• MIRHA

     

    Mirha s'apprête (épisode 1)
     
    Elle s'appelle Mirha et ses courbes rondes
    Ondulent et dansent sous les couleurs du Monde.
     
    Elle est une entité faite de grêle et de soleil
    Elle garde encore le souvenir du bleu de l'arc-en-ciel.
     
    Mais voilà que le pouvoir fut convoité
    Et Mirha, la gardienne des saisons,
    Fut contrainte et forcée de se plier
    Et de crouler sous ses aberrations.
     
    Ce sacripant de marchant* de rêve
    L'embobinant de faux sermons,
    Juste pour la voir de noir et de blanc,
    L'épuisant sans pitié et sans trêve,
    Convoitant sans cesse tous ses dons
    D'un impitoyable acharnement
     
    L'oiseau chantait pour la tenir éveillée
    Pour ce son agréable qui hantera
    Tous ses espoirs de liberté retrouvée.
    Mais dans l'ombre, se trame tant de débats
    Les uns pour extraire ses trésors
    Et les autres pour l'arracher à son sort
     
    Et Mirha pleure de ses larmes acides
    Qui empoisonnent ses couleurs.
    Et de tous les côtés du monde, des bides
    Se nourrissent de ses rondeurs
    L'obligeant toujours à se dénuder
    Pour violer ses secrets cachés.
     
    Son cristal de roche fut brisé et son corps abîmé.
    Son âme, elle l'a ensevelie sous un "pavot de blé"
    Rouge et jaune au pistil coloré par la lune,
    Tout là-bas derrière le lointain sommet de la dune.
     
    Elle est comme une sans-abri, une sans patrie
    Dont on foule ses rondeurs nues et exposées.
    Des ombres s'empressent toujours pour la voler ;
    Ombres, aux cris stridents de vilaines chauves-souris
     
    Le feu ne la brûle plus, elle est la protégée des Cieux.
    La douleur ne l'atteint plus, elle a la clémence des Dieux.
     
    Mirha prie tous ses guides pour son secours prochain,
    Demande Pardon de troubler leur repos Divin.
     
    "Délivrez-moi, moi Mirha, je vous attends depuis si longtemps
    Car se sont bousculés, en mon ventre, tant de faux prétendants
    Pour voler mes trésors et assassiner mes petits
    Merci de m'entourer de bienveillance pour ma survie
    Et pour toutes espèces qu'en mon sein j'abrite
    Car je suis leur mère à tous et mon corps s'effrite..."
     
     
    Mirha et ses trésors convoités (épisode 2)
     
    Au loin, dans ces contrées,
    les chaudrons fumaient
    De leur salpêtre jauni ;
    Dans tout ce cramoisi,
    des gens se mouraient,
    des mères pleuraient
    Et des bébés agonisaient.
     
    Et Rosewald, échappé de Sivor
    par un rayon de soleil bienfaiteur
    chevauchait du Sud au Nord
    Ces contrées semant partout la terreur.
     
    Les désordres et les peurs lui profitaient
    Créant sur son passage mort et désolation
    Œuvrant pour l'ombre de la déraison,
    Il traînait derrière lui tant de méfaits,
    Grossissant toujours son armée de soldats
    Fidèles, cupides et froids comme le glas.
     
    Quand à Mirha, sa beauté fut convoitée et dominée ;
    Rosewald, la violant pour se repaître de sa pureté ;
    Car le cœur de Mirha est son dessein
    Quitte à le lui arracher de ses propres mains.
     
    Son bourreau faisait le vide autour d'elle
    l'encerclant de guets et de pièges ;
    Et le moment propice, il brisait ses ailes
    Et ainsi commettait sur elle des sacrilèges.
     
    Elle représentait un trésor car dans ses absences,
    Elle lui révélait des secrets enfouis depuis la nuit des temps.
    Même sa propre nature la trahissait et aidait impies et mécréants
    Grâce aux potions fabriquées à partir de ses propres semences.
     
    Enfoui au fond d'elle, il y a ce que Migrator,
    le Créateur de toutes choses, en son âme a déposé
    En ces temps reculés dont de somptueux trésors
    Des transmissions acquises par la sagesse de ses aînés.
     
