• ANGLAIS-FRANÇAIS

     



                              L'anglais, ce français du nord (de l’Europe)

     Alors qu’il est communément admis que la langue anglaise moderne représente pour le français une « menace » de par son statut de langue envahissante à son encontre, eh bien j’ai une révélation à vous faire..., surpris que je suis de faire celle-ci tant il y a longtemps que j’ai constaté que dans la réalité, c’est tout le contraire qui se produit !

    En effet, de soi-disant « envahisseur » vis-à-vis de la langue de Molière, l’anglais moderne est plutôt – et largement – envahi de mots… français ! A un tel pourcentage, si élevé, que je suis une fois de plus étonné que cette réalité soit si peu évoquée ; et que l’on peut considérer qu’à ce stade – j’ose l’affirmer – l’anglais pourrait être vu comme, ni plus ni moins, une variante du français, et non une langue soi-disant affiliée au germanique voire germanique tout court !

    Avant de développer ce point précis, remontons dans le temps et faisons un peu d’histoire en évoquant notamment, et par exemple, l’usage de l’anglo-normand (ancienne langue d’oïl) parlée à la Cour des rois en Angleterre au Moyen Age ainsi que dans l’aristocratie anglo-normande. A savoir que ce terme « anglo-normand » ne représente pas une langue qui serait constituée à la fois d’éléments anglais et français, mais reflète simplement sa situation géopolitique et son usage qui en était fait autant en Angleterre qu’en France ; il s’agit donc bien de français.

    Au 11ème siècle, Guillaume le Conquérant, natif de Normandie, entreprit la conquête du Royaume anglais. Cette conquête eut notamment pour effet l'usage du langage normand (donc français), parlé par les barons et membres de la Cour royale provenant de France, dans une région où l’ancien anglais - composé de plusieurs variantes - ainsi que  les langues celtiques (comme le gallois ou l’écossais) dominaient.

    Guillaume et ceux qui lui succédèrent ne firent pas de l’anglo-normand la langue officielle, préférant dédier cette fonction au latin (comme en France). Les populations anglo-saxonnes continuèrent d'utiliser le vieil anglais ; cependant, celui-ci évolua peu à peu, au contact de l'anglo-normand, vers le moyen anglais. Cela s’explique par la coexistence des deux langues parlées sur le sol anglais : la langue locale, le vieil anglais et la langue d'oïl, langue des échanges aussi bien avec le continent qu'en Grande-Bretagne. A noter ainsi qu'un nombre important de commerçants et d'artisans, parfois immigrés de France, utilisaient cette langue d'oïl, soit comme langue maternelle, soit comme seconde langue. De même, tout en connaissant le moyen anglais et en écrivant en latin, le clergé employait aussi l’anglo-normand. Cette langue était également celle de la culture et a généré alors une littérature "française" riche et dense, au sein même du Royaume anglais désormais conquis.

    Si l’anglo-normand n’existe plus, il est encore un très grand nombre de mots de l'anglais moderne issu de cette langue (on en compte des milliers). Par exemple, to catch, un verbe qui paraît anglais, remonte en fait au normand cachier (étymologie semblable au français moderne chasser, à l’espagnol cazar ou encore à l’italien cacciare). A noter d’ailleurs que le verbe anglais to chase provient justement de chasser (par l’intermédiaire de son ancienne forme chacier). De même le célèbre terme fashion (signifiant « mode ») est en fait un mot issu de l’ancien français « faichon »/« fazon » (français moderne « façon »), un autre exemple avec peace « paix » issu de l’ancien français pais et pes.

    A noter par ailleurs, et également, que la présence anglaise en Aquitaine a largement favorisé l’introduction de termes issus de la langue d’oc, qui se confondait alors avec l’ancien français.  D’ailleurs, il est à préciser que le célèbre Richard Cœur de Lion, qui fut Roi d’Angleterre mais aussi, entre autres, Duc d’Aquitaine, de Normandie et de Gascogne, parlait les langues d’oïl (donc le français) et d’oc !

    Mais plus encore ces quelques termes, c’est tout l’anglais moderne – rentrons là dans le vif du sujet – qui vibre au son du français, si je puis dire !!

