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Par spaf mp le 19 Décembre 2013 à 13:37
TORERO
En réaction à l'entrée de la tauromachie dans le Patrimoine Culturel immatériel de la France.
Qui es-tu donc, pantin ridicule
Qui dans l’arène déambules
Narguant ton malheureux rival
Dans tes habits de carnaval ?
Paradant plein de morgue et d’orgueil
Tu franchis allègrement le seuil
De la barbare cruauté,
Pour une gloire imméritée.
As-tu, toi, dans ta tête sadique
Pensé, une fois seulement,
À la souffrance tragique
De l’animal sanguinolent ?
Mais non ! tu te grises des clameurs
D’une foule ivre et sanguinaire
Qui se repaît de la douleur
De ce taureau bien solitaire.
Qui es-tu donc, pantin ridicule
Qui dans l’arène déambules ?
Marionnette sans envergure
Et qui, impunément, tortures !
Jacqueline Escorihuela
23 avril 2011
LIBERTÉ
Serais-je saule aux branches fines
Livrant son or au gré de l’eau ?
Pour qu’on m’attache des racines,
Serais-je pin, chêne, bouleau?
Certes, je garde la mémoire
Du sol natal et des aïeux,
Mais mon histoire est mon histoire,
Ils n’en sont ni maîtres ni dieux.
J’aime mieux source que racine :
L’eau vive frayant son chemin
Sous mille formes se décline
Pour changer hier en demain ;
Ici rivière, ailleurs lagune,
Étang paisible ou tourbillon,
Rongeant le roc, berçant la lune,
Elle abreuve fauve et sillon.
La vie est semblable à l’eau vive :
Que la conduise la bonté,
Peu nous importe sa dérive
Loin du totem jadis planté !
Autant que toute chose humaine,
La coutume connaît l’erreur ;
Je ne veux pas la dire vaine,
Mais ses abus portent malheur.
Je vais, je viens, je ris, je pense,
Je pèse le bien et le mal ;
L’esprit plus que le monde immense
À mes yeux prête son cristal ;
La sagesse estime l’usage
À ses bourgeons d’humanité,
Et contre ses gales ménage
Une lucide liberté.
Marie-José Bertaux
Néo classique
De la pluie et du beau temps
Ne débattons jamais, dans une polémique,
De la religion ou de la politique.
Accueillons au parloir, instruits de ce conseil,
La pleurnicheuse pluie et le joyeux soleil,
Ces fumeux orateurs suivirent à la lettre,
Notre avertissement selon leur baromètre,
La reine du déluge et de la trombe d'eau,
Accusa thermidor d'être un vrai chalumeau :
« Vous prétendez bronzer le fragile épiderme,
Mais du cancer, hélas ! Vous déclenchez le germe. »
- Vos larmes, lui dit-il, pourrissent ma saison,
Les belles sous mes yeux, exposent leur toison,
L'effeuillaison leur fait vaincre la canicule,
Même les tournesols prennent ma particule »
Vulcain et Jupiter navrés de ces discours,
Mettent fin au combat, déniant tous recours :
« Beaux diseurs ! Apprenez que la terre féconde,
A besoin de vous deux pour que tourne sa ronde,
Grâce à vous le jardin devient un paradis :
Ressemblant à Crésus, il a plus d'un radis »
Georges Lafon
TROCADERO
Haut lieu de notre histoire, hier sous le canon,
Aujourd'hui dans les mains de casseurs plein de rage
Qui veulent nous offrir pour grandir leur renom
Un plus célèbre exploit, j'assiste à ton outrage.
Misérables voyous, dans mon pays, couvés,
Que ma sueur nourrit, distrait, abrite et soigne,
Est-ce nos tableaux noirs qui vous ont élevés?
Des géniteurs sans coeur ou la cité qui cogne?
Mais pourquoi, contre qui, ces carnages gratuits?
Joueurs et supporters amoureux des victoires?
Financiers étrangers, par la gloire, séduits?
Marchands de pieds en or, fiers de leurs trajectoires?
Oui! face à ce beau monde en fête sous leurs yeux
Ils doivent exister, se montrer, et détruire:
La loi, la paix, les biens, les pouvoirs..... les joyeux,
Sans le moindre remord, pour le plaisir de nuire.
Les tragédiens n'ont rien! nous serons les payeurs!
Le rideau va tomber, place au prochain spectacle
Encor plus fou, plus beau, car étant les meilleurs
Pour promouvoir la France! ils n'ont aucun obstacle!
P. de Lary Latour le 15-05-2013
( événement du 11-05-2013)
« Je me réjouis de cette acquisition*...... la région confirme ainsi son action
en faveur du développement du patrimoine de Midi-Pyrénées »
(Le président de la région, Martin Malvy,
Le Petit Journal, N° 461du 07-2013)
Célèbre Capture!
