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Par spaf mp le 4 Juin 2012 à 14:08
Fallait-il qu’il plût à Sorèze,
Le jour où, ramenant nos fraises,
Nous comptions pouvoir - sans Thérèse !-
Offrir à nos livres - balèzes ! –
Une table où prendre leurs aises,
À l’ombre, non de noirs mélèzes,
Mais de platanes pour cimaises,
Dont une vigilante ascèse,
D’élagages en aphérèses,
Contient la tendance à l’obèse.
Nous aurions, assis sans mésaise,
Attendu qu’un chaland se plaise
À goûter rimes et diérèses,
Et peut-être sorte son pèze
Pour l’amour d’œuvres point niaises…
Las ! près Revel comme en Corrèze,
Les bois touffus - vert Véronèse ?-
Attirent moins les cieux de braise
Que le déluge qui apaise
La soif des sèves et des glaises.
Vint-il une étoile mauvaise,
Hostile à nos rêves de chaises
Dans une tiédeur antillaise ?
Nous ne fûmes pourtant pas treize,
Nombre fatal, dit la fadaise.
Mais du mail une pluie anglaise
Nous chassa : il fallut qu’on taise
Pour cette fois les Paimpolaises,
Et qu’on mette entre parenthèses
L’espoir de briller à Sorèze !
Nous reviendrons, ne vous déplaise,
Vous faire entendre l’exégèse
Des vers nombreux qu’en sa fournaise
Notre cerveau forge et soupèse
Pour enchanter vos portugaises !
Marie-José BERTAUX 4 juin 2012
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Par spaf mp le 25 Mai 2012 à 16:28
PLUIE
Qu’enfin vienne l’averse, et le monde sourit !
Sous les rayons têtus de matins sans nuage,
Devant le champ désert, l’œil s’effare et s’aigrit
À scruter un ciel pur où jamais ne s’inscrit
Du déluge espéré le vaporeux présage.
La terre meurt de soif, poussière ou dur damage,
La graine s’y perdra, le germe y dépérit.
Mais enfin vient l’averse, et le monde sourit !
Dans la molle moiteur le grain prenant courage,
La semence a gonflé, la pousse s’aguerrit,
La tige mince perce en valeureux conscrit
La motte qui succombe aux assauts de l’orage ;
Bourgeons, dépliez-vous, déplisse-toi, feuillage !
Qu’en vos neigeuses fleurs, cerisiers, notre esprit
Rêve les fruits de miel qu’empourpre et que nourrit
Du soleil avec l’eau le juste mariage !
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Par spaf mp le 19 Avril 2012 à 13:27
DÉSILLUSION
Les jours me durent loin de toi,
Le ciel s’éteint, l’ombre s’allonge,
Les nuits désespèrent qu’un songe
Dans ton retour me rende foi.
L’absence à s’éterniser ronge
Les plus beaux atours des serments,
Sous leurs ors pointant le mensonge.
On rêve mille enchantements
Quand l’un de l’autre on s’émerveille :
Extase à nulle autre pareille
Que les fantasmes des amants !
- Faut-il donc que je m’en réveille ?
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Par spaf mp le 29 Mars 2012 à 16:28
VENT D'AUTAN
- Vent d'autan, vent du diable! a rouspété Grand-mère,
Mais l'enfant plonge dans les vagues du vent fou,
L'enfant se sent l'âme légère:
- Enroule-toi, grand vent, sur mon corps, à mon cou,
Dans tes ondes de chair brasse-moi tout entière,
Serre, serre, serre!
Grand-mère a dit: - Prends ton bonnet, mets ton blouson!
Mais l'enfant, les bras nus, s'envole à contre-vague,
Ses mains étoilent l'horizon:
Grand vent qu'elle aime, à ses dix doigts passe dix bagues!
Vent tiède et fort, si doux, si vif que tes frissons,
Brouillent les saisons!
- Vent d'enfer, dit Grand-mère, emmêleur de cervelle!
Mais l'enfant court et danse au cœur des tourbillons,
Sa robe en fleur valse autour d'elle:
- Entraîne-moi, grand vent, soulève-moi, fuyons
Plus vite que la feuille et plus loin que ses ailes
N'emportent l'oiselle!
Oui, se perdre dans l'air comme fleuve ou rivière
Infus dans l'océan, comme à l'azur du ciel
Se fond le rayon de lumière!
Insuffle-nous, grand vent, ton être insubstantiel,
Que tombe de nos corps le poids qui les atterre!
- Rentrons! dit Grand-mère.
Marie-José BERTAUX
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