    En effet, alors qu’il est prétendu - comme dit plus haut - que l’anglais moderne est fortement affilié au germanique (affirmation beaucoup plus valable pour l’anglais ancien), eh bien dans les faits cela est faux, tant la présence du français en son sein est extraordinairement importante (et notamment des termes issus de l’ancien français qui – c’est un comble – auraient presque pour effet que les anglais parlent mieux le français que nous !). Et ce qui est le plus choquant, c'est de constater que des dizaines de milliers de mots utilisés en anglais sont repris tels quels du français !

    Ainsi (allons-y et accrochez-vous !) :

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –tion sont issus du français comme imagination, action, revelation, evolution, revolution, apparition, formation, information, liberation, direction, section, creation, nation, intention, celebration, commemorationaviation, conversation, relation, consideration, construction, destruction, collection, detentionextinction, etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –ment sont issus du français (ancien ou moderne) comme development, government, movement, arrangement, agreement, amusement, engagement, derailment, environment, deploymentimpeachment (du vieux français empeechement/empeschement devenu empêchement), attachment, department, equipment, enchantment, establishment, punishment, retirement, ornament, tournament, bombardmentjudgement, etc.

    - de très nombreux termes anglais se terminant par –ure sont français, ou dérivés du français, comme nature, culture, structure, cure, figure, pure, sure, signature, procedure, creature, fracture, adventure, measure, literature, pleasure, leisure (ancien français pour « loisir »), painture, failure, nurture (de l’ancien français norriture), temperature, departure, picture, pressure, treasure, lure (de leurre), allure, confiture, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –ude sont français : attitude, multitude, latitude, solitude, longitude, etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –sion/–ssion sont français comme pension, tension, division, decision, passion, discussion, progression, mansion (de l’ancien français, devenu maison), etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –able/-ible sont issus du français, notamment le soi-disant anglais able qui n’est rien d’autre que du français, et table, fable, portable, stable, cable, capable, notable, habitable, favorable, visible, accessible, inaccessible, credible, terrible, possible, impossible, responsible, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –orce/-orse viennent du français : force, divorce, remorse/remorce, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –ouble/-ouple sont français : double, trouble, couple, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –gion proviennent du français : region, legion, religion, contagion, etc.

    - tous les termes anglais se terminant par –our (qui depuis se terminent en –eur en français moderne) sont issus de l’ancien français : honour, hour, favour, labour, colour, savour, vigour, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –enge sont issus du français (ancien ou moderne) : challenge, revenge, avenge, etc.

    - tous les termes anglais se terminant par –ount sont issus de l’ancien français : count, account, discount, amount, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –ence/-ense sont tout simplement français : silence, presence, independence, absence, influence, sense (ancien français devenu sens), difference, innocence, science, sentence, defense ou defence, conscience, credence, experience, existence, conference, licence, violence, intelligence, etc.

    - la plupart des termes anglais se terminant par –ace sont français comme place, face, surface, menace, trace, space (du vieux français space, variante d’espace), grace, disgrace, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –ourse/-ource sont issus du français, et parfois repris tels quels : source, course, resource, etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –y, -ry, –ty, -cy, -sy, -ny, sont issus/dérivés du français : country, liberty, entry, beauty, democracy, history, story, discovery, security, surety, company, university, cavalry, artillery, imageryproperty, honesty, easy (du vieux français aisié), society, county, city, fantasy, quality, charity, very (du vieux français verai signifiant « vrai » avec le sens de « vraiment »), memory, envy (d’envie), energy, capacity, legacy (du vieux français legacie signifiant héritage/legs), harmony, principalty, penalty (de pénalité), faculty, ability, luxury, facility, army, etc.

    -de très nombreux termes anglais se terminant par –ent sont issus du français : present, parent, moment, president, independent, absent, recent, innocent, current, different, document, element, argument, torment, parliament, accident, eminent, etc.

    - la plupart des termes anglais se terminant par –ive sont issus du français (positive, negative, affirmative, active, etc.).

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –ice sont français comme police, justice, office, artifice, service, complice mais aussi spice (du vieux français espice), etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –ous sont issus de l’ancien français : fabulous, dangerous, various, delicious, serious, famous, joyous, jealous, curious, etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –ant sont issus du français : important, servant, descendant, dominant, pleasant, etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –ance sont français ou dérivés du français : distance, balance, finance, substance, chance, surveillance, lance, maintenance, alliance, clairvoyance, entrance, appearance, pleasance, advance, etc.