En Exil à Auch
Je suis né loin d'ici dans un douillet berceau;
Des yeux comblés d'amour et des doigts par centaines
Ont scellé pour mon corps avec le même sceau
La foi qui les anime aux plumes mexicaines.
Perroquets des forêts, aras, martins pêcheurs
Etourneaux de la plaine et vous blanches aigrettes,
Vos duvets rassemblés sur l'autel des prêcheurs,
A la gloire de Dieu, révèlent qui vous êtes.
Chez moi, dans mon hameau, laissez moi revenir!
Là-bas! sont mes parents, les oiseaux magnifiques,
Là-bas! sont tous les coeurs, gardiens du souvenir
De nos cultes anciens et des tableaux bibliques.
Trop souvent l'homme aveugle aux arts de son passé
Se vante d'acquérir ceux des autres cultures;
Le pouvoir de l'argent, hélas! a reclassé
Les chefs d'œuvre d'un peuple en célèbres captures.
Chasseurs de patrimoine offrez vos trois captifs,
A ma terre! au Mexique! aux cieux qui m'ont vu naître!
Sauvez celui de France et soyez attentifs!
Car chaque jour il souffre avant de disparaître.
P.de Lary Latour le 01-08- 2013
Suite à l'achat d'un troisième tableau!
*l'achat par la région et la ville d'AUCH d'un tout petit tableau d'art colombien pour 200 000 euros.
LA MORT D'UN BOURREAU
Dans l'arène, un public surchauffé, délirant ;
Qui trépigne déjà de voir couler le sang,
Attend sur les gradins l'ouverture des portes.
Le soleil est cuisant mais chacun d'eux supporte
Sans faiblir ses rayons. Tous les grands sombreros
Limitent quelque peu la brûlure des peaux,
Le matador, superbe, effectue son entrée.
Mue d'un seul élan, la foule s'est levée,
Et la voilà qui hurle, acclamant son héros.
La porte du toril s'est ouverte, aussitôt
La victime a bondi, vibrante, interloquée,
Déjà le matador secoue la cape rouge,
Sachant que l'animal fonce sur ce qui bouge.
Le cheval est entré, portant le picador
Dont la lance meurtrit l'échine : c'est le sort.
Les banderilleros de leurs dards redoutables,
Fouillent la pauvre nuque offerte, vulnérable.
A chaque agression, le peuple hurle : ollé !
Quelle ivresse de voir cet animal blessé,
A tout ses pas, on voit la chair qui se déchire.
Cette foule hystérique est debout, en délire.
La peau de l'animal ruisselle de son sang.
On le sent s'affaiblir, bientôt agonisant.
De son sabot, rageur, il martèle le sable.
Dans son regard voilé, se lit l'inévitable.
Et la bête épuisée attend le matador
Pour le dernier estoc, l'accolade de mort.
L'homme a tourné le dos à la bête en détresse;
Dans un ultime effort le taureau se redresse,
Encornant sur son front le corps de son bourreau.
Ces assoiffés de sang n'osent plus dire un mot.
La foule anéantie à l'air pétrifié.
Alors, seule debout, moi j'ai crié : ollé !
Monique GOFFINON.
(De la délégation SPAF Bénélux)
« COURANTS » ou DÉBIT ?
Après le Romantisme arriva le Parnasse
Instaurant la méthode et le vers rigoureux
Pour chasser, avec force, un lyrisme amoureux
Qu’il trouvait, en ce temps, ridicule et bonasse.
Décadent puis Fumiste alors c’est la menace :
Par ce flot libertaire est né le choix scabreux
D’exclure toute rime et d’un vocable affreux
Reléguer les « anciens » au fin fond d’une nasse.
J’appelle, quant à moi, des « plumo-subversifs »
Ces précurseurs du « slam » se disant une « école » :
Poétereaux sans plume, à tout effort rétifs.
Baptiser ce débit un « courant » poétique ?
L’ange littérateur, sous l’assaut, dégringole !
De l’écrit, refusons le déclin pathétique !
Mireille TURELLO-VILBONNET
Après avoir été un phare culturel pour le monde,
la France passe au 25ème rang du système éducatif
pour les pays émergents…
Au I9ème siècle Wagner écrivait : « Peu importe
de savoir si nous descendons du singe, l’essentiel
de ne pas y retourner » Rien n’est moins sûr ….
AMERES DECEPTIONS
Combien j’en ai connu de ces illuminés,
Militants d’un parti, numéros mis en fiches,
Au plus grand avenir se croyant destinés :
Ils dispersaient des tracts et collaient des affiches.