    Elle parcourra ainsi, sur le dos de l'ânesse, les temps terribles
    Portant la croix du bon Saint André qui la protégera de l'invisible,
    Et il est des trésors que rien ni personne ne pourra percer
    Car elle voyage dans l'entre-deux-mondes qu'elle-même a oublié.
     
    Sevré et repu d'indigence, Migrator, le Dieu des Dieux.
    Lui ouvre enfin les portes de ses Cieux,
    Accordant aux êtres qu'elle abrite ses pardons
    De tant de chemins réduits à l'abandon.
     
    Et Migrator lui enverra Cyclémède,
    Armé de son glaive qui lui viendra en aide,
    Il émergera de ses rêves sur son cheval argenté
    Car ses rêves seront ses plus magiques alliés.
     
    Le rêve est la réalité qui dessine l'histoire ;
    Ainsi la magie ne cessera de croître
    Pour le bien-être du monde et de ses habitants ;
    Ainsi la paix règnera et arpentera son rire d'antan9
     
     

    Le sort de Mirha (épisode 3)

    Mais la paix ne règne pas encore dans ces contrées,
    L'histoire continue et d'autres pages sont tournées.
    Des complots se font et se défont dans la nuit
    Car Mirha à autant d'ennemis qu'elle a d'amis.

    Rosewald et Cyclémède s'étaient rendu sur Sivor à la lune ronde
    Car tous deux et bien d'autres, en ces temps reculés
    Y partaient en quête, sur l'Endroit d'entre-deux qui abritait
    La grande histoire de l'humanité et les vestiges du monde.

    N'importe qui pouvait entrer sur la planète Sivor
    Mais personne ne pouvait en ressortir vivant ou mort.
    Elle était la planète gardienne du mal et du sacré
    Et voleurs et meurtriers y étaient emprisonnés.

    L'entrée se refermait aussitôt après chaque passage
    Et personne n'en avait la clef, seul Medisor, le vieux sage
    L'avait mais c'était un vieux fou initié aux sciences de l'astrologie,
    Qui cependant, était sujet à des absences et colères dûes à son agnosie.

    Medisor avait le pouvoir de faire intervenir le rayon bienfaiteur.
    Une fois toutes les deux décennies, le soleil recouvrait Sivor
    Et se diffusait sur la couche d'un prisonnier ou d'un visiteur
    Qui aurait le bonheur d'échapper à la captivité ou à la mort.

    Ainsi, ce vieux sage Medisor recevait les envoyés de l'humanité.
    Ils arrivaient dans des ballons preparés par les différentes contrées
    Ou bien par magie ou télépathie déposés par les Dieux et autres entités.
    Cet endroit était divisé en quartiers cardinaux et en plusieurs cavités.

    Et Medisor y séparait soigneusement le bien du mal
    Puis il leur attribuait la cavité et le point cardinal.
    Les objets sacrés, dans des cavités gardées par des Moritors,
    Des mâles gros, blanchâtres et dotés d'une force surhumaine.

    Les objets maléfiques étaient gardés dans des cavités souterraines
    Par des Moritors plus fins et noirâtres de la tribu des Mortors.
    Des femelles hideuses et rousses se multipliaient avec les Moritors.
    Elles étaient destinées à enfanter et ne quittaient jamais la tribu.

    Les prisonniers étaient leurs esclaves et oubliaient leur vrai nature
    En cuisinant, fabriquant pour la tribu et leurs progénitures.
    Les autres femelles dotées de deux paires d'yeux naissaient sans attributs
    Elles étaient chargées de faire le guet et d'alerter, hissées sur des miradors.

    Ainsi Moritors et Moritores s'accouplaient et vivaient en paix.
    Leurs lois étaient établis selon une doctrine juste et équilibrée.
    Cyclémède devait trouver la clef des songes magnifiques
    Et devait la détruire pour toujours.

    Mais Rosewald était sur ses traces et le suivait sans trêve ;
    Car un simple tour de clef suffirait à délivrer tous les rêves.
    Ainsi, entre les mains de Cyclémède, était le sort de Mirha.

    A suivre...

     

     
    Marie Attela
    Extrait de "Mirha"
    Copyright 2017
     
    * non, ce n'est pas une faute (marcher, piétiner sans respect)
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  • Commentaires

    1
    Marie Attela
    Mardi 6 Octobre 2020 à 21:19
    Merci pour la publication
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