    - quasiment tous les termes anglais se terminant par –ic sont issus du français : democratic, logic, music, etc.

    - tous les termes anglais se terminant par –age sont français (ou issus de l’ancien français) comme courage, passage, image, usage, voyage, chantage, message, cage, page, rage, massage, village, mirage, montage, hommage, savage, ravage, hostage, entourageheritage, advantage barrage, camouflage, carriage, marriage, language, damage, etc. et tout simplement le terme age.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –est/-east sont issus de l’ancien français, et ont vu en français moderne le « s » remplacé par un accent circonflexe : forest, arrest, quest, conquest, honest, request, crest, tempest, interest, feast, beast, etc.

    - tous les termes anglais se terminant par –acle sont issus du français : miracle, obstacle, oracle, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –ary sont issus du français comme ordinary, military, elementary, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –al sont issus du français : hospital, animal, special, royal, signal, eventual, loyal, several, plural, etc.

    - de nombreux termes anglais se terminant par –ade sont issus du français : promenade, brigade, parade, barricade, façade, marmalade, masquerade, etc.

    - de nombreux termes anglais contenant « oa » proviennent du français comme coast (de l’ancien français coste, côte en français moderne), aboard (d’aborder), approach (d’approcher, vieux français aprochier), coach (de coche), poach (de pocher), roast (du vieux français rostir devenu rôtir), etc.

    Et des milliers et milliers d’autres termes comme people (eh oui !) l’une des variantes en ancien français du mot peuple, power (eh oui là aussi ! Issu de l’ancien verbe/nom français poer/poeir devenu pouvoir), surprise, chief, brief, peril, complete, state, estate, money, question, fame (de l’ancien français fame signifiant célébrité), affair, date, chain (de chaine), channel (du vieux français chanel/channel, variante de chenal), response (du vieux français), manoeuvre, archive, portrait, prince, princess, captain, lieutenant, period, port, foreign (de forain), journey (de journée), car, cat, view (de vue), review (de revue), second, single (du vieux français sengle/single), enterprise, rose, route, tour, detour, refuge, deluge, certain, aid, minister, effect, contract, rare, false (du vieux français fals), fruit, piece, park, domain, merchant, sovereign, stress (du vieux français destresse), disease (du vieux français disaise/desaise), reserve, flame (du vieux français, devenu flamme), assault, grief, forgechase, quiet, scene, return, gorge, detail, edit, chair, simple, bureau, core (du vieux français, devenu cœur), season, point, large, mass, fort, fortress, souvenir, ray (du vieux français rai signifiant rayon), cause, mistress, sum, art, council, base, proper, charm, secret, regret, cauldron (de l’ancien français signifiant chaudron), turn, medecine, level (de l’ancien français livel signifiant niveau), orange, oil (de l’ancien français oile/olie signifiant huile), voice, delay, sign, muscle, part, siege, reason, site, fragile, fund, brave, excuse, paper, machine, principle, league (de ligue), empire, biscuit, noun, sincere, employee, purple, market, male, female, person, title, value, price, doubtlesson, form, just, divine, manner (du vieux français manere ; en français moderne manière), rescue (du vieux français, devenu rescousse), pain (du vieux français paine/peine), common, corner (du vieux français cornere/corniere), sudden (du vieux français sodein, devenu soudain), event (de l’ancien français event ; en français moderne, événement), province, limit, citizen (du vieux français, devenu citoyen), vehicle, centre, onion, danger, uncle, aunt (du vieux français aunte/ante devenu tante en français moderne par agglutination de ta + ante), prey (du vieux français preie devenu proie), river, noise, isle, moist (du vieux français moiste signifiant humide, moite), regime, realm (ancien français devenu royaume), joy, chapel, engine, castle (de l’ancien français castel), desert, dessert, device, prude, clear, poor (du vieux français poure/povre devenu pauvre), rich, suite, crayon, pencil (du vieux français pincil devenu pinceau), stage (du vieux français estage), prairie, opinion, article, chariotsound (du vieux français soun/son), ancient, issue, pursuit, appetite, rest, problem, barrier, idiot, medal, fibre, chute, autumn, mute, rascal (du vieux français rascaille devenu racaille, eh oui !), button, mustache, example (du vieux français essample/example), guide, random, ransom (de rançon), faith (anciennement feith, issu du vieux français feid, devenu fei puis foi), border (du français bordeure devenu bordure), promise, fiancé, exercise (du vieux français, devenu exercice), flower (du viel anglais flour, issu de l’ancien français, devenu fleur), potion, poison, circle, spouse (du vieux français, devenu époux/épouse), rail, syllabe, delight, duty (dérivé de l’ancien français deut, participe passé de devoir), prison, Spain (du vieux français Espaigne/Espayne), mount et mountain (du vieux français mount/mont/muntaigne et montaigne, eh oui comme le nom du célèbre auteur !), terrain, chassis (de châssis), etc., etc., etc.

