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    L'amant

     

      

    Elle est partie un jour sans dire un au revoir

    On l'a trouvée inerte un matin à l'aurore

    Gisant inanimée au fond du grand lavoir

    Où l'eau s'écoulait claire en un rythme sonore.

     

    La mort de son chéri qu'elle avait tant aimé

    Jadis l'avait plongée en un chagrin immense ;

    Elle voulut garder son amour embaumé

    Et son esprit alors entra dans la démence.

     

    Elle n'irait donc plus, errant à travers champs,

    Son âme divaguant, et le cœur solitaire,

    Cueillir ces beaux bouquets, pauvres cadeaux touchants,

    Qu'elle offrait à l'amant qui dormait dans la terre.

     

    Dominique Kirchner

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    En principe, les bouts rimés s'écrivent en alexandrins, mais pourquoi serait-il interdit d'essayer d'autres mètres?

     

    FIGURE IMPOSÉE                                      

      

    Tu prétends donc, ma belle, en ta douce démence,

    Que sur ces douze mots je rime un au revoir ?

    De ma muse tu sais que le zèle est immense,

    Mais où diable veux-tu qu’elle case un lavoir ?

     

    Le bitume a pour toi plus d’attraits que la terre,

    Au bois tu ne dors pas, tu ne vas pas aux champs,

    Et, dédaignant le spleen et son ver solitaire,

    Tes émois sont plutôt torrides que touchants :

     

    Que sur ta peau ma plume étale un goût d’aurore,

    Qu’à tes pas elle attache un sillage embaumé,

    Je craindrais qu’un éclat de ton rire sonore

    Demande compte au Ciel de m’avoir tant aimé !

     

    FIGURE  LIBRE                                    

      

     Un jour, surpris d’avoir aimé

    Vos doux yeux jusqu’à la démence

    Et couvé d’un désir immense

    Votre bouche au souffle embaumé,

     

    À l’heure joyeuse où l’aurore

    Mire ses feux dans le lavoir,

    Où la nuit, sans un au revoir,

    Décampe du sentier sonore,

     

    Revenu de vos airs touchants,

    Les pieds à peine frôlant terre,

    J’aurai, pimpant et solitaire,

    Enfin repris la clef des champs !

     

     Marie-José Bertaux

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  • Fête des mères

     

    PROTEGE-MOI !

     

    Tristement orpheline auprès du vieux lavoir

    Où tes beaux chants flûtés dont la gaieté sonore

    Rendait les jours heureux, embellissait l’aurore,

    Quand le ciel est trop lourd, j’espère te revoir.

     

    Mais l’instant s’émiette et n’est que vide immense !

    J’étais un fou lutin qui jouait dans les champs…

    Mes bruissements d’âme, arpèges si touchants,

    Par ce temps glacial, mènent à la démence !

     

    Disparu l’horizon doucement embaumé !

    Je ne suis que mal-être errant sur cette terre

    Maman, protège-moi ! Mon cœur est solitaire 

    Loin de tes bras si doux, nid que j’ai tant aimé !

     

    Mireille TURELLO-VILBONNET

     

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    Pharaon ?

     

    Elle aurait tant voulu qu’il vienne la revoir,

    Sous le ciel étoilé, dans les plis de l’aurore,

    Mais pas comme ce jour auprès du grand lavoir,

    Lorsqu'il tomba dedans par un long plouf sonore.

     

    Il n’est pas très adroit,ses gestes sont  touchants,

    Nombreux sont les jaloux l'accusant de démence,

    Car il offre à chacun deux ou trois fleurs des champs,

    Beau signe avant-coureur de sa fortune  immense.

     

    Elle le baptisa mon riche bien aimé :

    Ayant reçu de lui ce fameux solitaire,

    Tel un vrai pharaon, l'amant fut embaumé

    Pour honorer son vœu : Échapper à la terre.

     

                                             Georges Lafon

     

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    Le dernier jour

     

     

    L’horloge s'époumone en un vacarme immense,

    Sinistre chapelet parcourant bois et champs.

    Les villes et les bourgs,  subissent la démence

    De son lourd balancier, de ses appels touchants.

     

    Le monde plein d’effroi connait l'ultime aurore,

    Mais où trouverons nous le magique lavoir

    Purifiant nos cœurs. La trompette sonore

    Du jugement dernier, désire nous revoir.

     

    Non, l’homme n’est pas fait pour rester solitaire,

    Le parfum du printemps que l’on a tant aimé,

    Fera naître à nouveau le bonheur sur la terre,

    En souvenir des fleurs, qui l’avaient embaumé.

     

    Georges Lafon

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