Je les ai retrouvés, souvent abandonnés,
Tout autant méprisés des pauvres que des riches,
Rien n’avait bien changé depuis qu’ils étaient nés,
De leurs convictions ne restaient que des friches.
Combien j’en ai connu de ces hurluberlus,
Députés, sénateurs, puis devenus ministres,
Qui, profitant des droits qui leur sont dévolus,
Ont pris goût aux abus, et dans tous les registres.
Je les ai retrouvés, plusieurs fois réélus,
Comme si leurs forfaits les rendaient moins sinistres ;
Ils promenaient partout leurs propos dissolus,
Ils se voulaient seigneurs, et n’étaient que des cuistres.
Jacques LARROCHE
MON CHER RESEAU SOCIAL
Mon cher réseau si « Net », comme je te dois tout…
Mon vice, ma rancœur, ma bassesse ancestrale,
Je t’ai légué mes sens dans l’ardeur générale :
Je suis comme un cobaye assoiffé de dégoût !
Des amis ? Quels amis ? Des vomis en ragoût !
Un « grand frère » à coup sûr qui me suit sans morale,
Auscultant chaque geste et chaque ultime râle :
Prêt à sucer mon sang pour son pouvoir d'égout.
Mais bon ! Ma vie est là ! de plus en plus blafarde,
Vitrine d’un Narcisse et d’un cœur qui se farde
A rêver son destin livré sur un plateau
Et pour mieux asservir mon esprit à ces fanges,
Ma médiocrité sous l’appel des « louanges »,
Je me repais sans soif de l’odeur du troupeau…
Olivier Gardel-Dubois.
1 commentaire -
Par spaf mp le 26 Novembre 2013 à 10:50
Un espoir en automne
Je vois hélas poindre l'automne,
Les feuilles se revêtent d'or,
L'été soudain nous abandonne,
La forêt change son décor.
Même l'azur se démantèle,
Il ne retient des souvenirs
Que notre amour, si peu fidèle,
Voici le temps des longs soupirs.
La sève fuit, elle profane
Les végétaux fous de stupeur,
Mais l'espoir vient en filigrane,
A la lisière de mon cœur.
S'estompe alors l'ombre du doute,
Dans mon hiver naît l'arc en ciel,
J'oserai donc prendre la route,
Pour une autre lune de miel.
Georges Lafon
NOVEMBRE
Ce jour, Novembre a revêtu
Son grand manteau d’ardoise,
Au bord des labours nus
Un peuplier pavoise.
Comme poignées d’écus
Les feuilles d’or crépitent,
Sur l’eau grise des rus
Quelques reflets palpitent.
La pluie s’en est venue
En longue ondée sournoise,
Ce jour Novembre a revêtu
Son grand manteau d’ardoise.
Jacqueline ESCORIHUELA
PAYSAGE D'AUTOMNE
Rien ne vaut en automne
Sous un ciel lumineux
Chênes et résineux
De ma terre gasconne...Au loin sur la colline
Roussâtres et sereins
Surveillant le bon grain
Les chênes dodelinent...Ces sentinelles-là
Soupçonneux se tracassent
Car quelques pies jacassent
Et picorent déjà...Les sapins verts bleutés
De lumière étincellent :
Réjouis ils recèlent
Des Noêls enchantés !Arbres équilibrés
Projetant sur les rives
Des ombres qui dérivent
En contours acérés....
Germaine CARTRO
LE PRINTEMPS DE L'HIVER
Vous êtes tous les trois
Partis un jour d'automne
M'imprégnant chaque fois
D'un chagrin monotone.
Vous vous étiez enfui
Sur ces îles exquises,
L'automne avez-vous fui
En allant aux Marquises ?
Avec amusement
Votre âme de poète
Fit joyeux testament
Sur la plage de Sète.
Le piano s'est tu
Sous le glas qui résonne,
"Dis, quand reviendras-tu ?"
Souvent mon cœur chantonne.
Au printemps de l'hiver
Voici plusieurs années,
Pour moi c'était hier,
Les fleurs se sont fanées.
Dominique KIRCHNER
FEUILLES...
Hier mon arbre perdit ses feuilles,
Ses larges feuilles de mûrier,
D'un vibrant jaune ensoleillé :
Et depuis mon mûrier s'endeuille...
Sur ses fines tiges d'acier
Ne subsistent que quelques feuilles
Que le vent des autans effeuille
Un peu, beaucoup, sans y penser...
Ses feuilles reçurent l'ondée
Et contemplant le blond linceul
Qui leur servira de cercueil,
Elles pendouillent, désolées...