    Et ce qui est le plus surprenant – comme je le souligne un peu plus haut – c’est donc le nombre incalculable de mots anglais repris tels quels du français ; avec comme discours officiel, que l’anglais est soi-disant une menace pour la langue française, un comble ! 

    Ainsi un nombre immense de verbes anglais est tout simplement issu du français (de l’ancien ou du moderne) !

    Voici quelques (tout petits) exemples : to change, to charge, to touch, to appear (du vieux français aparoir/apareir), to explain (du vieux français explaner), to explore, to chant (de chanter), to discover (du vieux français descovrir), to imagine, to reveal (de l’ancien français reveler), to pronounce (du vieux français pronuncier), to use, to enter, to quit, to taste (de l’ancien français taster), to compare, to cancel (du vieux français canceler) to appeal (du vieux français apeler), to escape (du vieux français escaper/eschaper), to encourage, to arrive, to pass, to announce, to record (de l’ancien français recorder), to remember (de l’ancien français remembrer devenu remémorer), to enjoy (du vieux français enjoier), to encounter (de l’ancien français encountrer), to declare, to prepare, to envoy, to convoy, to employ, to entertain, to amuse, to claim, to proclaim, to maintain, to cry, to retain, to repair, to engage, to move, to paint, to treat, to join, to design (du vieux verbe français designer qui avait le sens de dessiner, eh oui !), to destroy, to defeat, to gain, to achieve, to expose, to introduce, to agree, to commence, to invest, to receive, to reply, to remain, to save, to refuse, to impeach (d’empêcher), to accept, to search/to research (de l’ancien français sercher/cerchier/recerchier), to pay, to launch (du vieux français lanchier/lancier devenu lancer), to spell (du vieux français espeller/espeler devenu épeler), to refer, to attach, to guard, to cost (du vieux français coster/couster, devenu coûter), to carry (de carier/carrier), to increase (encrease en moyen anglais, du vieux français encreistre), to intent, to march, to spoil (du vieux français espoillier), to transform, to occur, to fail (de faillir), to pray, to pardon, to press, to release (de relaisser, variante relascher), to travel (eh oui, ce verbe provient bien du français travailler, avec une variation de sens), etc., etc. A noter également l'existence de verbes construits sur des noms français - repris tels quels - comme par exemple le particulier "to queue" signifiant faire la queue, être dans une file d'attente.

    Et tout aussi significatif, le pluriel dans les langues germaniques est souvent exprimé par un « n » final, or comment l’anglais moderne indique-t-il (dans la plupart des cas) qu’un terme est au pluriel ? En utilisant le « s » final ! Cela est encore un emprunt au français, si je puis dire, et ne fait que renforcer le côté latin de cette langue (par l’intermédiaire donc du français), le « s » représentant le pluriel dans une majorité de langues latines.

    Et surtout, cette situation de la langue anglaise n’est absolument pas comparable avec les emprunts faits par le français à celle-ci, qui sont en vérité bien minimes (des mots comme cool, scoop, stop, weekend…) ; et de plus, ils ne sont souvent représentés que par des termes qui au départ sont en fait… français ! Comme le mot sport, qui provient en réalité de l’ancien français deport/desport ou challenge, terme en définitive bien français tout comme design, round (issu du français rond), sample (du vieux français essample) et le non moins célèbre humour (ancien français devenu humeur), et qui nous est revenu avec le sens d’humeur joyeuse. Sans oublier bien sûr le fameux « please », qui n’est rien d’autre que du français, issu de plaise (du verbe plaire) !

