprit à ces fanges, 

     Ma médiocrité sous l’appel des « louanges »,

    Je me repais sans soif de l’odeur du troupeau…

        

                                          Olivier Gardel-Dubois.

     

     






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  •  

     

    Un espoir en automne

     

     

    Je vois hélas poindre l'automne,

    Les feuilles se revêtent d'or,

    L'été soudain nous abandonne,

    La forêt change son décor.

     

    Même l'azur se démantèle,

    Il ne retient des souvenirs

    Que notre amour, si peu fidèle,

    Voici le temps des longs soupirs.

     

    La sève fuit, elle profane

    Les végétaux fous de stupeur,

    Mais l'espoir vient en filigrane,

    A la lisière de mon cœur.

     

    S'estompe alors l'ombre du doute,

    Dans mon hiver naît l'arc en ciel,

    J'oserai donc prendre la route,

    Pour une autre lune de miel.

     

    Georges Lafon

     

     

     

                            NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE        NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE

     

     

     

                                     NOVEMBRE

     

     

    Ce jour, Novembre a revêtu

    Son grand manteau d’ardoise,

    Au bord des labours nus

    Un peuplier pavoise.

     

    Comme poignées d’écus

    Les feuilles d’or crépitent,

    Sur l’eau grise des rus

    Quelques reflets palpitent. 

     

    La pluie s’en est venue

    En longue ondée sournoise,

    Ce jour Novembre a revêtu

    Son grand manteau d’ardoise.

     

                                                                                        Jacqueline ESCORIHUELA

     

     

                      

                   NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE   NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE         NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE  NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE

     

        

    PAYSAGE D'AUTOMNE 
     
    Rien ne vaut en automne
    Sous un ciel lumineux
    Chênes et résineux
    De ma terre gasconne...
     
    Au loin sur la colline
    Roussâtres et sereins
    Surveillant le bon grain
    Les chênes dodelinent...
     
    Ces sentinelles-là
    Soupçonneux se tracassent
    Car quelques pies jacassent
    Et picorent déjà...
     
    Les sapins verts bleutés
    De lumière étincellent :
    Réjouis ils recèlent
    Des Noêls enchantés !
      

    Arbres équilibrés

    Projetant sur les rives

    Des ombres qui dérivent

    En contours acérés.... 

     
    Germaine CARTRO

      

      

      

      

                                       NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE

              

     

    LE PRINTEMPS DE L'HIVER  

     

    Vous êtes tous les trois

    Partis un jour d'automne

    M'imprégnant chaque fois

    D'un chagrin monotone. 


     

    Vous vous étiez enfui

    Sur ces îles exquises,

    L'automne avez-vous fui

    En allant aux Marquises ? 


     

    Avec amusement

    Votre âme de poète

    Fit joyeux testament

    Sur la plage de Sète. 


     

     Le piano s'est tu

    Sous le glas qui résonne,

    "Dis, quand reviendras-tu ?"

    Souvent mon cœur chantonne. 


     

    Au printemps de l'hiver

    Voici plusieurs années,

    Pour moi c'était hier,

    Les fleurs se sont fanées.  

     

                                                                               Dominique KIRCHNER

     

     

      

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                                             FEUILLES...


     



    Hier mon arbre perdit ses feuilles,
    Ses larges feuilles de mûrier,
    D'un vibrant jaune ensoleillé :
    Et depuis mon mûrier s'endeuille...

    Sur ses fines tiges d'acier
    Ne subsistent que quelques feuilles
    Que le vent des autans effeuille
    Un peu, beaucoup, sans y penser...

    Ses feuilles reçurent l'ondée
    Et contemplant le blond linceul
    Qui leur servira de cercueil,
    Elles pendouillent, désolées...

    Les feuilles s'ajoutant aux feuilles
    En un frais tapis sous nos pieds
    Viendra le printemps y germer
    En un fertile humus de feuilles...

    Que nous reviennent nos printemps,
    Nos automnes aux rousses feuilles ;
    L'hiver transcendera nos feuilles :
    Nous nous réveillerons contents !

           

     

                                   Germaine CARTRO

           

                                NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE

     

     

     

    NUIT D'AUTOMNE

    Le soleil s'est caché. Le bleu soir indigo
    Balance sa nacelle au vent qui se promène ;
    S'emmitoufle la lune en son écharpe blême,
    Elle pare la nuit de son discret  halo...