Les feuilles s'ajoutant aux feuilles
En un frais tapis sous nos pieds
Viendra le printemps y germer
En un fertile humus de feuilles...
Que nous reviennent nos printemps,
Nos automnes aux rousses feuilles ;
L'hiver transcendera nos feuilles :
Nous nous réveillerons contents !
Germaine CARTRO
NUIT D'AUTOMNE
Le soleil s'est caché. Le bleu soir indigo
Balance sa nacelle au vent qui se promène ;
S'emmitoufle la lune en son écharpe blême,
Elle pare la nuit de son discret halo...
Un hibou dans sa cache ulule incognito ;
L'enfant émet un voeu qu'il ajoute au barème ;
Des poussières d'or dessinent un trirème
Qui figurent l'espoir d'un rare Eldorado.
La feuille, en un soupir s'agenouille : silence !
L'automne l'a parée au seuil de son départ ;
Son fourreau frissonnant attire le regard :
Un farfadet épris goûte sa rutilance..
La dernière rose à l'air affable et doux
Parfume le jardin d'une ultime fragrance,
Que capte le zéphyr en sa désespérance ;
L'éclat du ver luisant cligne de l'œil, jaloux...
Germaine CARTRO le 23 07 2005NOVEMBRE
(Gérardine)
MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.
Le pourpre du coteau que le ciel abandonne
Tente de retenir le moineau qui s’enfuit
Au bocage défunt, reste la belladone,
Bouquet opiacé dont l’odeur nous poursuit.
Carrefour invisible où le temps se cramponne,
Dans ce mois scorpion, souffle un vent scélérat.
La chaleur, infidèle, a déserté, friponne,
Le jardin s’étiole et perd son apparat.
En l’incarnat trompeur de cette saison morte,
Venant à mon secours, dans ce parcours ingrat,
Un poème amical souffle devant ma porte.
Sur la vague des mots, quand la gaieté me fuit,
Afin qu’un vers joyeux puisse me faire escorte,
MUSE PRENDS-MOI LA MAIN POUR TRAVERSER LA NUIT.
Mireille TURELLO-VILBONNET
TOUSSAINT
Qui nous délivrera des matins gris d’automne ?
Novembre anéantit les petits mots-vitrail
Et le fil du silence où le chagrin frissonne
Ride, de nos pensers, le sinistre attirail.
L’étoile disparaît au fil des heures sombres,
Dans les flaques du temps, la mémoire s’endort.
Le désir de poème au milieu des décombres
Semble s’évanouir en évoquant la mort.
Sous l’encre de l’ennui l‘indigente voyelle
Appelle la consonne en voile d’apparat.
Niant le désespoir, la rime alors rebelle
Retrouve, pour sa danse, un nouvel entrechat.
Les chansons de jadis font reculer l’angoisse
Dans la vieille forêt d’images en sanglots.
Sur le buvard du ciel s’enfuit l’ombre rapace
Remettant en lumière Arlequins et Pierrots.
Hélas ! l’illusion tellement éphémère
Qu’efface brusquement la pluie en petit grain
Fait renaître, affligée, une noire chimère
De souvenirs trop vifs d’où jaillit le chagrin.
Mireille TURELLO-VILBONNET
CRÉPUSCULE
Par les beaux soirs d’octobre au ciel immense et gris,
Quand le déclin du jour hésite au bord des terres
Et que la nuit suspend l’envol des noirs esprits,
L’espace ouvre son vide aux innocents mystères
Des songes où se plaît le cœur le mieux compris.
La brise tendrement brasse en vagues légères
Des fantômes frileux comme un retour d’exil,
Des spectres incertains, des formes éphémères,
Que l’on sent près de soi flotter, peuple subtil :
On dirait qu’empêtré de leur foule confuse,
Demain cherche à tâtons dans hier son profil,
Tandis que l’ombre lente au chagrin se refuse ;
On sourit à l’écho de bonheurs défleuris
Qui s’éparpille, grêle, en son de cornemuse,
Par les beaux soirs d’octobre au ciel immense et gris.
Marie-José BERTAUX
Si l’automne…
Si l’automne ternit tous nos beaux jours passés
Jusqu’au pénible hiver qui ruine nos heures,
Se peut-il que la mort discrète en son palais
Nous enchaîne à sa cause en d’ultimes demeures ?
Pas si sûr ! Je le crois, nos voix intérieures
Toutes supplient depuis de l’éloigner un temps.
Tôt… elle s’en viendra, certes, à nos dépens,
Longuement chuchoter à nos âmes bien vieilles,
Je l’entends, je le sais, en des pas de brigands,
De mettre terme un jour aux longues nuits de veilles.
Pierre GABARRA
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