    Non, c’est bel et bien toute la « structure » de l’anglais qui est française ! Otez les termes provenant du français d’un dictionnaire anglais, il ne restera pas grand-chose à lire !… Demandez à un journal anglais d’ôter de ses articles les mots issus du français, il ne restera plus grand-chose à lire là non plus…

    C’est donc cela qui me surprend toujours autant, la langue anglaise est littéralement et totalement « mangée », si je puis me permettre ce terme, par le français (et son lexique typique et spécifique de son évolution, qui lui est donc initialement propre) et peu semblent s’en rendre compte, évoquant continuellement le soi-disant danger représenté par la langue de Shakespeare à son égard.

    Mais de danger, il n’y en a aucun, puisque cette langue soi-disant « envahissante » est en fait totalement envahie par la langue qu’elle est censée « menacer » !

    On continue un peu ?!

    On pourrait aussi évoquer le fait que des noms de villes étrangères au Royaume-Uni sont repris tels quels du français comme, pour l’Italie par exemple, les villes de Florence (Firenze en italien, Fiorenza en vieil italien et Florence en français), Naples ou encore Rome, également la cité espagnole de Seville, ou encore la ville allemande de Cologne (Köln en allemand), etc., termes repris donc tels quels du français.

    Et notons également qu’en anglais une part importante de noms donnés à des animaux provient du français ! Comme lion, elephant, squirrel (issu de l’ancien français esquirel, escurel, devenu écureuil – voir l’occitan esquirol), dolphin (du vieux français), falcon (du vieux français), eagle (du vieux français egle), camel (vieux français pour chameau), salmon (du vieux français), giraffe, tiger, panther, leopard, pigeon, crocodile, turtle, lizard (du vieux français lesard), gazelle, ferret (pour furet), stallion (du vieux français estalion/estallon/estalon devenu étalon), chamois, heron, etc..

    Et que penser de ce « Royal Air Force », dénomination utilisée par les anglais pour qualifier leur force aérienne, expression composée de trois mots… français, un comble !

    Et de John Lennon qui chantait « Imagine all the people… », sans le français ici, nous n’imaginerions personne !

    Alors oui, au vu de tous ces éléments, on peut affirmer que la langue anglaise moderne peut bel et bien être considérée comme une variante du français – ni plus ni moins – bien plus qu’un langage affilié au germanique (notamment l’allemand) ; d’ailleurs, pour s’en convaincre, il suffit de comparer un même texte proposé dans ces trois langues – l’anglais, l’allemand et le français – et l’on constatera que le texte anglais est donc beaucoup plus « proche » du français que de l’allemand !…

    Et pour terminer, une question importante, puisque tous ces mots sont - typiquement - français, pourquoi devraient-ils être en définitive prononcés différemment que dans le langage, le français donc, d'où ils proviennent...

                                                                                     Richard MAGGIORE 

                               Coordinateur S.P.A.F. Occitanie

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  • Commentaires

    9
    Dimanche 28 Juin 2015 à 14:57

    Bonjour Lampos,

    En premier lieu, je vous remercie de l'intérêt porté à mon article et de votre message ; cependant, j'ai du mal à en comprendre véritablement sa teneur.

    Ainsi, vous vous focalisez par exemple sur l'un des termes dont je donne l'origine - en l’occurrence "fashion" - afin d'apporter un avis global sur mon article, mais n'avez-vous pas lu celui-ci jusqu'au bout, n'avez-vous pas lu tous les autres exemples que je donne, ces centaines de mots français - souvent repris tels quels - utilisés en anglais ? Des mots typiquement français.

    Quand, par exemple, un anglais dit ou écrit les mots "nature", "culture", "imagination", "royal", "courage", "place", "maintenance", "police", "face", "justice", "distance, "message", "page", "science", "secret", "portrait", "prairie", "image", "passion", "parent", "chance", "surveillance", "village", "gorge", "regret", "terrain", "table", "alliance", "innocent", "service", "source", "force", etc., etc., eh bien ce sont des mots français qu'il utilise !! Puisque ces termes sont repris en anglais tels quels de la langue française ; et ces quelques exemples, eh bien on peut les multiplier par dix, par cent, voire plus !!

    Cela ne se limite pas au terme "fashion" que vous évoquez, mais au contraire concerne des milliers et des milliers d'autres mots souvent repris tels quels du français ! (Comme les exemples que je viens de citer ci-dessus). Alors que fait-on de ces mots ?!

