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    Les licières d'Aubusson

    Leur travail, comme elles l'aiment !
    Autant que peintres, écrivains :
    Leurs gestes ne sont jamais vains,
    Dans l'harmonie ils les entraînent ;

    Mères et filles engendraient
    Sur leurs métiers, sourire aux lèvres,
    Malgré, parfois, la toux, la fièvre,
    L'art qui longtemps leur survivrait ;

    Humbles, soumises , patientes,
    Elles lissaient à petits points
    Des prodiges devenus biens,
    Patrimoine qui nous enchante... !

    Pour hier, aujourd'hui, demain,
    Ainsi que divinités sèment
    De pures splendeurs qui germent
    Et prennent forme entre leurs mains...

    Âmes des donjons, des palaces,
    Elles réchauffent les maisons
    Du lyrisme de leurs saisons,
    Dont les beautés oncques ne lassent.*..

    Germaine Cartro

    * oncques : jamais, vieux mot français...

     

     

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    CHARLIE

    Charlie, mon tigre à dents de sabre
    A rapetissé ;
    Il s'est fait chat.
    Mi sauvage, mi familier,
    Il a gardé la tenue rousse
    Arborée en la savane,
    Des millénaires auparavant,
    Dont son cerveau reptilien
    Conserve d'antiques faims.  

    Allongé sur le siège en rotin
    Du jardin,
    Il rêve à la chatte du voisin...

    Quand je passe,
    Il ouvre sa gueule
    Armée de puissantes canines,
    Félines...
    Je le caresse.
    Il oscille entre griffer ou mordre...
    Puis, il me lèche la main
    De sa langue aussi râpeuse
    Qu'un grattoir...
    Il s'étire, s'alanguit...
    Il redevient un mâle :
    Attention au coup de griffes
    Qu'il décoche sans prévenir :
    Méfiante, je me retire...

    Germaine CARTRO

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    L'ANTCHAR

    (D'après POUCHKINE (librement)

     

    Dans le plus lointains des déserts,

    Tel que tu ne te l'imagines, 

    Car en imagination 

    Son soleil te calcine ; 

    Les bêtes venimeuses 

    Se détruisent entre elles ;

    Le vautour charognard,

    S'enfuit à tire-d'ailes… 

    Pourquoi ? Me direz-vous ? 

    Car y sévit l'ANTCHAR !  

    Dont la simple présence 

    A cent lieues à la ronde  

    Suinte son venin 

    Tuant tout ce qui vit, 

    D'une manière immonde ; 

    Il trône, ce tyran 

    Et alentour de lui 

    On voit des ossements 

    Que le soleil blanchit ; 

    Repérant le vivant, 

    Le grand ou le petit 

    Il en tire le suc 

    Engendrant sa folie… 

    Les nuages là-haut 

    S'en vont tourbillonnant 

    Et s'écartent de lui 

    A de grandes hauteurs 

    Et si la pluie le touche 

    S'infectant aussitôt, 

    Elle devient toute noire 

    Et ceux qui s'y abreuvent 

    Attirés par son tronc 

    Ne font qu'un avec lui ;  

    Il deviennent momies, 

    Couches superposées, 

    C'est la mort elle -même 

    En strates disposée 

    Qui lui donne un pouvoir  

    Dont il s'effarouche lui-même !  

    L'homme a dit à l'homme, 

    « Va me chercher la gomme » 

    Produite par l'ANTCHAR ; 

    Et l'esclave soumis 

    Rapporta la résine 

    Dans laquelle son maître 

    Trempera ses flèches 

    Pour apporter la mort certaine 

    A ceux qui lui résisteront… 

    Et l'esclave à ses pieds 

    Meurt dans les souffrances horribles 

    Provoquées par l'ANTCHAR. …

     

    Germaine CARTRO le 28/06/17

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    PHEBUS ET LA BERGERE (bergerette)

     

    C'est moi Phébus aux cheveux d'or,

    Une princesse, des marquises,

    Se pâmèrent, combien exquises !

    Ne me résiste, mon trésor ...

     

    Seigneur Phébus, mes attraits

    Ont su déclencher ton envie ;

    Trois fois hélas, ô triste vie !

    Commande, je t'obéirai !

     

    C'est moi Phébus aux cheveux d'or ;

    Une princesse, des marquises

    Se pâmèrent , combien exquises !

    Ne me résiste, mon trésor...

     

    Dans ton château de "Fin Amor",

    Il serait fâcheux que l'on dise

    Que Monseigneur astreignit Lise

    A lui céder comme un butor !

     

    C'est moi Phébus aux cheveux d'or ;

    Une princesse, des marquises

    Se pâmèrent combien exquises :

    Ne crains rien de moi, mon trésor !

     

    Germaine CARTRO

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    VILLANELLE  

    REINETTE

     

    Voici venir ma REINETTE

    Aux bottines de velours

    Regard clair elle me guette ….

     

    C'est une chatte coquette,

    Onduleuse en ses atours :

    Voici venir ma REINETTE.

     

    Mettra-t-elle une voilette

    Pour charmer son troubadour ?

    Voici venir ma REINETTE …

     

    Pour peaufiner sa toilette,

    Elle lèche ses contours ;

    Voici venir ma REINETTE…

     

    Aussi belle que discrète,

    Du haut de la vieille tour,

    Regard clair elle me guette,

     

    Voici venir ma REINETTE !

     

     

    Germaine CARTRO

     

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