    Un hibou dans sa cache ulule incognito ;
    L'enfant émet un voeu qu'il ajoute au barème ;
    Des poussières d'or dessinent un trirème
    Qui figurent l'espoir d'un rare Eldorado.

    La feuille, en un soupir s'agenouille : silence !
    L'automne l'a parée au seuil de son départ ;
    Son fourreau frissonnant attire le regard :
    Un farfadet épris goûte sa rutilance..

    La dernière rose à l'air affable et doux
    Parfume le jardin d'une ultime fragrance,
    Que capte le zéphyr en sa désespérance ;
    L'éclat du ver luisant cligne de l'œil, jaloux...

    Germaine CARTRO le 23 07 2005
     

     

      

     

                   NOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNENOVEMBRE 2013: L'AUTOMNE

     

     

                                   NOVEMBRE  

                                                                                       (Gérardine)

     

     

    MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.

    Le pourpre du coteau que le ciel abandonne

    Tente de retenir le moineau qui s’enfuit

    Au bocage défunt, reste la belladone,

    Bouquet opiacé dont l’odeur nous poursuit.

     

    Carrefour invisible où le temps se cramponne,

    Dans ce mois scorpion, souffle un vent scélérat.

    La chaleur, infidèle, a déserté, friponne,

    Le jardin s’étiole et perd son apparat.

     

    En l’incarnat trompeur de cette saison morte,

    Venant à mon secours, dans ce parcours ingrat,

                Un poème amical souffle  devant ma porte.

     

                Sur la vague des mots, quand la gaieté  me fuit,

    Afin qu’un vers joyeux puisse me faire escorte,

     

                MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.

     

                                                 Mireille TURELLO-VILBONNET

     

     

     

                                      

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                       TOUSSAINT 

      

    Qui nous délivrera des matins gris d’automne ?

    Novembre anéantit les petits mots-vitrail

    Et le fil du silence où le chagrin frissonne

    Ride, de nos pensers, le sinistre attirail. 

     

    L’étoile disparaît au fil des heures sombres,

    Dans les flaques du temps, la mémoire s’endort.

    Le désir de poème au milieu des décombres

    Semble s’évanouir en évoquant la mort. 

     

    Sous l’encre de l’ennui l‘indigente voyelle

    Appelle la consonne en voile d’apparat.

    Niant le désespoir, la rime alors rebelle

    Retrouve, pour sa danse, un nouvel entrechat. 

     

    Les chansons de jadis font reculer l’angoisse

    Dans la vieille forêt d’images en sanglots.

    Sur le buvard du ciel s’enfuit l’ombre rapace

    Remettant en lumière Arlequins et Pierrots. 

     

    Hélas ! l’illusion tellement éphémère

    Qu’efface brusquement la pluie en petit grain

    Fait renaître, affligée, une noire chimère

    De souvenirs trop vifs d’où jaillit le chagrin. 

     

     

                            Mireille TURELLO-VILBONNET

     

     

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                                CRÉPUSCULE

      

    Par les beaux soirs d’octobre au ciel immense et gris,

    Quand le déclin du jour hésite au bord des terres

    Et que la nuit suspend l’envol des noirs esprits,

    L’espace ouvre son vide aux innocents mystères

    Des songes où se plaît le cœur le mieux compris.

      

    La brise tendrement brasse en vagues légères

    Des fantômes frileux comme un retour d’exil,

    Des spectres incertains, des formes éphémères,

    Que l’on sent près de soi flotter, peuple subtil :

     

    On dirait qu’empêtré de leur foule confuse,

    Demain cherche à tâtons dans hier son profil,

    Tandis que l’ombre lente au chagrin se refuse ;

     

    On sourit à l’écho de bonheurs défleuris

    Qui s’éparpille, grêle, en son de cornemuse, 

     

    Par les beaux soirs d’octobre au ciel immense et gris.

     

                                                       

                                              Marie-José BERTAUX

     

     

     

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    Si l’automne…


     

    Si l’automne ternit tous nos beaux jours passés

    Jusqu’au pénible hiver qui ruine nos heures,

    Se peut-il que la mort discrète en son palais

    Nous enchaîne à sa cause en d’ultimes demeures ?

    Pas si sûr !  Je le crois, nos voix intérieures

    Toutes supplient depuis de l’éloigner un temps.

    Tôt… elle s’en viendra, certes, à nos dépens,

    Longuement chuchoter à nos âmes bien vieilles,

    Je l’entends, je le sais, en des pas de brigands,

    De mettre terme un jour aux longues nuits de veilles.

     

                                                      Pierre GABARRA

     

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