    C'est l'anglais qui est totalement "envahi" ou "contaminé" de mots français (je le répète souvent repris tels quels ! Comme montré ci-dessus) et non le contraire !

    Et supprimer de l'anglais tous ces mots qui ont été pris au français (des milliers et des milliers !), et qui sont utilisés au quotidien par les anglais, américains, etc., il ne restera alors, de cette langue anglaise, pas grand-chose...

    Merci de m'avoir lu.

    8
    Lampos
    Dimanche 28 Juin 2015 à 12:45

     

    Les franco-normands ont conquis le Royaume anglais, et ils ont imposé leur langue. C'est pour cela que cette langue qu'on appelle l'anglais regorge de mots à consonance française. C'est arrivé il y a mille ans. Quand bien même que le mot "fashion" trouve ses racines dans les vielles langues d'oc ou d'oïl, ou du latin, ou du grec, ou du néandertal, aujourd'hui en 2015, ce mot "fashion" est un mot anglais, rien de plus. Si, en 2015, au lieu de dire qu'un type de vêtement est à la mode ou qu'il est en vogue, je dis que "c'est fashion", c'est que la langue anglais est dominante, est partout et qu'elle est en train d'envahir et de contaminer ma langue française, et ceci n'a aucun rapport avec ce qui est arrivé il y a mille ans. Bref, pour intéressant et instructif que puisse être cet article, les conclusions qui sont tirées sont totalement fausses à mon sens.

     

    7
    Dimanche 16 Mars 2014 à 23:10

    Bonjour Francis,

    Merci pour votre sympathique commentaire, from the U.S. ;)

    Best regards,

    Richard.

    (regards : again a french word...).

    6
    francis
    Lundi 10 Mars 2014 à 12:53

    je trouve le commentaire de Richard tres interessant et bien ecrit.


    Francis Ialenti,


    Braintree Massachuestts USA

    5
    Lundi 3 Mars 2014 à 11:09

    Bonjour Germaine, bonjour Gérard,

    Oui effectivement Germaine, ce que tu dis dans ton premier message reflète cette situation (d'ailleurs nous nous faisions la même réflexion avec Jacqueline Escorihuela à propos de l'"accent" ;)).

    Pour ce qui est de vos inquiétudes, Gérard, concernant la place de la langue française vis-à-vis de l'anglaise, une fois encore elles n'ont pas véritablement lieu d'être puisque l'anglais moderne n'est - comme cela est exprimé dans mon exposé - qu'une "variante" du français.

    Car ce ne sont pas seulement que quelques termes ou expressions qui sont inclus dans l'anglo-américain, mais bien toute la langue de Shakespeare qui est basée sur le français.

    Il suffit de prendre le cas de quelques appellations d'organismes officiels pour s'en rendre compte, comme par exemple le Conseil de Sécurité (de l'ONU), eh bien en anglais, il s'intitule Council of Security, trois mots dont deux issus du français (Council et Security)* ! Idem pour la Cour de Justice de l'Union Européenne, comment les anglais disent-ils ? Eh bien Court of Justice of the European Union, c'est quasiment identique ! Sept mots dans l'appellation soi-disant anglaise, dont quatre sont en fait français (ou dérivant du français) ; et d'ailleurs cette appellation anglaise est finalement tout à fait compréhensible par des francophones (puisqu'elle est en réalité, en grande majorité, basée sur des mots français) !

    Ainsi, l'appellation "World Congress of Poets" est elle-même également marquée par cette situation, World et of sont bien des termes anglais mais Congress et Poets proviennent du français ! Comme je le précise, ôtez de l'anglais tous les termes français (souvent d'ailleurs écrits à l'identique ! Comme justice, cultureimage, programme, royal, machine, chance, double, minutepolice, etc.) ou issus du français, il n'en restera dès lors pas grand-chose...

    Alors, oui, le fait que l'anglais soit devenu la langue "internationale", parlée autant en Occident qu'en Orient, n'est en définitive pas si dérangeant que cela - comme tu le soulignes aussi Germaine - puisqu'elle "transporte" en fait en son sein - à un tel pourcentage si élevé ! - la langue de Molière...

    Richard.

