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FEMME
Femme
Suis-je femme aux yeux d’or apprivoisant les hommes
Perdus dans leur combat comme des enfants-loups ?
En humble pécheresse ou croqueuse de pommes,
Je ne vois qu’un bonheur aux visages trop flous.
Suis-je fille du vent réveillant les chamanes
Qui boiront à mes cils tout l’infini du ciel ?
Passent mes chevaux blancs sur leurs mains diaphanes
Quand parlent les esprits, dans un soupir de miel ?
Impudique, ma chair se nourrit de caresses.
Templière des sens que l’on jette aux démons,
Suis-je l’amante aux seins pointant sous les ivresses,
Baigneuse en ton regard mouillé de goémons ?
Né de la source ailée où Dieu se désaltère,
Mon amour aussi grand qu’un lever de soleil,
Aussi pur que l’eau nue, est celui d’une mère.
Il donne aux lendemains ses rimes de vermeil.
Fi ! Les ambitions, je ne suis que ton ombre,
Argile entre tes doigts, faible écho de ton chant,
Pauvre oiseau dans ton cœur picorant la pénombre
Pour gober la lueur de ton regard touchant.
Marilène MECKLER
Poème tiré de son recueil « D’une petite voix »
Grand Prix du Recueil 2012 SPAF Midi-Pyrénées
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