    * Council provient de l'anglo-normand cuncile, issu du vieux français concile (qui demeure en français moderne dans un usage spécifique au domaine religieux et notamment chrétien). Security provient du vieux français securite (l'accent aigu était alors inusité), sachant que le moyen anglais avait repris le terme au français tel quel ; ça n'est que plus tard que securite devint security en raison de la prononciation anglaise du "e" final qui se rapprochait d'un "i".

    4
    LAGLENNE
    Lundi 3 Mars 2014 à 09:42

    Loin de moi l'intention de polémiquer à propos d'un article sérieux, bien documenté, recensant tout ce que la langue anglaise a tiré de notre culture: je voulais simplement dire que la conclusion tirée me semble bien optimiste pour nos chances de figurer encore dans le monde qui vous attend vers le milieu du siècle. Pour le moment, les arabes parlent aussi l'anglais... S'il reste place pour une 4e langue internationale, sera-t-elle pour le français? Je le voudrais, et de là-haut je ferai de mon mieux en ce sens, si c'est possible, vous le savez, chers amis. Gérard Laglenne.

    3
    germaine cartro
    Dimanche 2 Mars 2014 à 14:09

    chers amis, de toute façon les langues s'abâtardissent qu'on le veuille ou non ; il n'est que de voir la dégénérescence du latin, langue dans laquelle nous avons tous plus ou moins pioché au cours des siècles... maintenant nous massacrons gaîment le français en scindant chaque mot : prof, maths, etc.. tous les mots connus sont ainsi mutilés, et les moitiés ainsi obtenues seront à leur tour tronquées ? Je vois le moment ou nous nous exprimerons par onomatopées !... Je voudrais en effet que l'on apprenne le français (puisque nous y sommes) aux enfants dès leur naissance, si j'ose dire, ils se chargeront plus tard d'en faire autre chose puisque de toute façon nos chères têtes blondes ont toujours raison ! Comme dit Mireille (à peu près) nous descendons peut-être du singe mais il serait regrettable que nous y retournions ! amicalement germaine cartro

    2
    LAGLENNE
    Dimanche 2 Mars 2014 à 10:28

    Cette étude démontre ce que nous savions ou devinions de façon magistrale, et sur ce point bravo, excellent travail, Richard. Il n'est pas de best seller américain ou anglais qui ne soit farci d'expressions françaises, montrant que l'on a de notre culture! L'ennui, c'est ce que devient le français, que l'anglais a souvent pris, effectivement, pour montrer sa référence culturelle, intellectuelle, lorsque nous existions encore sur le plan international. Car l'anglais l'a bel et bien mis dehors déjà: dans les plus hautes instances européennes, comme chacun le sait...dans le World'Congress of Poets, sauf s'il est traduit par l'une des trois langues officielles maintenant: l'anglais, l'espagnol, le chinois. Et la ministre de notre enseignement supérieur propose de l'utiliser dans toutes nos grandes écoles et facultés (oral, écrit)de façon à attirer plus d'étudiants étrangers, parlant pratiquement tous l'anglais. (au lieu de faire des cours de rattrapage de français en première année, on les fera en anglais)

    Je le déplore, mais nous ne sommes plus aussi la langue diplomatique de qualité, supplantés par l'anglais, fort de ce qu'il nous a pris comme tu le fais toi-même abondamment remarquer dans ce bel article, et des vocabulaires techniques que nous lui devons, le numérique entre autres. Si c'est nous qui menaçons l'anglais, il me semble qu'il s'en sort bien...

    1
    germaine cartro
    Samedi 1er Mars 2014 à 23:09

    yes CHER RICHARD (COEUR DE LION), SOMME TOUTE LES ANGLAIS PARLENT FRANÇAIS ET SI NOUS NE LES COMPRENONS  PAS C'EST QU'ILS ONT CET AFFREUX ACCENT !! JE PLAISANTE ; TU AS APPAREMMENT RAISON ; SI NOUS LEUR PRENONS DES MOTS C'EST QU'ILS NOUS REVIENNENT DE DROIT...eT COMME LES TROIS QUARTS DE LA PLANETE PARLE ANGLAIS, NOUS POUVONS FIEREMENT DIRE QUE LA TERRE ENTIERE PARLERA BIENTÔT FRANÇAIS ! BEAUCOUP DE TRAVAIL , MAIS  CELA NOUS ENLEVE UN PEU DE NOTRE COMPLEXE D'INFERIORITÉ ! JE T'EMBRASSE ET MERCI GERMAINE CARTRO

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